Texte:L’oubli

La neige fond sur l’asphalte comme ta mémoire s’efface petit à petit.
Je la regarde tomber comme je te regarde m’oublier, phénomène éphémère contre douleur permanente.
Un vide au fond de mon cœur, trois petits mots muets, « qui es-tu ? » Une petite question que tu poses de ton regard autrefois pétillant de joie, aujourd’hui vidé de toutes ses étoiles.
Ton regard de glace qui me gèle sur place lorsque je repense à ton sourire qui a cristallisé depuis le temps.
Ton cerveau devient vide de souvenirs, ton cœur vide de nous, tes rides creusées ne comptent plus tes années, ton passé existe encore dans ta tête mais le présent et les événements récents te sont passagers et périssables, la maladie est exécrable.
Nous t’avons aimée et nous t’aimons toujours, mais tu ne peux pas le savoir, nos mots et nos maux glissent sur ta peau comme la neige sur le trottoir et tout devient noir dans ton esprit, la maladie t’emporte loin de nous alors que tu es si près…
Bientôt tout deviendra blanc à cause des gros flocons qui tombent devant nous, cette promenade devient ridicule, tu ne te souviens plus, et je m’acharne à tenter de faire fondre la glace qui s’est installée entre nous.
Un jour, j’ai allumé une bougie en espérant rallumer ta mémoire, pour revoir à nouveau ces étoiles qui se sont perdues dans le néant de tes yeux…