Prose:Reveil

J’ai tourné l’horizon
vers l’ombre de ton oreiller
Calfeutré les volets
avec l’aube impatiente
Déplacé quelques nuages
avec l’affolement d’une épine

J’avais des lenteurs
dans une voix sans issue
J’ai dérangé la fenêtre
appuyée à l’oiseau bruyant comme une alarme
Recompté les tiédeurs
qui s’inversent à chaque soupir
Renversé sur la table bancale
une tasse de sommeil

J’avais des langueurs ouvertes
sur des gestes opposés

J’ai démonté des bulles de savon
coincées dans une contrefaçon de lumière
Chiffonné des tissus
à une errance corporelle
Retourné des caries
à l’origine de leur méprise

J’avais des maladresses
retombées d’une carence d’exactitude

J’ai transfusé les signaux
d’un pêne vers l’absence
Défait une rencontre de poussière
en quinconces affalée
Piétiné un seuil
grinçant d’une épaisseur de porte

J’avais des épaules d’un poids de charbon
à la manière d’une solitude
malvenue dans ses retrouvailles