Poème:Demande De Statut De Digne Retraité

J’ai travaillé toute ma vie
Je l’ai gagnée, réussie
J’en ai bavé tant d’années
Que maintenant je voudrais

Une deuxième adolescence
Prendre un troisième départ
Profiter d’mon expérience
Pour enfin être peinard

Plus de patron plus de placard
Simplement, uniquement me balader
Mais cependant me payer un drakkar
Juste pour me faire remarquer

Car de toute ma vie, j’ai bossé
On ne m’a pas vu, j’étais un inconnu.
Mais maintenant, j’voudrais changer,
Et être reconnu et puis aussi que ça soit su

J’aimerais tant, faire la Une,
Qu’on me salue, dans la rue,
Ça me changerait, c’est mérité !
Avoir le titre même le grade, de Retraité.

Des actions, des promotions on en a eu
Toute notre vie, alors maintenant j’veux êt’ promu
Fainéant officiel, d’avant les élus, les magistrats,
Même être Reconnu, pourquoi pas qu’on s’incline.

Pour tout ce que j’ai fait.
Être à la Une, que ça se sache, que je suis Retraité,
Personne ne s’y est jamais intéressé, si j’étais Président
Dorénavant, j’veux qu’on le sache, que je ne fais rien !

Y en a des millions, qui aussi ne font rien
Tout l’monde le sait, et pourtant personne ne fait rien !
S’ils sont inscrits, sont comptés, recomptés,
C’est qu’il ne comptent pas pour rien.

Alors que moi, Retraité, avec ma majuscule,
Dès que j’vais dans la rue, alors on me bouscule
On m’insulte, et le pire si on nous calcule
Vu qu’on ne travaille plus, il n’en reste plus que la moitié !

C’est bien facile, de les faire défiler, les retraités
La moitié sont estropiés, l’autre à l’invalidité,
S’ils sont contents, ils sont bien, ils ne sont pas nombreux !
Forcément allez donc voir dans les maison de vieux.

Vous verrez s’ils sont si bien : Z’ont plus de retraite
On leur prend tout, pour payer leur hospice,
Ils sont reçus sous les meilleurs auspices
Y pas assez, ça coûte cher, on leur vend leur maison.

Z’ont plus d’enfant, z’ont plus de maison
Z’ont plus besoin de rien alors ils sont bien
Pourquoi voudriez vous qu’ils aillent gueuler
Z’ont même plus d’chefs auprès qui revendiquer.

Il reste bien les infirmières, pour aller dans la rue,
A leur place, mais elles sont si peu payées
Qu’elles ne peuvent, ni s’absenter, ni les abandonner.
Car elles les aiment bien leurs petits retraités !

De toutes les façons, si ils meurent elles vont le payer,
Ça sera de leur faute alors elles sont condamnées
A se taire si un jour à leur tour elle veulent devenir…
RETRAITEES