Poème:Benjamin Ne Croit Plus À Noel

Maman ?
Maman ? Tu dors ?
Mamannnn !
Maman, réveille-toi !
Mamannnn mammaannnnnn ! ! !
Maman ? T’as regardé dehors ?
Maman ! ! Maman ?
Maman ! Regarde, c’est tout blanc.
Maman ! MAMAN,
Maman… Tu m’entends ?
Maman ? T’es encore là ?
Maman…

Petit Benjamin était assis au bout du lit à sa maman,
Le sourire hésitant, le corps tremblant, les yeux tous grands,
Il était si content, demain c’était noël, il était tout excité !
Ses parents n’avaient pas d’argent, sa mère était souffrante,
Son père, quant à lui, sortait souvent pour se changer les idées,
Il allait dans des bars et ne revenait que très tard le soir,
Laissant s’occuper de leurs deux enfants, sa femme presque mourante,
Et chaque fois qu’il partait, il enlevait à sa famille leur peu d’espoir…
Il ne reste que Benjamin avait vraiment hâte d’ouvrir ses cadeaux,
Bien qu’il n’y avait presque rien sous leur sapin dépouillé,
Il se mourrait d’impatience, car il avait fais un vœu des plus beaux,
Quelques semaines auparavant, Benjamin avait écrit une lettre au Père-Noel,
Il ne demandait pas de jouet, pas de Nintendo, ni la Wii tant désiré,
Il lui demanda seulement, sur une page dorée, de son écriture la plus belle,
D’épargner sa mère de ces atroces souffrances, et de la garder sur Terre,
Le jeune garçon craignait tellement de perdre son être la plus chère…
Il prit bien soin de s’assurer que l’homme à la barbe blanche,
Recevrait sa lettre, son souhait, avant que noël ait sonné,
Et que, à l’aide de ses rennes et de son beau traineau,
Il fasse en sorte de vite vite, lui apporter son cadeau.
Mais sa mère, gravement malade, était en danger,
Il ne restait que peu de temps avant que se casse sa branche,
Cette branche de vie, qui depuis quelques temps, s’était abimée,
Cette branche, qui lui était essentiel pour continuer d’exister.
Le 25 décembre arriva. Benjamin se leva au petit matin,
Il alla tout d’abord réveiller sa tendre sœur,
Puis entra dans la chambre de ses parents, avec peur,
Peur de ne retrouver qu’un seul corps sur le lit,
Et, effectivement, c’est ce qu’il vit,
Sous ses magnifiques draps de satin,
Se trouvait seulement leur mère, pâle, épuisée,
Malheureusement prête à s’en aller.
Alors Benjamin dévala les escaliers, prit d’angoisse,
Il alla regarder sous le sapin… Ouvrit tous les cadeaux,
Un par un, sans n’en oublier aucun, mais non,
Rien ressemblant à de la magie, pas aucun sirop,
Seulement quelques joujoux, quelques toutous,
Désespéré, anéanti, persuadé qu’il portait la poisse,
Benjamin remonta péniblement, rempli de déception,
Il n’en voulait pas de ses camions, de ses bijoux…
Le Père-Noel ne l’avait pas écouté,
C’est ce jour là qu’il arrêta de croire,
Et il perdit pour toujours l’espoir,
D’un jour pouvoir retrouver,
Sa tendre maman adorée,
Qu’il aurait tant aimé sauver,
Qu’il avait protégé le plus possible,
Qu’il avait cru, durant un temps, invisible…
Maman ?
Maman ? Tu dors ?
Mamannnn !
Maman, réveille-toi !
Mamannnn mammaannnnnn ! ! !
Maman ? T’as regardé dehors ?
Maman ! ! Maman ?
Maman ! Regarde, c’est tout blanc.
Maman ! MAMAN,
Maman… Tu m’entends ?
Maman ? T’es encore là ?
Maman…