Chanson:Tournis

J’ai la tête qui tourne,
De t’avoir trop aimé,
Et j’ai le cœur qui balbutie,
D’avoir été blessée…
Peux-tu entendre,
De ton rocher méprisant,
Ce que mon cœur engendre,
De t’avoir trop vue enfant ?
Maintenant, j’observe se parer de noir,
La grande foule de la famille inconnue,
De ne pas te connaître j’imagine trop bien,
A quel point tu méritais de vivre…
Car on ne dira jamais assez à ceux que l’on ignore,
A quel point ils nous manquent quand ils ne sont plus là…
Maintenant, j’ai le ventre noué,
De te regarder partir sous les regards bouleversés
De ceux qui t’ont méprisé peut-être,
Comme de ceux que tu n’auras jamais eu la chance de contredire…
Mon regard se brouille,
De ne pas savoir quoi dire,
Pour apaiser l’absence et le vide que tu laisseras…
J’ai comme un sentiment d’impuissance,
Ce désespoir qui me vrille les tympans,
Car pour n’avoir été qu’un adolescent,
Il a fallu que tu sois pris…
Pourquoi une telle injustice ?
Non, je ne te connaissais pas,
Mais je ne peux qu’imaginer
La terreur des cœurs qui te regardent, atterrés
Car si tu n’étais qu’un,
Tous ces autres maintenant ne peuvent que porter le deuil
Et de ne pas être reconnu à tant,
Il fallut que tu sois mort,
Pour enfin qu’on te regrettes…
Et on écrit des poèmes,
Pour ceux qui ne pourront jamais les lire,
Peut-être finalement juste pour s’assurer
Que quelqu’un écrira aussi des poèmes pour nous le moment venu…