Poème:Passager

J’erre sombrement au milieu de ces pierres
Vestige d’antan, semblant narguer l’éphémère.
Sur leurs fronts salpêtreux, où s’enracine le lierre,
Se délitent, malheureuses empreintes d’or séculaires.

Entre deux dates figées, une vie, la lumière.
Une existence oubliée, ensevelie sous la terre,
Que le temps vorace, a ramené à la poussière
Que la mort tenace, a réduite tout entière.

C’est la loi du vivant, rien ne dure éternellement.
Au jour de sa naissance l’homme est condamné
Et il n’est pas de puissance, pour venir le sauver
Peu importe qui il est, l’homme meurt simplement.

La mort n’a pas de clémence, elle œuvre inéluctablement,
Rappelant comme une évidence, que rien est permanent.
L’homme par expérience, connaît son châtiment
Seul le délai de sa sentence, échappe à son entendement.

Alors pourquoi tant d’importance à vouloir toujours posséder,
Tant de concupiscence, pour ne rien pouvoir sauvegarder.
Quelle outrecuidance, croire toujours à cet après,
Nourrir en sa conscience, encore l’idée d’éternité.

La vie est éphémère, même s’il ne veut pas trop y penser,
L’homme sur cette Terre n’est qu’un simple passager
S’inventer un ailleurs ou un après, ne change rien
Un jour viendra son heure, un jour viendra sa fin.