Poème:La Classe D’autrefois
Le Poème
Le frottement des plumes sur le papier.
Les pupitres, en ligne, aux arrondis usés,
Offraient leur surface aux cahiers quadrillés.
L’encrier, dans son puits, dormait violet profond,
Prêt à nourrir le trait, précis, sans abandon.
Le buvard rose, aux coins un peu froissés,
Buvait les pleins tremblants, les accents pressés.
Le tableau noir, veiné de craie légère,
Gardait les leçons, les fautes familières.
Le maître, debout, d’un geste mesuré,
Alignait les verbes, le front concentré.
Les cartables de cuir, lourds comme des pierres,
Reposaient au sol, compagnons de misère.
Et tout, dans la classe, exhalait sans détour
Le crayon taillé, la gomme au goût de jour.
Les cartes murales, aux teintes effacées,
Montraient des pays aux frontières tracées.
Le poêle ronflait, dans son coin discret,
Diffusant sa tiédeur dans l’air encore épais.
On entendait parfois, dans le calme profond,
Le glissement feutré d’un soulier sur le fond.
Et l’école, ainsi, dans un vieux cérémonial,
Offrait à chacun son rite inaugural.

Poète Oiseau-Lyre
Oiseau-Lyre a publié sur le site 121 écrits. Oiseau-Lyre est membre du site depuis l'année 2025.Lire le profil du poète Oiseau-LyreSyllabation De L'Écrit
Syllabes Hyphénique: La Classe D’autrefois
les=murs=sen=taient=len=cre=et=le=bois=ci=ré 11le=frot=te=ment=des=plu=mes=sur=le=pa=pi=er 12
les=pu=pitres=en=li=gne=aux=ar=ron=dis=u=sés 12
of=fraient=leur=sur=fa=ce=aux=ca=hi=ers=qua=drillés 12
len=crier=dans=son=puits=dor=mait=vi=o=let=pro=fond 12
prêt=à=nour=rir=le=trait=pré=cis=sans=a=ban=don 12
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les=car=tes=mu=ra=les=aux=tein=tes=ef=fa=cées 12
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le=poê=le=ron=flait=dans=son=coin=dis=cret 10
dif=fu=sant=sa=tié=deur=dans=lair=en=core=é=pais 12
on=en=ten=dait=par=fois=dans=le=cal=me=pro=fond 12
le=glis=se=ment=feu=tré=dun=sou=lier=sur=le=fond 12
et=lé=cole=ain=si=dans=un=vieux=cé=ré=mo=nial 12
of=frait=à=cha=cun=son=ri=te=i=nau=gu=ral 12
Phonétique : La Classe D’autrefois
lε myʁ sɑ̃tε lɑ̃kʁə e lə bwa siʁe,lə fʁɔtəmɑ̃ dε plymə syʁ lə papje.
lε pypitʁə, ɑ̃ liɲə, oz- aʁɔ̃diz- yze,
ɔfʁε lœʁ syʁfasə o kaje kadʁije.
lɑ̃kʁje, dɑ̃ sɔ̃ pɥi, dɔʁmε vjɔlε pʁɔfɔ̃,
pʁε a nuʁʁiʁ lə tʁε, pʁesi, sɑ̃z- abɑ̃dɔ̃.
lə byvaʁ ʁozə, o kwɛ̃z- œ̃ pø fʁwase,
byvε lε plɛ̃ tʁɑ̃blɑ̃, lεz- aksɑ̃ pʁese.
lə tablo nwaʁ, vεne də kʁε leʒεʁə,
ɡaʁdε lε ləsɔ̃, lε fotə familjεʁə.
lə mεtʁə, dəbu, dœ̃ ʒεstə məzyʁe,
aliɲε lε vεʁbə, lə fʁɔ̃ kɔ̃sɑ̃tʁe.
lε kaʁtablə də kɥiʁ, luʁd kɔmə dε pjeʁə,
ʁəpozε o sɔl, kɔ̃paɲɔ̃ də mizεʁə.
e tu, dɑ̃ la klasə, εɡzalε sɑ̃ detuʁ
lə kʁεjɔ̃ taje, la ɡɔmə o ɡu də ʒuʁ.
lε kaʁtə- myʁalə, o tɛ̃təz- efase,
mɔ̃tʁε dε pεiz- o fʁɔ̃tjεʁə tʁase.
lə pwεlə ʁɔ̃flε, dɑ̃ sɔ̃ kwɛ̃ diskʁε,
difyzɑ̃ sa tjedœʁ dɑ̃ lεʁ ɑ̃kɔʁə epε.
ɔ̃n- ɑ̃tɑ̃dε paʁfwa, dɑ̃ lə kalmə pʁɔfɔ̃,
lə ɡlisəmɑ̃ føtʁe dœ̃ sulje syʁ lə fɔ̃.
e lekɔlə, ɛ̃si, dɑ̃z- œ̃ vjø seʁemɔnjal,
ɔfʁε a ʃakœ̃ sɔ̃ ʁitə inoɡyʁal.
Syllabes Phonétique : La Classe D’autrefois
lε=myʁ=sɑ̃=tε=lɑ̃=kʁə=e=lə=bwa=si=ʁe 11lə=fʁɔ=tə=mɑ̃=dε=ply=mə=syʁ=lə=pa=pj=e 12
lε=py=pi=tʁə=ɑ̃=liɲə=o=za=ʁɔ̃=di=zy=ze 12
ɔ=fʁε=lœʁ=syʁ=fa=sə=o=ka=je=ka=dʁi=je 12
lɑ̃=kʁj=e=dɑ̃=sɔ̃=pɥi=dɔʁ=mε=vjɔ=lε=pʁɔ=fɔ̃ 12
pʁε=a=nuʁ=ʁiʁ=lə=tʁε=pʁe=si=sɑ̃=za=bɑ̃=dɔ̃ 12
lə=by=vaʁ=ʁo=zə=o=kwɛ̃=zœ̃=pø=fʁwa=se 11
by=vε=lε=plɛ̃=tʁɑ̃=blɑ̃=lε=zak=sɑ̃=pʁe=se 11
lə=ta=blo=nwaʁ=vε=ne=də=kʁε=le=ʒεʁ=ə 11
ɡaʁ=dε=lε=lə=sɔ̃=lε=fo=tə=fa=mi=ljε=ʁə 12
lə=mε=tʁə=də=bu=dœ̃=ʒεs=tə=mə=zy=ʁe 11
a=li=ɲε=lε=vεʁ=bə=lə=fʁɔ̃=kɔ̃=sɑ̃=tʁe 11
lε=kaʁ=ta=blə=də=kɥiʁ=luʁd=kɔ=mə=dε=pje=ʁə 12
ʁə=po=zε=o=sɔl=kɔ̃=pa=ɲɔ̃=də=mi=zε=ʁə 12
e=tu=dɑ̃=la=kla=sə=εɡ=za=lε=sɑ̃=de=tuʁ 12
lə=kʁε=jɔ̃=ta=je=la=ɡɔ=mə=o=ɡu=də=ʒuʁ 12
lε=kaʁ=tə=my=ʁa=lə=o=tɛ̃=tə=ze=fa=se 12
mɔ̃=tʁε=dε=pε=i=zo=fʁɔ̃=tj=ε=ʁə=tʁa=se 12
lə=pwε=lə=ʁɔ̃=flε=dɑ̃=sɔ̃=kwɛ̃=dis=kʁε 10
di=fy=zɑ̃=sa=tje=dœʁ=dɑ̃=lεʁ=ɑ̃=kɔʁə=e=pε 12
ɔ̃=nɑ̃=tɑ̃=dε=paʁ=fwa=dɑ̃=lə=kal=mə=pʁɔ=fɔ̃ 12
lə=ɡli=sə=mɑ̃=fø=tʁe=dœ̃=su=lje=syʁ=lə=fɔ̃ 12
e=le=kɔlə=ɛ̃=si=dɑ̃=zœ̃=vjø=se=ʁe=mɔ=njal 12
ɔ=fʁε=a=ʃa=kœ̃=sɔ̃=ʁi=tə=i=no=ɡy=ʁal 12
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Commentaires Sur La Poesie

Oiseau-Lyre, votre poème nous plonge dans l’atmosphère feutrée des écoles d’antan, où chaque pupitre, chaque encrier et chaque tableau noir portait l’empreinte d’une vie quotidienne studieuse et ritualisée. On y sent l’odeur de l’encre, le froissement des cahiers, et cette lente discipline qui formait les esprits.
De manière très similaire, le film La Guerre des Boutons nous transporte dans l’enfance des villages français, mais côté extérieur, où l’école et la maison ne suffisent pas à contenir l’énergie des enfants. Les leçons apprises en classe se prolongent dans les rues, les champs et les bois. Les rivalités et jeux de camaraderie deviennent des apprentissages à part entière, tout comme les cartables et les encriers deviennent symboles de rigueur et de savoir dans votre poème.
Ainsi, votre texte et le film se rejoignent dans l’idée que l’école, loin d’être un simple lieu de savoir, est un théâtre d’expériences et d’émotions, où chaque geste, chaque règle et chaque mot appris participe à la construction d’un monde intérieur et social. Votre poème capture la beauté silencieuse de l’apprentissage, tandis que le film montre sa vivacité et ses défis, mais tous deux célèbrent la richesse de ces moments formateurs. Bien à vous, Kikiau.

Sylvie, ton poème fait revivre l’école d’autrefois avec beaucoup de détails. On voit et on sent la classe, les pupitres, l’encre, le tableau et même le poêle. On ressent le calme, le rituel et la vie quotidienne des élèves. C’est un poème qui nous plonge dans la nostalgie et la douceur des souvenirs d’école.

Merci Albertb, ces détails d’école primaire que je n’ai pas oubliés, c’était le bon temps. Plus je vieillis et plus de souvenirs refont surface. J’aimais cette époque, je suis heureuse de l’avoir connue...