Poème:Soleil D’hiver

Tu es ma douce blonde
Comme un flot de lumière.
Qui coule dans mon lit
Comme le ferait une rivière.

Tu illumines ma vie, ma coque,
Tu es l’indissociable timbre
Qui colle à mon enveloppe,
En fusionnant je deviens ton peintre.

J’imagine tes rives mordorées
Tes méandres fins et chaloupés.
Je suis ton écluse
Tempérant tes sautes d’humeur.

Tu es parfois aussi abstruse
Que l’est ta profondeur
Tantôt féconde, tantôt mineure
Que naviguer sur toi, parfois tu refuses.

Je rêve de tes rives sombres
Comme peut l’être ton regard,
Laissant apparaître, dans un rai de lumière,
Un sourire comme un phare.

Dessiné par un trait de kohl
Comme le sont tes berges,
Souvent très arboricoles
Relevant parfois du dessin d’une épaule.

Tu peux être ma rivière en crue
Ravageant tout sur son passage
Gonflées par de noirs nuages
Dont on n’aurait pu se douter, impromptue

Dans tes crises de rage
Violente et tapageuse,
Comme dans ton ménage
Pourtant si calme et soudain orageuse.

Mais pourtant tout au fond
De ton paisible lit,
Depuis le petit ru devenu tourbillon
Ne change rien et reste donc ma mie,

C’est à dire ma moitié
Et d’une rive à l’autre
Laisse moi te chevaucher et
Sur tes vagues légèrement flotter.

Caresse moi de ton onde
Laisse moi te naviguer,
Sur tes amours si profondes
Lorsque tu veux les exprimer.

Fais que notre début depuis la source au ru
Devienne ruisseau puis ensuite affluent
Pour que nous nous finissions majestueusement
Tous deux en confluent dans l’immense océan.

Inéluctable fin de la vie de chacun
La rivière est amour contrairement au sang
Qui part du cœur pour aller aux capillaires
L’homme adore sa rivière mais fonctionne à l’envers.

Mais chaque chose sur la terre
A toujours un commencement et une fin.
Le sang l’amour la rivière
Ont la leur, mais gardent leurs mystères