Univers de poésie d'un auteur

Texte:Dard Et Santiags

Le Texte

Nice - 31 Décembre 2002

« Non… vous ne pourrez pas interroger cet homme, avant au moins deux semaines, nous venons de le placer en coma artificiel. » Dépité je sors du service réanimation de l’hôpital Saint-Roch et retourne à mon bureau, une copie de son dossier médical sous le bras.
Ma collaboratrice et associée, Brigitte m’accueille d’un « salut Francky, tout baigne ? Brigout t’a appelé ». Je prends le temps d’ôter mon lourd manteau, de me faire un petit café bien serré et rappelle Brigout patron de la brigade criminelle de Nice.
- « Bonjour Franck. Suite à l’affaire de cette nuit, je vous ai transmis par mail le dossier des premières constatations et investigations de mon service. Désolé pour le réveil matinal, mais un 31 décembre le personnel est plus que réduit. Il me fallait quelqu’un pour interroger la victime au plus vite. J’ai besoin de votre avis d’expert consultant en criminologie.
- Pas de problème. Les clients se font rares en ce moment. Pour l’interrogatoire, ce ne sera pas possible avant un bon moment. Les toubibs viennent de placer la victime en coma artificiel. Je vous tiens au courant dès que j’ai du nouveau. »

Je m’installe confortablement, et parcours le dossier médical. Homme environ 35 ans, conduit à l’hôpital par les pompiers à 06h16. Une flèche s’est logée entre la troisième et quatrième côte - perforation du poumon droit– hémorragie interne – pronostic réservé. Le dossier de mes collègues de la crim’ m’apprend que suite à l’appel d’un groupe de joyeux fêtards, qui a découvert le corps, dans le Parc Chambrun, les premières constatations ont été effectuées à 05h46. Homme de race blanche, 1m85 environ, cheveux noirs, moustachu, inconscient à leur arrivée, pas de papiers, pas de portable, pas de clés, pas de témoin, juste un ticket de pressing et des mouchoirs. Des photos sont jointes au dossier. L’inconnu est vêtu d’une parka verte, d’un blue jeans délavé, d’un Fedora et de vieilles santiags. Je détaille les clichés. Surpris, je découvre que ce n’est pas une flèche mais un dard de sarbacane d’environ quarante centimètres de long, gravée de motifs primitifs. Photo en main, je me lance dans des recherches sur internet. Un article de journal, datant de onze mois accompagné d’un cliché, relate le vol au musée d’ethnographie de Bordeaux, de trois fléchettes et d’une sarbacane amérindienne de la tribu des Tapuio. D’une rectitude parfaite, le lanceur peut propulser les flèches jusqu’à quarante mètres. A priori les dards sont identiques à celui retrouvé sur la victime. Mais que se passe-t-il avec l’Amazonie au lendemain de la création de l’association Wayangal, chargée de la défense des Indiens et qui fait beaucoup de bruit en ce moment ?

Je passe à la brigade criminelle, pour photocopier le ticket du pressing, puis me rends dans le Parc Chambrun. Dans un rayon de quarante de mètres, autour du lieu de l’agression, la végétation fournie offre de nombreux endroits où se tapir sans être vu, loin des candélabres. Sur le chemin du retour, je m’arrête au pressing. La patronne charmante m’apprend que les vêtements déposés appartiennent à Philippe Johns, client depuis trois ans, qui habite dans le quartier. Après consultation de l’annuaire et coup de fil à Brigout pour le tenir au courant de mes découvertes, je me rends au 8 avenue Beatrix, domicile de la victime. Un serrurier m’attend devant la porte déjà ouverte de la maison de ville. Visiblement elle a été fouillée. L’intérieur ressemble à un musée Des documents et livres sur les civilisations Mayas et peuplades amazoniennes jonchent le sol. Je découvre des ouvrages signés Philippe Johns, botaniste, cinéaste, photographe et un article de journal parlant de son association avec une certaine Emile Barrucaud. Les photos sur l’arrière des jaquettes confirment bien que c’est l’homme qui gît entre la vie et la mort à l’hôpital, J’embarque les bouquins.

De retour au bureau, j’appelle mon associée à la rescousse, et lui fais part de mes découvertes. Elle fera des recherches sur sa vie privée. Moi je m’occupe de tout ce qui touche à son travail, ses connaissances et son emploi du temps les jours derniers. Pourquoi avoir utilisé une sarbacane ? Que cherchait-on à son domicile ? Qui est Emilie ? C’est bizarre tout ça !

Nice - 01 Janvier 2003

Brigitte est partie depuis un bon moment, réveillonner chez des amis. La fatigue me fait cligner des yeux. Je n’ai pas vu l’heure tourner. Il est 01H20. De toutes les façons je n’avais rien de prévu pour la soirée. Seul mon travail m’intéresse. Petit, un peu enrobé, la peau blanche, les yeux bleus globuleux et doté d’une curiosité maladive, je repousse les gens à tel point que le peu de relations que j’avais se sont détournées de moi. Ce constat établi inutilement, je fais le tour de mes avancées dans l’enquête et décide de me rendre à l’ambassade du Brésil, dès le lendemain, pour rencontrer Monsieur Garcia Lopez, l’attaché chargé des peuplades amazoniennes. Peut-être pourrait-il m’aider ? J’éteins le bureau et regagne mon domicile.

Paris - 02 Janvier 2003

Je me présente au 34, cours Albert 1er, à l’ambassade du Brésil. Je force la porte de l’attaché d’ambassade, au grand désarroi de sa secrétaire. Monsieur Garcia, me reçoit contraint et forcé lorsque je lui présente ma carte de consultant de la police criminelle.
- « Désolé de m’imposer. Je me présente Frank Louker. J’ai besoin de votre éclairage sur un de mes dossiers. Je vous explique : Émilie Barrucaud, que vous devez connaître, exploratrice française, accompagnée de Philippe Johns a découvert la peuplade des Indiens Kayapos. Touchée par les souffrances que subissent les populations Indiennes de l’Amazonie du Brésil, elle a fondé l’an dernier, l’association Wayangal, pour leur venir en aide. Le déboisement anarchique, l’avancée des cultures de soja, de palmiers à huile et la construction de barrages hydro-électriques, réduisent à peau de chagrin leur territoire. La montée en puissance de son association, appuyée par Greenpeace dérange visiblement beaucoup de monde. Il y deux nuits Monsieur Johns s’est fait agresser. Il est actuellement entre la vie et la mort. Ma question est simple : Qui a intérêt à le faire taire ?
- Monsieur Louker je suis juste l’intercesseur des tribus brésiliennes en France. Sachez que je n’ai aucun intérêt dans l’affaire. Mon gouvernement a pour seule préoccupation son développement économique et le bien-être de sa population. Maintenant, veuillez
quitter mon bureau avant de déclencher un incident diplomatique. Estimez-vous heureux que nous en restions là.
- Juste avant de partir, une petite question : avez-vous déjà rencontré Monsieur Johns ?
- N’insistez pas. Je ne connais pas cet homme. Sortez ! »

Je me hâte vers la gare de Lyon, prend mon billet retour, cherche une cabine téléphonique et appelle Brigout :

- « Bonsoir Brigout. Louker à l’appareil. Je sors de chez l’attaché d’ambassade responsable des peuplades brésiliennes. L’homme n’est pas clair. Johns sait surement trop de choses, sur les magouilles brésiliennes. Je vous tiens au jus. Bye. »

Nice – 03 Janvier 2003

De retour au bureau, Brigitte m’apprend que Johns est célibataire sans enfant. Rien de particulier n’est à signaler sur sa vie privée. Il voyage beaucoup entre le Brésil et la France et couvre tous les événements ayant trait aux Indiens sur le territoire Français. Elle me montre sur internet des photos de réunions et colloques sur Paris. Surprise ! ! ! Monsieur Garcia est en premier plan sur l’une d’elles en compagnie de Johns ! Tiens, tiens… Soit -disant il ne le connaissait pas !

Nice – 08 Janvier 2003

Philippe Johns décède sans avoir repris connaissance.

Nice – 16 Avril 2003

Après une expédition au Brésil, à la recherche d’Émilie Barrucaud, qui est restée infructueuse, une visite au musée de Bordeaux qui ne m’a rien appris de nouveau, des heures et des heures passées à lire des documents sur l’Amazonie et ses problématiques, avec l’autorisation de Brigout j’entreprends une fouille minutieuse de la maison de Johns, qui est sous scellés depuis fin décembre. Derrière un plat en Moustiers, fixé au mur de la cuisine, je trouve une enveloppe. Elle contient juste un post-it sur lequel est noté : en cas d’accident suspect contacter le 04. 94. 30. 25. 12.

Il me faut trois minutes pour trouver une cabine téléphonique. Deux sonneries et une voix claire résonne dans le combiné : « Jack à l’appareil, à votre service. » Je me présente, lui explique comment j’ai trouvé ses coordonnées, et lui demande ses relations avec Johns.
- « Je suis preneur de son, et je travaille avec Philippe depuis une dizaine d’années. Comment va-t-il ? Je n’ai plus de nouvelles depuis un bon moment. J’arrive de Patagonie où j’étais sur le tournage d’un documentaire depuis six mois. »

J’ai la douloureuse tâche de lui apprendre le décès de son ami. J’entends au bout du fil un hoquet et des sanglots entrecoupés de « Ils l’ont eu les salauds. Phil se savait menacé, mais ne voulait mettre personne en danger. »
- « Jack, on peut se voir très rapidement dans un endroit discret ? J’ai besoin d’éclaircissements. 18h00 au relais de l’Artuby, route Napoléon. Ça vous va ? »

Nous nous retrouvons à l’auberge sur les hauteurs de Grasse. Jack complètement abattu, me dit être prêt à dénoncer à la planète entière, si besoin est, les magouilles des trusts qui sévissent en Amazonie En premier la « Palm oil » qui achète au gouvernement Brésilien des milliers d’hectares de forêts pour planter ses putains de palmiers, au détriment des autochtones, de la faune et de la flore. Jack continue :
« Philippe a découvert une plante médicinale endémique à un minuscule territoire où vit une tribu non répertoriée. À ses dires, les substances actives de cette plante qu’il a baptisé Amazonia ficata nova peuvent éradiquer certains cancers. Vous pensez bien, que cela
dérangeait les grands groupes pharmaceutiques, qui sont au courant de la moindre avancée en matière de découverte et recherches. Un remède miracle, n’est pas lucratif pour eux. Je pense que tout n’est qu’une histoire de gros sous, et quand je dis gros sous ce sont des milliards de dollars qui sont en jeu. Mieux vaut des traitements lourds et onéreux pour les patients et la société. Philippe se sachant menacé a déposé son mémoire de recherches auprès d’un organisme spécialisé, dont j’ai oublié le nom, afin de mettre sa découverte à l’abri. Vous devez maintenant partir sur la piste des laboratoires et cela ne va pas être une partie de plaisir.
Tout est verrouillé et hyper protégé. Ils ont leurs espions, leurs négociateurs et même leurs hommes de main. Ils sont au courant de tout. Utiliser une sarbacane, je pense, n’avait d’autre but que d’éloigner les soupçons. Bon courage ! »

Jack a besoin de parler et m’invite à dîner. Sur les coups de 22h00, nous regagnons nos véhicules sur le parking désert. La soirée est douce et le soleil illumine encore le ciel de tons orangés
.
Jack s’écroule à l’instant où il ouvre la portière de sa voiture. Je n’ai que le temps de me retourner et d’apercevoir une vague silhouette sous la pinède, avant de m’effondrer sur le bitume encore chaud. Mon corps se recroqueville et une douleur lancinante m’assaille. Je reconnais le dard de sarbacane qui émerge de ma poitrine. Je n’ai pas peur… Je dois continuer le combat… .

Connaîtrai-je jamais l’entière vérité ?

07/02/2019
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PostScriptum

Texte écrit dans le cadre d’un atelier d’écriture.
Thème de la nouvelle : le roman policier

Poeme de Départbis

Écrivain Départbis

Départbis a publié sur le site 272 écrits. Départbis est membre du site depuis l'année 2008.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Dard Et Santiagsnisə tʁɑ̃tə e œ̃ desɑ̃bʁə dø milə dø

« nɔ̃… vu nə puʁʁe pa ɛ̃teʁɔʒe sεt ɔmə, avɑ̃ o mwɛ̃ dø səmεnə, nu vənɔ̃ də lə plase ɑ̃ kɔma aʁtifisjεl. » depite ʒə sɔʁ dy sεʁvisə ʁeanimasjɔ̃ də lopital sɛ̃ ʁok e ʁətuʁnə a mɔ̃ byʁo, ynə kɔpi də sɔ̃ dɔsje medikal su lə bʁa.
ma kɔlabɔʁatʁisə e asɔsje, bʁiʒitə makœjə dyn « saly fʁɑ̃ki, tu bεɲə ? bʁiɡu ta apəle ». ʒə pʁɑ̃ lə tɑ̃ dote mɔ̃ luʁ mɑ̃to, də mə fεʁə œ̃ pəti kafe bjɛ̃ seʁe e ʁapεllə bʁiɡu patʁɔ̃ də la bʁiɡadə kʁiminεllə də nisə.
« bɔ̃ʒuʁ fʁɑ̃k. sɥitə a lafεʁə də sεtə nɥi, ʒə vuz- ε tʁɑ̃smi paʁ mel lə dɔsje dε pʁəmjεʁə kɔ̃statasjɔ̃z- e ɛ̃vεstiɡasjɔ̃ də mɔ̃ sεʁvisə. dezɔle puʁ lə ʁevεj matinal, mεz- œ̃ tʁɑ̃tə e œ̃ desɑ̃bʁə lə pεʁsɔnεl ε plys kə ʁedɥi. il mə falε kεlkœ̃ puʁ ɛ̃teʁɔʒe la viktimə o plys vitə. ʒε bəzwɛ̃ də vɔtʁə avi dεkspεʁ kɔ̃syltɑ̃ ɑ̃ kʁiminɔlɔʒi.
pa də pʁɔblεmə. lε kljɑ̃ sə fɔ̃ ʁaʁəz- ɑ̃ sə mɔmɑ̃. puʁ lɛ̃teʁɔɡatwaʁə, sə nə səʁa pa pɔsiblə avɑ̃ œ̃ bɔ̃ mɔmɑ̃. lε tubib vjεne də plase la viktimə ɑ̃ kɔma aʁtifisjεl. ʒə vu tjɛ̃z- o kuʁɑ̃ dε kə ʒε dy nuvo. »

ʒə mɛ̃stalə kɔ̃fɔʁtabləmɑ̃, e paʁkuʁ lə dɔsje medikal. ɔmə ɑ̃viʁɔ̃ tʁɑ̃tə sɛ̃k ɑ̃, kɔ̃dɥi a lopital paʁ lε pɔ̃pjez- a zeʁo siz- aʃ sεzə. ynə flεʃə sε lɔʒe ɑ̃tʁə la tʁwazjεmə e katʁjεmə kotə pεʁfɔʁasjɔ̃ dy pumɔ̃ dʁwa emɔʁaʒi ɛ̃tεʁnə pʁonostik ʁezεʁve. lə dɔsje də mε kɔlεɡ də la kʁimmapʁɑ̃ kə sɥitə a lapεl dœ̃ ɡʁupə də ʒwajø fεtaʁd, ki a dekuvεʁ lə kɔʁ, dɑ̃ lə paʁk ʃɑ̃bʁœ̃, lε pʁəmjεʁə kɔ̃statasjɔ̃z- ɔ̃ ete efεktyez- a zeʁo sɛ̃k aʃ kaʁɑ̃tə sis. ɔmə də ʁasə blɑ̃ʃə viʁɡylə œ̃ εm katʁə vɛ̃- sɛ̃k ɑ̃viʁɔ̃, ʃəvø nwaʁ, mustaʃy, ɛ̃kɔ̃sjɑ̃ a lœʁ aʁive, pa də papje, pa də pɔʁtablə, pa də kle, pa də temwɛ̃, ʒystə œ̃ tikε də pʁesiŋ e dε muʃwaʁ. dε fɔto sɔ̃ ʒwɛ̃təz- o dɔsje. lɛ̃kɔny ε vεty dynə paʁka vεʁtə, dœ̃ blɥ ʒɑ̃ delave, dœ̃ fədɔʁa e də vjεjə sɑ̃tjaɡ. ʒə detajə lε kliʃe. syʁpʁi, ʒə dekuvʁə kə sə nε pa ynə flεʃə mεz- œ̃ daʁ də saʁbakanə dɑ̃viʁɔ̃ kaʁɑ̃tə sɑ̃timεtʁə- də lɔ̃, ɡʁave də mɔtif pʁimitif. fɔto ɑ̃ mɛ̃, ʒə mə lɑ̃sə dɑ̃ dε ʁəʃεʁʃə syʁ ɛ̃tεʁnεt. œ̃n- aʁtiklə də ʒuʁnal, datɑ̃ də ɔ̃zə mwaz- akɔ̃paɲe dœ̃ kliʃe, ʁəlatə lə vɔl o myze dεtnɔɡʁafi də bɔʁdo, də tʁwa fleʃεtəz- e dynə saʁbakanə ameʁɛ̃djεnə də la tʁiby dε tapɥjo. dynə ʁεktitydə paʁfεtə, lə lɑ̃sœʁ pø pʁɔpylse lε flεʃə ʒyska kaʁɑ̃tə mεtʁə. a pʁjɔʁi lε daʁd sɔ̃t- idɑ̃tikz- a səlɥi ʁətʁuve syʁ la viktimə. mε kə sə pasə til avεk lamazɔni o lɑ̃dəmɛ̃ də la kʁeasjɔ̃ də lasɔsjasjɔ̃ wεjɑ̃ɡal, ʃaʁʒe də la defɑ̃sə dεz- ɛ̃djɛ̃z- e ki fε boku də bʁɥi ɑ̃ sə mɔmɑ̃ ?

ʒə pasə a la bʁiɡadə kʁiminεllə, puʁ fɔtɔkɔpje lə tikε dy pʁesiŋ, pɥi mə ʁɑ̃ dɑ̃ lə paʁk ʃɑ̃bʁœ̃. dɑ̃z- œ̃ ʁεjɔ̃ də kaʁɑ̃tə də mεtʁə, otuʁ dy ljø də laɡʁesjɔ̃, la veʒetasjɔ̃ fuʁni ɔfʁə də nɔ̃bʁøz- ɑ̃dʁwaz- u sə tapiʁ sɑ̃z- εtʁə vy, lwɛ̃ dε kɑ̃delabʁə. syʁ lə ʃəmɛ̃ dy ʁətuʁ, ʒə maʁεtə o pʁesiŋ. la patʁɔnə ʃaʁmɑ̃tə mapʁɑ̃ kə lε vεtəmɑ̃ depozez- apaʁtjεne a filipə ʒɔn, kljɑ̃ dəpɥi tʁwaz- ɑ̃, ki-abitə dɑ̃ lə kaʁtje. apʁε kɔ̃syltasjɔ̃ də lanɥεʁə e ku də fil a bʁiɡu puʁ lə təniʁ o kuʁɑ̃ də mε dekuvεʁtə, ʒə mə ʁɑ̃z- o ɥit avənɥ bəatʁi, dɔmisilə də la viktimə. œ̃ seʁyʁje matɑ̃ dəvɑ̃ la pɔʁtə deʒa uvεʁtə də la mεzɔ̃ də vilə. vizibləmɑ̃ εllə a ete fuje. lɛ̃teʁjœʁ ʁəsɑ̃blə a œ̃ myze dε dɔkymɑ̃z- e livʁə- syʁ lε sivilizasjɔ̃ mεjaz- e pəpladəz- amazɔnjεnə ʒɔ̃ʃe lə sɔl. ʒə dekuvʁə dεz- uvʁaʒə siɲe filipə ʒɔn, bɔtanistə, sineastə, fɔtɔɡʁafə e œ̃n- aʁtiklə də ʒuʁnal paʁlɑ̃ də sɔ̃n- asɔsjasjɔ̃ avεk ynə sεʁtεnə əmilə baʁyko. lε fɔto syʁ laʁjεʁə dε ʒakεtə kɔ̃fiʁme bjɛ̃ kə sε lɔmə ki ʒit ɑ̃tʁə la vi e la mɔʁ a lopital, ʒɑ̃baʁkə lε bukɛ̃.

də ʁətuʁ o byʁo, ʒapεllə mɔ̃n- asɔsje a la ʁεskusə, e lɥi fε paʁ də mε dekuvεʁtə. εllə fəʁa dε ʁəʃεʁʃə syʁ sa vi pʁive. mwa ʒə mɔkypə də tu sə ki tuʃə a sɔ̃ tʁavaj, sε kɔnεsɑ̃səz- e sɔ̃n- ɑ̃plwa dy tɑ̃ lε ʒuʁ dεʁnje. puʁkwa avwaʁ ytilize ynə saʁbakanə ? kə ʃεʁʃε tɔ̃n- a sɔ̃ dɔmisilə ? ki εt- əmili ? sε bizaʁə tu sa !

nisə zeʁo œ̃ ʒɑ̃vje dø milə tʁwa

bʁiʒitə ε paʁti dəpɥiz- œ̃ bɔ̃ mɔmɑ̃, ʁevεjɔne ʃe dεz- ami. la fatiɡ mə fε kliɲe dεz- iø. ʒə nε pa vy lœʁ tuʁne. il ε zeʁo œ̃ aʃ vɛ̃. də tutə lε fasɔ̃ ʒə navε ʁjɛ̃ də pʁevy puʁ la swaʁe. səl mɔ̃ tʁavaj mɛ̃teʁεsə. pəti, œ̃ pø ɑ̃ʁɔbe, la po blɑ̃ʃə, lεz- iø bløs ɡlɔbyløz- e dɔte dynə kyʁjozite maladivə, ʒə ʁəpusə lε ʒɑ̃z- a tεl pwɛ̃ kə lə pø də ʁəlasjɔ̃ kə ʒavε sə sɔ̃ detuʁne də mwa. sə kɔ̃sta etabli inytiləmɑ̃, ʒə fε lə tuʁ də mεz- avɑ̃se dɑ̃ lɑ̃kεtə e desidə də mə ʁɑ̃dʁə a lɑ̃basadə dy bʁezil, dε lə lɑ̃dəmɛ̃, puʁ ʁɑ̃kɔ̃tʁe məsjø ɡaʁsja lɔpe, lataʃe ʃaʁʒe dε pəpladəz- amazɔnjεnə. pø tεtʁə puʁʁε til mεde ? ʒetɛ̃ lə byʁo e ʁəɡaɲə mɔ̃ dɔmisilə.

paʁi zeʁo dø ʒɑ̃vje dø milə tʁwa

ʒə mə pʁezɑ̃tə o tʁɑ̃tə katʁə, kuʁz- albεʁ œ̃n- e, a lɑ̃basadə dy bʁezil. ʒə fɔʁsə la pɔʁtə də lataʃe dɑ̃basadə, o ɡʁɑ̃ dezaʁwa də sa sεkʁetεʁə. məsjø ɡaʁsja, mə ʁəswa kɔ̃tʁɛ̃ e fɔʁse lɔʁskə ʒə lɥi pʁezɑ̃tə ma kaʁtə də kɔ̃syltɑ̃ də la pɔlisə kʁiminεllə.
« dezɔle də mɛ̃poze. ʒə mə pʁezɑ̃tə fʁɑ̃k luke. ʒε bəzwɛ̃ də vɔtʁə eklεʁaʒə syʁ œ̃ də mε dɔsje. ʒə vuz- εksplikə : emili baʁyko, kə vu dəve kɔnεtʁə, εksplɔʁatʁisə fʁɑ̃sεzə, akɔ̃paɲe də filipə ʒɔnz- a dekuvεʁ la pəpladə dεz- ɛ̃djɛ̃ kεjapo. tuʃe paʁ lε sufʁɑ̃sə kə sybise lε pɔpylasjɔ̃z- ɛ̃djεnə də lamazɔni dy bʁezil, εllə a fɔ̃de lɑ̃ dεʁnje, lasɔsjasjɔ̃ wεjɑ̃ɡal, puʁ lœʁ vəniʁ ɑ̃n- εdə. lə debwazəmɑ̃ anaʁʃikə, lavɑ̃se dε kyltyʁə də sɔʒa, də palmjez- a ɥilə e la kɔ̃stʁyksjɔ̃ də baʁaʒəz- idʁo elεktʁik, ʁedɥize a po də ʃaɡʁɛ̃ lœʁ teʁitwaʁə. la mɔ̃te ɑ̃ pɥisɑ̃sə də sɔ̃n- asɔsjasjɔ̃, apyie paʁ ɡʁinpəasə deʁɑ̃ʒə vizibləmɑ̃ boku də mɔ̃də. il i dø nɥi məsjø ʒɔn sε fε aɡʁese. il εt- aktɥεllmɑ̃ ɑ̃tʁə la vi e la mɔʁ. ma kεstjɔ̃ ε sɛ̃plə : ki a ɛ̃teʁε a lə fεʁə tεʁə ?
məsjø luke ʒə sɥi ʒystə lɛ̃tεʁsesœʁ dε tʁibys bʁeziljεnəz- ɑ̃ fʁɑ̃sə. saʃe kə ʒə nε okœ̃ ɛ̃teʁε dɑ̃ lafεʁə. mɔ̃ ɡuvεʁnəmɑ̃ a puʁ sələ pʁeɔkypasjɔ̃ sɔ̃ devəlɔpəmɑ̃ ekɔnɔmikə e lə bjɛ̃ εtʁə də sa pɔpylasjɔ̃. mɛ̃tənɑ̃, vœje
kite mɔ̃ byʁo avɑ̃ də deklɑ̃ʃe œ̃n- ɛ̃sidɑ̃ diplɔmatikə. εstime vuz- œʁø kə nuz- ɑ̃ ʁεstjɔ̃ la.
ʒystə avɑ̃ də paʁtiʁ, ynə pətitə kεstjɔ̃ : ave vu deʒa ʁɑ̃kɔ̃tʁe məsjø ʒɔn ?
nɛ̃siste pa. ʒə nə kɔnε pa sεt ɔmə. sɔʁte ! »

ʒə mə atə vεʁ la ɡaʁə də liɔ̃, pʁɑ̃ mɔ̃ bijε ʁətuʁ, ʃεʁʃə ynə kabinə telefɔnikə e apεllə bʁiɡu :

« bɔ̃swaʁ bʁiɡu. luke a lapaʁεj. ʒə sɔʁ də ʃe lataʃe dɑ̃basadə ʁεspɔ̃sablə dε pəpladə bʁeziljεnə. lɔmə nε pa klεʁ. ʒɔn sε syʁəmɑ̃ tʁo də ʃozə, syʁ lε maɡujə bʁeziljεnə. ʒə vu tjɛ̃z- o ʒy. bi. »

nisə zeʁo tʁwa ʒɑ̃vje dø milə tʁwa

də ʁətuʁ o byʁo, bʁiʒitə mapʁɑ̃ kə ʒɔnz- ε selibatεʁə sɑ̃z- ɑ̃fɑ̃. ʁjɛ̃ də paʁtikylje nεt- a siɲale syʁ sa vi pʁive. il vwajaʒə boku ɑ̃tʁə lə bʁezil e la fʁɑ̃sə e kuvʁə tus lεz- evenəmɑ̃z- εjɑ̃ tʁε oz- ɛ̃djɛ̃ syʁ lə teʁitwaʁə fʁɑ̃sε. εllə mə mɔ̃tʁə syʁ ɛ̃tεʁnεt dε fɔto də ʁeynjɔ̃z- e kɔlɔk syʁ paʁi. syʁpʁizə ! ! ! məsjø ɡaʁsja εt- ɑ̃ pʁəmje plɑ̃ syʁ lynə dεlləz- ɑ̃ kɔ̃paɲi də ʒɔn ! tjɛ̃, tjɛ̃… swa dizɑ̃ il nə lə kɔnεsε pa !

nisə zeʁo ɥi ʒɑ̃vje dø milə tʁwa

filipə ʒɔn desεdə sɑ̃z- avwaʁ ʁəpʁi kɔnεsɑ̃sə.

nisə sεzə avʁil dø milə tʁwa

apʁεz- ynə εkspedisjɔ̃ o bʁezil, a la ʁəʃεʁʃə demili baʁyko, ki ε ʁεste ɛ̃fʁyktɥøzə, ynə vizitə o myze də bɔʁdo ki nə ma ʁjɛ̃ apʁi də nuvo, dεz- œʁz- e dεz- œʁ pasez- a liʁə dε dɔkymɑ̃ syʁ lamazɔni e sε pʁɔblematik, avεk lotɔʁizasjɔ̃ də bʁiɡu ʒɑ̃tʁəpʁɑ̃z- ynə fujə minytjøzə də la mεzɔ̃ də ʒɔn, ki ε su sεlle dəpɥi fɛ̃ desɑ̃bʁə. dəʁjεʁə œ̃ pla ɑ̃ mustje, fikse o myʁ də la kɥizinə, ʒə tʁuvə ynə ɑ̃vəlɔpə. εllə kɔ̃tjɛ̃ ʒystə œ̃ pɔst it syʁ ləkεl ε nɔte : ɑ̃ ka daksidɑ̃ syspε kɔ̃takte lə zeʁo katʁə pwɛ̃ katʁə vɛ̃- katɔʁzə pwɛ̃ tʁɑ̃tə pwɛ̃ vɛ̃t- sɛ̃k pwɛ̃ duzə.

il mə fo tʁwa minytə puʁ tʁuve ynə kabinə telefɔnikə. dø sɔnəʁiz- e ynə vwa klεʁə ʁezɔnə dɑ̃ lə kɔ̃bine : « ʒak a lapaʁεj, a vɔtʁə sεʁvisə. » ʒə mə pʁezɑ̃tə, lɥi εksplikə kɔmɑ̃ ʒε tʁuve sε kuʁdɔne, e lɥi dəmɑ̃də sε ʁəlasjɔ̃z- avεk ʒɔn.
« ʒə sɥi pʁənœʁ də sɔ̃, e ʒə tʁavajə avεk filipə dəpɥiz- ynə dizεnə dane. kɔmɑ̃ va til ? ʒə nε plys də nuvεllə dəpɥiz- œ̃ bɔ̃ mɔmɑ̃. ʒaʁivə də pataɡɔni u ʒetε syʁ lə tuʁnaʒə dœ̃ dɔkymɑ̃tεʁə dəpɥi si- mwa. »

ʒε la duluʁøzə taʃə də lɥi apʁɑ̃dʁə lə desε də sɔ̃n- ami. ʒɑ̃tɑ̃z- o bu dy fil œ̃n- ɔkε e dε sɑ̃ɡloz- ɑ̃tʁəkupe də « ils lɔ̃ y lε salo. fil sə savε mənase, mε nə vulε mεtʁə pεʁsɔnə ɑ̃ dɑ̃ʒe. »
« ʒak, ɔ̃ pø sə vwaʁ tʁε ʁapidəmɑ̃ dɑ̃z- œ̃n- ɑ̃dʁwa diskʁε ? ʒε bəzwɛ̃ deklεʁsisəmɑ̃ pwɛ̃ diz- ɥi aʃ zeʁo zeʁo o ʁəlε də laʁtybi, ʁutə napɔleɔ̃. sa vu va ? »

nu nu ʁətʁuvɔ̃z- a lobεʁʒə syʁ lεz- otœʁ də ɡʁasə. ʒak kɔ̃plεtəmɑ̃ abaty, mə di εtʁə pʁε a denɔ̃se a la planεtə ɑ̃tjεʁə, si bəzwɛ̃ ε, lε maɡujə dε tʁyst ki sevise ɑ̃n- amazɔni ɑ̃ pʁəmje la « palm wal » ki aʃεtə o ɡuvεʁnəmɑ̃ bʁeziljɛ̃ dε milje dεktaʁə də fɔʁε puʁ plɑ̃te sε pytɛ̃ də palmje, o detʁime dεz- otoktɔnə, də la fonə e də la flɔʁə. ʒak kɔ̃tinɥ :
« filipə a dekuvεʁ ynə plɑ̃tə medisinalə ɑ̃demikə a œ̃ minyskylə teʁitwaʁə u vit ynə tʁiby nɔ̃ ʁepεʁtɔʁje. a sε diʁə, lε sybstɑ̃səz- aktivə də sεtə plɑ̃tə kil a batize amazɔnja fikata nɔva pəve eʁadike sεʁtɛ̃ kɑ̃se. vu pɑ̃se bjɛ̃, kə səla
deʁɑ̃ʒε lε ɡʁɑ̃ ɡʁupə faʁmasøtik, ki sɔ̃t- o kuʁɑ̃ də la mwɛ̃dʁə avɑ̃se ɑ̃ matjεʁə də dekuvεʁtə e ʁəʃεʁʃə. œ̃ ʁəmεdə miʁaklə, nε pa lykʁatif puʁ ø. ʒə pɑ̃sə kə tu nε kynə istwaʁə də ɡʁo su, e kɑ̃ ʒə di ɡʁo su sə sɔ̃ dε miljaʁd də dɔlaʁ ki sɔ̃t- ɑ̃ ʒø. mjø vo dε tʁεtəmɑ̃ luʁdz- e ɔneʁø puʁ lε pasjɑ̃z- e la sɔsjete. filipə sə saʃɑ̃ mənase a depoze sɔ̃ memwaʁə də ʁəʃεʁʃəz- opʁε dœ̃n- ɔʁɡanismə spesjalize, dɔ̃ ʒε ublje lə nɔ̃, afɛ̃ də mεtʁə sa dekuvεʁtə a labʁi. vu dəve mɛ̃tənɑ̃ paʁtiʁ syʁ la pistə dε labɔʁatwaʁəz- e səla nə va pa εtʁə ynə paʁti də plεziʁ.
tut- ε veʁuje e ipe pʁɔteʒe. ilz- ɔ̃ lœʁz- εspjɔ̃, lœʁ neɡɔsjatœʁz- e mεmə lœʁz- ɔmə də mɛ̃. il sɔ̃t- o kuʁɑ̃ də tu. ytilize ynə saʁbakanə, ʒə pɑ̃sə, navε dotʁə byt kə delwaɲe lε supsɔ̃. bɔ̃ kuʁaʒə ! »

ʒak a bəzwɛ̃ də paʁle e mɛ̃vitə a dine. syʁ lε ku də vɛ̃t- dø aʃ zeʁo zeʁo, nu ʁəɡaɲɔ̃ no veikylə syʁ lə paʁkiŋ dezεʁ. la swaʁe ε dusə e lə sɔlεj ilyminə ɑ̃kɔʁə lə sjεl də tɔ̃z- ɔʁɑ̃ʒe
.
ʒak sekʁulə a lɛ̃stɑ̃ u il uvʁə la pɔʁtjεʁə də sa vwatyʁə. ʒə nε kə lə tɑ̃ də mə ʁətuʁne e dapεʁsəvwaʁ ynə vaɡ siluεtə su la pinεdə, avɑ̃ də mefɔ̃dʁe syʁ lə bitymə ɑ̃kɔʁə ʃo. mɔ̃ kɔʁ sə ʁəkʁɔkəvilə e ynə dulœʁ lɑ̃sinɑ̃tə masajə. ʒə ʁəkɔnε lə daʁ də saʁbakanə ki emεʁʒə də ma pwatʁinə. ʒə nε pa pœʁ… ʒə dwa kɔ̃tinɥe lə kɔ̃ba…

kɔnεtʁε ʒə ʒamε lɑ̃tjεʁə veʁite ?

zeʁo sεt slaʃ zeʁo dø slaʃ dø milə diz- nəf

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23/03/2019 09:09

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Poesie sans commentaire

Commentaire poème
20/04/2024Poeme-France
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Texte Meurtre-Tuer
Du 11/03/2019 18:30

L'écrit contient 1968 mots qui sont répartis dans 24 strophes.