Prose:Délire Pâtissier

Un financier éblouissant d’éclair…
Côtoyait une religieuse très fière…
Coiffée, coquine de vanille des îles vierges,
Près d’un croquant craquant de canneberge !
Une nonne piquait un far béton d’avoir lâché un pet
A l’illustre barbe de papa Feuilleté bien sapé,
Revêtu d’un déshabillé fondant de chocolat brillant…
A en saliver sec devant ce rayon alléchant !

Le savarin se parfumait, élégant, de crème au café.
La crème fouettait la pâtissière avec un biscuit assoiffé.
La crêpe flambait ses chaussons, un peu gauche.
Le beignet caressait en douce sa belle brioche,
Et l’Amandine, ses bugnes en se fendant la pêche,
Sur un lit de crème de marrons d’Ardèche.
L’orange givrée en était baba de rhum et piquait aussi son far
Tandis qu’un nougat tendait ses oreillettes en pain perdu au quatre quart

Charlotte bien agitée finassait encore avec le chinois,
Qui attendait son train de Paris-Brest aux noix,
En croissant Madeleine en mille feuille de moka,
Mal fichue, un peu barbouillée de trop de tapioca,
Qui feuilletait nonchalamment un palais gourmand.
Kouign Amann, farceur, ne manquait pas en passant,
De lui graissait généreusement la pâte d’amande…
Et tous dansaient sous mes yeux, en joyeuse sarabande

Mais le soufflé à la vanille retombait comme un flan,
Et le sacristain fichait une tarte au Jésuite ronflant…
Et moi je prenais quelques livres sur les hanches,
J’en avais la nausée, même, pour être franche,
A saliver ainsi alléchée par la vitrine offerte,
Sur une couverture de papier glacé en desserte
Du recueil de pâtisserie d’un salon de thé…
A la librairie ! Ouf ! j’arrête de feuilleter !

Tout ça, ce n’est que du papier !