Univers de poésie d'un auteur

Texte:Episode

A Propos du Texte

Les noms ont été changés

Le Texte

Il suffit que l’on me parle de certaines choses, alors même que je pensais en avoir découvert le secret ; leur simple présence nouvelle en moi, bien qu’à l’état de pensée, ranime mes sentiments. Comme par échos, les premières sensations, sous la pierre des introspections, retrouvent une soudaine fraîcheur, surgissent en moi comme pour la première fois.
Il m’est à présent évident, que la conscience du temps apparaît à la faveur de situations accidentelles, où tout un roman mystérieux, enfoui au plus profond de nous-même, dévide ses lignes à la mémoire.
Voilà que j’ai rencontré une personne évanescente, qui suggère tant et tant de figures, que toute la génialité sensuelle, indomptable, reprend le dessus sur l’intellect fatigué. Il y a deux semaines, un samedi, alors que je jouissais du cours tranquille de mes journées, à peine troublées par la vie intérieure, je rencontrais quelqu’un. Je n’ai d’abord qu’assez mal pris la mesure de ce qui se tramais en moi, de même que l’on ne prête guère attention aux changements infimes d’un climat.
Dans un petit estaminet du onzième arrondissement de Paris, je faisais la rencontre de Rose ; une danseuse dont la silhouette restait à l’état indéfinissable du songe que brigue sans cesse notre imagination, tout en lui ôtant un peu plus de son authenticité. J’eus l’impression que je la créais moi-même, qu’elle était comme la projection d’un désir inconnu de mon désir, mais je n’y fis pas attention ; elle avait encore la nature du nuage qui prend la forme de notre fantaisie, et dont les transformations par nous-même provoquée, réjouissent et émerveillent.
Plus tard, elle me recontacta. Ces messages m’évoquaient une voix douce, rieuse, qui me laissait pourtant craindre un abîme. La moindre de mes virgules m’angoissait, je craignait d’en dire trop, et alors que je restais discret dans mon expression, j’appréhendais de n’en dire pas assez, comme si elle avait le pouvoir de me révéler pleinement à moi-même. Je résistais.
Enfin, nous convînmes d’un rendez-vous chez elle ; mon excitation n’avait d’égale que mon inquiétude. J’avais largement, même à mon insu, nourrit cette rencontre de mon imaginaire ; je l’entrapercevais dans mes rêveries, comme une reine dans un cabaret, dont le stupre ambiant réassurait sa majesté incorruptible. J’imaginais la foule informe des hommes, crucifiés de désir, dont le sang se figeait à la vue de la déesse symbolique de la luxure. Je les voyais domptés, aveuglés, comme les esclaves de la chair que peint Félicien Rops, dépassés par un drame dont ils sont les jouets, l’offre du sang sur l’autel des violences.
D’un autre côté, tout mon être raisonnable se dressait contre ces rêveries, je me blâmais de la réduire à ce rôle et, en l’idéalisant ainsi, de perdre sa richesse de personne réelle. J’avais hâte de la découvrir.
Arrivé devant son immeuble, je fus impressionné par le prestige qui s’en dégageait, comme si les lectures récentes que j’avais eues prenaient réellement forme ; j’imaginais les hôtels particuliers du Comte de Monte-Cristo, les sombres intrigues de Splendeurs et misères des courtisanes et les rêveries amoureuses de Proust, où chaque détail réveille des univers enfouis. Le rêve devenait plus réel que le réel ; ainsi cette étrange substitution du monde extérieur et intérieur, où les premières fragrances de l’amour rendent l’imagination géniale. C’est pour cela que si je devais décrire la façade de l’immeuble, ma descriptions deviendrait tout de suite fantaisiste et serait bien davantage nourrie par le plaisir de broder mon désir que de la volonté d’être exact et précis. J’imagine donc de grandes cariatides, de part et d’autre d’une porte en tilleul, aux couronnes fleuries, portant sur la tête de grandes vasques évoquant l’eau nourricière et violente. Au sommet de la lourde porte peinte d’un vert sombre, il y aurait un chapiteau romain, orné de bas-reliefs guerriers, gravé d’inscriptions sibyllines et intraduisibles. Mon désir augmente le mystère qui l’alimente, change mes souvenirs, y ajoute des détails qui relèvent de ma propre intimité, pour que franchir ces portes s’apparente déjà à un acte érotique, une pénétration dans ma propre altérité orfévrée par le rêve de soi.
Je fus introduit dans le grand appartement, une odeur étrange provoqua de sourds murmures dans ma poitrine et je me souvins que le mot « murmure » désignait d’abord les mouvements de l’âme près du cœur avant d’évoquer un chuchotement dans la nuit ; pour peu, je me serais cru dans les quartiers fastueux d’une artiste, retirées avec sa compagnie et convoitée par la ville qu’elle anime. Sa première attitude me sembla froide et distante, aucune introduction ne fut faite et j’eus du mal à me sentir à ma place. Heureusement que je pus compter sur mon excitation qui me soufflait d’élégantes paroles, parfois un peu ridicules, mais qui eurent le mérite d’attirer l’attention.
Une jeune femme noire, les seins nus se promenait et levait parfois son verre de vin ; elle avait un étonnant défi dans le regard, le couteau toujours prêt de la main, non parce qu’elle serait brutale, mais plutôt en guise de costume. Elle avait l’air farouche de celle qui s’est déjà faite humilier mais qui, si l’occasion se représentait, vendrait chèrement sa peau.
Dans le salon aux murs peints en bleu-ciel et au plafond orné de moulures évoquant le XVIIIe siècle, nous bûmes et discutâmes ; j’ajouterais que je n’avais de cesse de faire le pitre, comme si mon ironie allait créer ce décalage nécessaire entre le fond et la forme, je ne voulais pas être trop sincère et j’ai préféré la duplicité.
Baignant dans des songes parfois luxurieux, pensant peut-être que c’est là le vrai courage que de vivre selon son désir ; parmi ces femmes provocantes, tatouées, sans pudeur ; j’eus l’impression d’être un agneau, un pauvre bonhomme qui n’a fait qu’entrapercevoir la séduction et la jouissance. Je me sentis humilié car, dans ces conditions, le rêve que j’avais de moi-même : un homme charismatique voire magnétique – ne concordait absolument pas avec la réalité. Et pour venir en renfort à mon malaise, les amies de Rose, pour plaisanter, s’amusaient à m’attribuer des notes, comme si j’étais un prétendant parmi la kyrielle qui se briserait contre elle. Difficile… Fallait-il être drôle ? Ou plutôt adopter la posture désinvolte et le regard sévère propre aux chatons qui attendent de passer pour des lions ? Encore une fois, l’ironie est l’arme reine, sûre et impitoyable, comme si un léger rictus pouvais ébranler la plus franche des volontés. L’ironique reste hors d’atteinte, ambiguë, rit quand il est blessé, blesse quand il rit ; au moins en apparence, on ne peut le toucher et les gens de peu de dérision n’osent généralement s’y frotter.
Je n’avais pas mangé, la bière me mit dans un état flottant et vaseux ; par un regard, Rose me ranimait, ses yeux sont puissants.
Nous allâmes dans sa chambre, une pièce sombre, éclairées par des bougies comme un tabernacle, ce qui crée une délicieuse sensation de profanation quand nos yeux rencontrent un mur où est affiché un calendrier érotique, détaillant de nombreuses positions sexuelles.
Au-dessus de la porte figure un crucifix de bois, évoquant une cellule monastique ou la chambre tiède dans laquelle flotte le fiévreux soupir du moribond. Pour moi, cette pièce était la forme même de la lutte du désir, contradictoire, tendant vers la mort qu’il repousse d’un revers de la mains dans l’orgasme. Ici, la Rose cristallise un dessein secret, une étrange rivalité, qu’elle porte depuis son calice jusqu’aux épines – nectar sucré dans la bouche et amer dans la gorge, comme le relent subtil d’un bon spiritueux - elle est intacte dans l’instant mais ouverte tout entière à ce qu’elle craint et adore. Peut-être préfère-t-elle rester dans l’impossible instant du désir qui désire le désir ? Une suspension du temps comme lorsque l’on vit l’appel du vide mais que l’on demeure sans bouger à la balustrade ?
La platine se mit à faire tourner un disque de musique romantique, du Wagner à ce qu’il me semblait ; j’avais un verre de vin, du moins je le crois. La scène était tellement onirique qu’encore maintenant j’ai du mal à faire la part entre ce que ma mémoire veut compter pour satisfaire mon orgueil et la vraie nature du vécu (si tant est qu’elle existe) . Tout était là pour satisfaire le songe, l’écharde dans chair se mit à chauffer, pour peu, je sentais ma peau se calciner sans que je pusse définir s’il s’agissait du plaisir ou de l’angoisse. Chaque recoin de mon corps était devenu sensible au mystique, quand la pensée mesure son impuissance, et je sentis naître en moi une vastitude, une exhumation de toutes mes idoles passées, désormais cristallisées dans ce décor qui ouvre les songes.
Ce qu’il faut pour que l’on adore, c’est de l’espace, des objets évocateurs suffisamment amples pour que nos propres contradictions, entre le rêve et la chair puisse y trouver un refuge.
Nous nous allongeâmes sur son lit, bientôt rejoins par Margueritte (la jeune femme noire) , intégralement nue et qui s’allongeât, lascive, avec son verre de vin et un recueil de Baudelaire. Pendant qu’elle lisait, je récitais les bribes que j’en savais, ou les lignes chères à mon cœur. Rose était bien dévêtue elle aussi et pour ma part je n’avais gardé que mon pantalon. Toutes les images qui avaient infusées en moi à mon insu, nourrissait cette scène érotique.
Mossa me fit voir d’un œil différent le chat blanc qui nous accompagnait, métaphore pour le peintre du sexe de la courtisane cruelle, les cuisses maculées par des traces sanglantes évoquant les mains suppliantes, suppliciées, des amants exécutés, le cou cerclé d’un collier où se conjuguent un coutelas et un pistolet, la coiffe surmontée par des crânes éclatants et des corbeaux empaillés, les seins rebondis, gonflés par un lait qui ne fécondera jamais les vivants mais bien plutôt les fantômes.
Je pensais à Pierre Bonnard, à cet irréductible paravent oriental qui sépare les amants après une nuit d’ébats, toujours à ce chat qui vient retrouver sa maîtresse, les jambes encore humides, comme la rosée, la condensation du matin des adieux qui rend le désir plus ultime. Je pensais à Toulouse Lautrec, à ces corps étranges et épris, qui se prennent et se reprennent, s’encolorent puis se dispersent, se confondent avec les draps et brûlent dans les pigments. Je pensais à Bouguereau, à cette fausse pureté d’une Vénus au sexe imberbe, aux courbes voluptueuses, au regard presque orageux que l’on oublie pour l’arc-en-ciel du sourire ; les chairs roses que le peintre a peut-être voulu tuméfier par des caresses violentes, égratigner avec les dents, boire avec les ongles. Je pensais à Rosetti, à ces femmes hiératiques, mystiques, aux visages toujours semblables dans lesquels l’ombre de la damnation se conjugue avec une grâce qui semble congédier le temps. Je pensais à Faust de Gounod, où la femme la plus pure, dont le nom même est une question embarrassante, connaît l’amour, le mensonge, l’opprobre puis la résurrection ; un christianisme violent dans lequel la rédemption ne viendra pas avant les aveux de la chair. Je pensais à Maurice Rollinat, Jean Richepin, Philotée O’ Neddy… Clic !
Elles prirent un instantané avec un polaroïde…
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Poeme de Aldébaran

Écrivain Aldébaran

Aldébaran a publié sur le site 55 écrits. Aldébaran est membre du site depuis l'année 2015.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Episodeil syfi kə lɔ̃ mə paʁlə də sεʁtεnə ʃozə, alɔʁ mεmə kə ʒə pɑ̃sεz- ɑ̃n- avwaʁ dekuvεʁ lə sεkʁε, lœʁ sɛ̃plə pʁezɑ̃sə nuvεllə ɑ̃ mwa, bjɛ̃ ka leta də pɑ̃se, ʁanimə mε sɑ̃timɑ̃. kɔmə paʁ eʃo, lε pʁəmjεʁə sɑ̃sasjɔ̃, su la pjeʁə dεz- ɛ̃tʁɔspεksjɔ̃, ʁətʁuve ynə sudεnə fʁεʃœʁ, syʁʒise ɑ̃ mwa kɔmə puʁ la pʁəmjεʁə fwa.
il mεt- a pʁezɑ̃ evide, kə la kɔ̃sjɑ̃sə dy tɑ̃z- apaʁε a la favœʁ də sitɥasjɔ̃z- aksidɑ̃tεllə, u tut- œ̃ ʁɔmɑ̃ misteʁjø, ɑ̃fui o plys pʁɔfɔ̃ də nu mεmə, devidə sε liɲəz- a la memwaʁə.
vwala kə ʒε ʁɑ̃kɔ̃tʁe ynə pεʁsɔnə evanesɑ̃tə, ki syɡʒεʁə tɑ̃ e tɑ̃ də fiɡyʁə, kə tutə la ʒenjalite sɑ̃sɥεllə, ɛ̃dɔ̃ptablə, ʁəpʁɑ̃ lə dəsy syʁ lɛ̃tεllεkt fatiɡe. il i a dø səmεnə, œ̃ samədi, alɔʁ kə ʒə ʒuisε dy kuʁ tʁɑ̃kjə də mε ʒuʁne, a pεnə tʁuble paʁ la vi ɛ̃teʁjəʁə, ʒə ʁɑ̃kɔ̃tʁε kεlkœ̃. ʒə nε dabɔʁ kase mal pʁi la məzyʁə də sə ki sə tʁamεz- ɑ̃ mwa, də mεmə kə lɔ̃ nə pʁεtə ɡεʁə atɑ̃sjɔ̃ o ʃɑ̃ʒəmɑ̃z- ɛ̃fimə dœ̃ klima.
dɑ̃z- œ̃ pəti εstaminε dy ɔ̃zjεmə aʁɔ̃disəmɑ̃ də paʁi, ʒə fəzε la ʁɑ̃kɔ̃tʁə də ʁozə, ynə dɑ̃søzə dɔ̃ la siluεtə ʁεstε a leta ɛ̃definisablə dy sɔ̃ʒə kə bʁiɡ sɑ̃ sεsə nɔtʁə imaʒinasjɔ̃, tut- ɑ̃ lɥi otɑ̃ œ̃ pø plys də sɔ̃n- otɑ̃tisite. ʒy lɛ̃pʁesjɔ̃ kə ʒə la kʁeε mwa mεmə, kεllə etε kɔmə la pʁɔʒεksjɔ̃ dœ̃ deziʁ ɛ̃kɔny də mɔ̃ deziʁ, mε ʒə ni fi pa atɑ̃sjɔ̃, εllə avε ɑ̃kɔʁə la natyʁə dy nɥaʒə ki pʁɑ̃ la fɔʁmə də nɔtʁə fɑ̃tεzi, e dɔ̃ lε tʁɑ̃sfɔʁmasjɔ̃ paʁ nu mεmə pʁɔvɔke, ʁeʒuise e emεʁvεje.
plys taʁ, εllə mə ʁəkɔ̃takta. sε mesaʒə mevɔkε ynə vwa dusə, ʁjøzə, ki mə lεsε puʁtɑ̃ kʁɛ̃dʁə œ̃n- abimə. la mwɛ̃dʁə də mε viʁɡylə mɑ̃ɡwasε, ʒə kʁεɲε dɑ̃ diʁə tʁo, e alɔʁ kə ʒə ʁεstε diskʁε dɑ̃ mɔ̃n- εkspʁesjɔ̃, ʒapʁeɑ̃dε də nɑ̃ diʁə pa ase, kɔmə si εllə avε lə puvwaʁ də mə ʁevele plεnəmɑ̃ a mwa mεmə. ʒə ʁezistε.
ɑ̃fɛ̃, nu kɔ̃vinmə dœ̃ ʁɑ̃de vu ʃez- εllə, mɔ̃n- εksitasjɔ̃ navε deɡalə kə mɔ̃n- ɛ̃kjetydə. ʒavε laʁʒəmɑ̃, mεmə a mɔ̃n- ɛ̃sy, nuʁʁi sεtə ʁɑ̃kɔ̃tʁə də mɔ̃n- imaʒinεʁə, ʒə lɑ̃tʁapεʁsəvε dɑ̃ mε ʁεvəʁi, kɔmə ynə ʁεnə dɑ̃z- œ̃ kabaʁε, dɔ̃ lə stypʁə ɑ̃bjɑ̃ ʁeasyʁε sa maʒεste ɛ̃kɔʁyptiblə. ʒimaʒinε la fulə ɛ̃fɔʁmə dεz- ɔmə, kʁysifje də deziʁ, dɔ̃ lə sɑ̃ sə fiʒε a la vɥ də la deεsə sɛ̃bɔlikə də la lyksyʁə. ʒə lε vwajε dɔ̃pte, avøɡle, kɔmə lεz- εsklavə də la ʃεʁ kə pɛ̃ felisjɛ̃ ʁɔp, depase paʁ œ̃ dʁamə dɔ̃ il sɔ̃ lε ʒuε, lɔfʁə dy sɑ̃ syʁ lotεl dε vjɔlɑ̃sə.
dœ̃n- otʁə kote, tu mɔ̃n- εtʁə ʁεzɔnablə sə dʁesε kɔ̃tʁə sε ʁεvəʁi, ʒə mə blamε də la ʁedɥiʁə a sə ʁolə e, ɑ̃ lidealizɑ̃ ɛ̃si, də pεʁdʁə sa ʁiʃεsə də pεʁsɔnə ʁeεllə. ʒavεz- atə də la dekuvʁiʁ.
aʁive dəvɑ̃ sɔ̃n- iməblə, ʒə fy ɛ̃pʁesjɔne paʁ lə pʁεstiʒə ki sɑ̃ deɡaʒε, kɔmə si lε lεktyʁə ʁesɑ̃tə kə ʒavεz- ø pʁənε ʁeεllmɑ̃ fɔʁmə, ʒimaʒinε lεz- otεl paʁtikylje dy kɔmtə də mɔ̃tə kʁisto, lε sɔ̃bʁəz- ɛ̃tʁiɡ də splɑ̃dœʁz- e mizεʁə dε kuʁtizanəz- e lε ʁεvəʁiz- amuʁøzə də pʁust, u ʃakə detaj ʁevεjə dεz- ynivez- ɑ̃fui. lə ʁεvə dəvənε plys ʁeεl kə lə ʁeεl, ɛ̃si sεtə etʁɑ̃ʒə sybstitysjɔ̃ dy mɔ̃də εksteʁjœʁ e ɛ̃teʁjœʁ, u lε pʁəmjεʁə fʁaɡʁɑ̃sə də lamuʁ ʁɑ̃de limaʒinasjɔ̃ ʒenjalə. sε puʁ səla kə si ʒə dəvε dekʁiʁə la fasadə də liməblə, ma dεskʁipsjɔ̃ dəvjɛ̃dʁε tu də sɥitə fɑ̃tεzistə e səʁε bjɛ̃ davɑ̃taʒə nuʁʁi paʁ lə plεziʁ də bʁɔde mɔ̃ deziʁ kə də la vɔlɔ̃te dεtʁə εɡzakt e pʁesi. ʒimaʒinə dɔ̃k də ɡʁɑ̃də kaʁjatidə, də paʁ e dotʁə dynə pɔʁtə ɑ̃ tijəl, o kuʁɔnə fləʁi, pɔʁtɑ̃ syʁ la tεtə də ɡʁɑ̃də vaskz- evɔkɑ̃ lo nuʁʁisjεʁə e vjɔlɑ̃tə. o sɔmε də la luʁdə pɔʁtə pɛ̃tə dœ̃ vεʁ sɔ̃bʁə, il i oʁε œ̃ ʃapito ʁɔmɛ̃, ɔʁne də ba ʁəljεf ɡeʁje, ɡʁave dɛ̃skʁipsjɔ̃ sibilinəz- e ɛ̃tʁadɥiziblə. mɔ̃ deziʁ oɡmɑ̃tə lə mistεʁə ki lalimɑ̃tə, ʃɑ̃ʒə mε suvəniʁ, i aʒutə dε detaj ki ʁəlεve də ma pʁɔpʁə ɛ̃timite, puʁ kə fʁɑ̃ʃiʁ sε pɔʁtə- sapaʁɑ̃tə deʒa a œ̃n- aktə eʁɔtikə, ynə penetʁasjɔ̃ dɑ̃ ma pʁɔpʁə alteʁite ɔʁfevʁe paʁ lə ʁεvə də swa.
ʒə fy ɛ̃tʁɔdɥi dɑ̃ lə ɡʁɑ̃t- apaʁtəmɑ̃, ynə ɔdœʁ etʁɑ̃ʒə pʁɔvɔka də suʁd myʁmyʁə dɑ̃ ma pwatʁinə e ʒə mə suvɛ̃ kə lə mɔt « myʁmyʁə » deziɲε dabɔʁ lε muvəmɑ̃ də lamə pʁε dy kœʁ avɑ̃ devɔke œ̃ ʃyʃɔtəmɑ̃ dɑ̃ la nɥi, puʁ pø, ʒə mə səʁε kʁy dɑ̃ lε kaʁtje fastɥø dynə aʁtistə, ʁətiʁez- avεk sa kɔ̃paɲi e kɔ̃vwate paʁ la vilə kεllə animə. sa pʁəmjεʁə atitydə mə sɑ̃bla fʁwadə e distɑ̃tə, okynə ɛ̃tʁɔdyksjɔ̃ nə fy fεtə e ʒy dy mal a mə sɑ̃tiʁ a ma plasə. œʁøzəmɑ̃ kə ʒə py kɔ̃te syʁ mɔ̃n- εksitasjɔ̃ ki mə suflε deleɡɑ̃tə paʁɔlə, paʁfwaz- œ̃ pø ʁidikylə, mε ki əʁe lə meʁitə datiʁe latɑ̃sjɔ̃.
ynə ʒənə famə nwaʁə, lε sɛ̃ nys sə pʁɔmənε e ləvε paʁfwa sɔ̃ veʁə də vɛ̃, εllə avε œ̃n- etɔnɑ̃ defi dɑ̃ lə ʁəɡaʁ, lə kuto tuʒuʁ pʁε də la mɛ̃, nɔ̃ paʁsə kεllə səʁε bʁytalə, mε plyto ɑ̃ ɡizə də kɔstymə. εllə avε lεʁ faʁuʃə də sεllə ki sε deʒa fεtə ymilje mε ki, si lɔkazjɔ̃ sə ʁəpʁezɑ̃tε, vɑ̃dʁε ʃεʁəmɑ̃ sa po.
dɑ̃ lə salɔ̃ o myʁ pɛ̃z- ɑ̃ blø sjεl e o plafɔ̃t- ɔʁne də mulyʁəz- evɔkɑ̃ lə ksvjji sjεklə, nu byməz- e diskytamə, ʒaʒutəʁε kə ʒə navε də sεsə də fεʁə lə pitʁə, kɔmə si mɔ̃n- iʁɔni alε kʁee sə dekalaʒə nesesεʁə ɑ̃tʁə lə fɔ̃t- e la fɔʁmə, ʒə nə vulε pa εtʁə tʁo sɛ̃sεʁə e ʒε pʁefeʁe la dyplisite.
bεɲɑ̃ dɑ̃ dε sɔ̃ʒə paʁfwa lyksyʁjø, pɑ̃sɑ̃ pø tεtʁə kə sε la lə vʁε kuʁaʒə kə də vivʁə səlɔ̃ sɔ̃ deziʁ, paʁmi sε famə pʁɔvɔkɑ̃tə, tatue, sɑ̃ pydœʁ, ʒy lɛ̃pʁesjɔ̃ dεtʁə œ̃n- aɲo, œ̃ povʁə bɔnɔmə ki na fε kɑ̃tʁapεʁsəvwaʁ la sedyksjɔ̃ e la ʒuisɑ̃sə. ʒə mə sɑ̃tiz- ymilje kaʁ, dɑ̃ sε kɔ̃disjɔ̃, lə ʁεvə kə ʒavε də mwa mεmə : œ̃n- ɔmə ʃaʁismatikə vwaʁə maɲetikə nə kɔ̃kɔʁdε absɔlymɑ̃ pa avεk la ʁealite. e puʁ vəniʁ ɑ̃ ʁɑ̃fɔʁ a mɔ̃ malεzə, lεz- ami də ʁozə, puʁ plεzɑ̃te, samyzε a matʁibɥe dε nɔtə, kɔmə si ʒetεz- œ̃ pʁetɑ̃dɑ̃ paʁmi la kiʁjεllə ki sə bʁizəʁε kɔ̃tʁə εllə. difisilə… falε til εtʁə dʁolə ? u plyto adɔpte la pɔstyʁə dezɛ̃vɔltə e lə ʁəɡaʁ sevεʁə pʁɔpʁə o ʃatɔ̃ ki atɑ̃de də pase puʁ dε ljɔ̃ ? ɑ̃kɔʁə ynə fwa, liʁɔni ε laʁmə ʁεnə, syʁə e ɛ̃pitwajablə, kɔmə si œ̃ leʒe ʁiktys puvεz- ebʁɑ̃le la plys fʁɑ̃ʃə dε vɔlɔ̃te. liʁɔnikə ʁεstə ɔʁ datɛ̃tə, ɑ̃biɡy, ʁit kɑ̃t- il ε blese, blεsə kɑ̃t- il ʁit, o mwɛ̃z- ɑ̃n- apaʁɑ̃sə, ɔ̃ nə pø lə tuʃe e lε ʒɑ̃ də pø də deʁizjɔ̃ noze ʒeneʁaləmɑ̃ si fʁɔte.
ʒə navε pa mɑ̃ʒe, la bjεʁə mə mit dɑ̃z- œ̃n- eta flɔtɑ̃ e vazø, paʁ œ̃ ʁəɡaʁ, ʁozə mə ʁanimε, sεz- iø sɔ̃ pɥisɑ̃.
nuz- alamə dɑ̃ sa ʃɑ̃bʁə, ynə pjεsə sɔ̃bʁə, eklεʁe paʁ dε buʒi kɔmə œ̃ tabεʁnaklə, sə ki kʁe ynə delisjøzə sɑ̃sasjɔ̃ də pʁɔfanasjɔ̃ kɑ̃ noz- iø ʁɑ̃kɔ̃tʁe œ̃ myʁ u εt- afiʃe œ̃ kalɑ̃dʁje eʁɔtikə, detajɑ̃ də nɔ̃bʁøzə pozisjɔ̃ sεksɥεllə.
o dəsy də la pɔʁtə fiɡyʁə œ̃ kʁysifiks də bwa, evɔkɑ̃ ynə sεllylə mɔnastikə u la ʃɑ̃bʁə tjεdə dɑ̃ lakεllə flɔtə lə fjevʁø supiʁ dy mɔʁibɔ̃. puʁ mwa, sεtə pjεsə etε la fɔʁmə mεmə də la lytə dy deziʁ, kɔ̃tʁadiktwaʁə, tɑ̃dɑ̃ vεʁ la mɔʁ kil ʁəpusə dœ̃ ʁəve də la mɛ̃ dɑ̃ lɔʁɡasmə. isi, la ʁozə kʁistalizə œ̃ desɛ̃ sεkʁε, ynə etʁɑ̃ʒə ʁivalite, kεllə pɔʁtə dəpɥi sɔ̃ kalisə ʒyskoz- epinə nεktaʁ sykʁe dɑ̃ la buʃə e ame dɑ̃ la ɡɔʁʒə, kɔmə lə ʁəle sybtil dœ̃ bɔ̃ spiʁitɥøz- εllə εt- ɛ̃taktə dɑ̃ lɛ̃stɑ̃ mεz- uvεʁtə tut- ɑ̃tjεʁə a sə kεllə kʁɛ̃ e adɔʁə. pø tεtʁə pʁefεʁə tεllə ʁεste dɑ̃ lɛ̃pɔsiblə ɛ̃stɑ̃ dy deziʁ ki deziʁə lə deziʁ ? ynə syspɑ̃sjɔ̃ dy tɑ̃ kɔmə lɔʁskə lɔ̃ vit lapεl dy vidə mε kə lɔ̃ dəməʁə sɑ̃ buʒe a la balystʁadə ?
la platinə sə mit a fεʁə tuʁne œ̃ diskə də myzikə ʁɔmɑ̃tikə, dy waɲe a sə kil mə sɑ̃blε, ʒavεz- œ̃ veʁə də vɛ̃, dy mwɛ̃ ʒə lə kʁwa. la sεnə etε tεllmɑ̃ ɔniʁikə kɑ̃kɔʁə mɛ̃tənɑ̃ ʒε dy mal a fεʁə la paʁ ɑ̃tʁə sə kə ma memwaʁə vø kɔ̃te puʁ satisfεʁə mɔ̃n- ɔʁɡœj e la vʁε natyʁə dy veky (si tɑ̃ ε kεllə εɡzistə) . tut- etε la puʁ satisfεʁə lə sɔ̃ʒə, leʃaʁdə dɑ̃ ʃεʁ sə mit a ʃofe, puʁ pø, ʒə sɑ̃tε ma po sə kalsine sɑ̃ kə ʒə pysə definiʁ sil saʒisε dy plεziʁ u də lɑ̃ɡwasə. ʃakə ʁəkwɛ̃ də mɔ̃ kɔʁz- etε dəvəny sɑ̃siblə o mistikə, kɑ̃ la pɑ̃se məzyʁə sɔ̃n- ɛ̃pɥisɑ̃sə, e ʒə sɑ̃ti nεtʁə ɑ̃ mwa ynə vastitydə, ynə εɡzymasjɔ̃ də tutə mεz- idɔlə pase, dezɔʁmε kʁistalize dɑ̃ sə dekɔʁ ki uvʁə lε sɔ̃ʒə.
sə kil fo puʁ kə lɔ̃n- adɔʁə, sε də lεspasə, dεz- ɔbʒεz- evɔkatœʁ syfizamɑ̃ ɑ̃plə puʁ kə no pʁɔpʁə- kɔ̃tʁadiksjɔ̃, ɑ̃tʁə lə ʁεvə e la ʃεʁ pɥisə i tʁuve œ̃ ʁəfyʒə.
nu nuz- alɔ̃ʒamə syʁ sɔ̃ li, bjɛ̃to ʁəʒwɛ̃ paʁ maʁɡəʁitə (la ʒənə famə nwaʁə) , ɛ̃teɡʁaləmɑ̃ nɥ e ki salɔ̃ʒa, lasivə, avεk sɔ̃ veʁə də vɛ̃ e œ̃ ʁəkœj də bodəlεʁə. pɑ̃dɑ̃ kεllə lizε, ʒə ʁesitε lε bʁibə kə ʒɑ̃ savε, u lε liɲə ʃεʁəz- a mɔ̃ kœʁ. ʁozə etε bjɛ̃ devεtɥ εllə osi e puʁ ma paʁ ʒə navε ɡaʁde kə mɔ̃ pɑ̃talɔ̃. tutə lεz- imaʒə ki avε ɛ̃fyzez- ɑ̃ mwa a mɔ̃n- ɛ̃sy, nuʁʁisε sεtə sεnə eʁɔtikə.
mɔsa mə fi vwaʁ dœ̃n- œj difeʁɑ̃ lə ʃa blɑ̃ ki nuz- akɔ̃paɲε, metafɔʁə puʁ lə pɛ̃tʁə dy sεksə də la kuʁtizanə kʁyεllə, lε kɥisə makyle paʁ dε tʁasə sɑ̃ɡlɑ̃təz- evɔkɑ̃ lε mɛ̃ sypljɑ̃tə, syplisje, dεz- amɑ̃z- εɡzekyte, lə ku sεʁkle dœ̃ kɔlje u sə kɔ̃ʒyɡe œ̃ kutəlaz- e œ̃ pistɔlε, la kwafə syʁmɔ̃te paʁ dε kʁanəz- eklatɑ̃z- e dε kɔʁboz- ɑ̃paje, lε sɛ̃ ʁəbɔ̃di, ɡɔ̃fle paʁ œ̃ lε ki nə fekɔ̃dəʁa ʒamε lε vivɑ̃ mε bjɛ̃ plyto lε fɑ̃tomə.
ʒə pɑ̃sεz- a pjeʁə bɔnaʁ, a sεt iʁedyktiblə paʁave ɔʁjɛ̃tal ki sepaʁə lεz- amɑ̃z- apʁεz- ynə nɥi deba, tuʒuʁz- a sə ʃa ki vjɛ̃ ʁətʁuve sa mεtʁεsə, lε ʒɑ̃bəz- ɑ̃kɔʁə ymidə, kɔmə la ʁoze, la kɔ̃dɑ̃sasjɔ̃ dy matɛ̃ dεz- adjø ki ʁɑ̃ lə deziʁ plysz- yltimə. ʒə pɑ̃sεz- a tuluzə lotʁεk, a sε kɔʁz- etʁɑ̃ʒəz- e epʁi, ki sə pʁεne e sə ʁəpʁεne, sɑ̃kɔlɔʁe pɥi sə dispεʁse, sə kɔ̃fɔ̃de avεk lε dʁaz- e bʁyle dɑ̃ lε piɡmɑ̃. ʒə pɑ̃sεz- a buɡəʁo, a sεtə fosə pyʁəte dynə venysz- o sεksə ɛ̃bεʁbə, o kuʁbə- vɔlyptɥøzə, o ʁəɡaʁ pʁεskə ɔʁaʒø kə lɔ̃n- ubli puʁ laʁk ɑ̃ sjεl dy suʁiʁə, lε ʃεʁ ʁozə kə lə pɛ̃tʁə a pø tεtʁə vuly tymefje paʁ dε kaʁesə vjɔlɑ̃tə, eɡʁatiɲe avεk lε dɑ̃, bwaʁə avεk lεz- ɔ̃ɡlə. ʒə pɑ̃sεz- a ʁozεti, a sε faməz- jeʁatik, mistik, o vizaʒə tuʒuʁ sɑ̃blablə dɑ̃ lekεl lɔ̃bʁə də la damnasjɔ̃ sə kɔ̃ʒyɡ avεk ynə ɡʁasə ki sɑ̃blə kɔ̃ʒedje lə tɑ̃. ʒə pɑ̃sεz- a fost də ɡunɔd, u la famə la plys pyʁə, dɔ̃ lə nɔ̃ mεmə εt- ynə kεstjɔ̃ ɑ̃baʁasɑ̃tə, kɔnε lamuʁ, lə mɑ̃sɔ̃ʒə, lɔpʁɔbʁə pɥi la ʁezyʁεksjɔ̃, œ̃ kʁistjanismə vjɔle dɑ̃ ləkεl la ʁedɑ̃psjɔ̃ nə vjɛ̃dʁa pa avɑ̃ lεz- avø də la ʃεʁ. ʒə pɑ̃sεz- a moʁisə ʁɔlina, ʒɑ̃ ʁiʃəpɛ̃, filɔte ɔnεdi… klik !
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Poesie sans commentaire

Commentaire poème
20/04/2024Poeme-France
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Texte Désir
Du 16/07/2018 01:20

L'écrit contient 1969 mots qui sont répartis dans 1 strophes.