Poème:Tires Toi

Je suis meurtri, blessé, perdu
De ce champ de bataille, j’sors désarticulé
Les souvenirs me tiraillent, me font balbutier
Ce monstre de ferraille, qui m’a fait travailler

Je suis meurtri, blessé, perdu,
Com’ dans une grande ville, que je n’reconnais plus
Du fond de mes entrailles, au bout de cette rue,
Criant comme la marmaille, au jeu du chat pendu.

Tires toi ! Tires toi ! Tires toi !
Hurlent ils quand ils me voient,
T’es plus qu’un retraité !
Ton temps est dépassé,
Et quant on voit mes résultats,
Les « camarades » pourtant là, à me huer ;
Mais au milieu de cet’ cour
Je reste la fier de ce que j’y ai fait.

Tires toi ! Tires toi ! Tires toi !
Hurlent ils quand ils me voient,
T’es plus qu’un retraité !
Ton temps est dépassé,
Et quant on voit mes résultats,
Les « camarades » pourtant sont là, à me huer
Au milieu de cet’ cour
Mais je reste fier de ce que j’y ai fait.

Tu vois je suis meurtri, blessé, perdu
Le souffle de la ville, je ne le sens même plus
Les souvenirs s’envolent
Comme coulent mes larmes,
Ils m’ont bien balayé, écrasé, récusé…

Tu vois je suis meurtri, blessé, perdu
Et dans cette fosse où crient ces hommes
A bas le retraité ! Je reste quand même l’ouvrier
Avec toute sa fierté

Tu vois, je suis meurtri, blessé, perdu
Meurtri, blessé, perdu, , , ,