Poème:Le Voyage

Ça pourrait commencer, ça pourrait partir,
C’est juste une idée, c’est juste mon esprit,
Et si je fais mes bagages, c’est par défis
Le long de la route, s’en aller s’en se fuir

Je vis dans l’intranquilité, j’ai perdu toute sérénité,
Accumulation de sensations sans blanc ni vide
Je passe des rires de circonstance aux larmes de croco
De l’amour au silence, y’a plus de pause éduquée,
Il faut tout connaître, blanchir les nuits avides,
Dire oui, dire non, donner une explication sans défaut

Et bien en voilà une : je vais partir loin de moi-même
Si je m’accroche là, il est bien possible que je me gène,
Et si déjà je me dis que c’est n’est qu’un pis aller
Je préfère aux autoroutes lisses, les contre allers,

Je vis sans vraiment comprendre la finalité
Il me manque des données d’entrés
Il me manque des cartes à retourner
Il me manque des cartes à griser
Se dire là je suis allé,
Là j’ai exploré,
J’ai rien trouvé,
Mais j’y étais
J’ai vu un rien,

Quand je rentrerai chez moi,
Je dirai comme toi :
Chez moi, c’est là,
Just in my brain
Ailleurs il n’y a rien,
Juste des chemins
Qui nous éloigne
Du retour à nous même.

Je veux un voyage en aller retour,
Une calligraphie muette,
Un sourire sans visage,
Un son sans gorge
Je veux me perdre dans l’Adour
Me rendre analphabète,
N’être que de passage,
Le feu d’une forge.

Je veux ce rien qui me rend sourd
Je veux du temps sans débours
Je veux un voyage qui n’en serait pas un
Je veux un début qui suive une fin de rien
Je ne veux qu’un petit rien
L’aurais-je avant la fin du voyage ?