Slam:Oeil Pour Oeil, Dent Pour Dent

Un soleil couchant sur cette plaine brune
Prévenant l’appel du levé de la lune
Et prévenant aussi, mais moins poétiquement
Deux ou trois chevrotines se plantant dans tes dents

Dés que je t’ai vu, je n’ai été que frappé
Non pas par ta beauté, mais par ton coup de tabouret
Et pourtant je n’ai rien fait, et pourtant je n’ai rien dit
Je riais juste d’écraser quelques faibles fourmis

Alors je t’ai défié comme le ferait un padawan
Avec mon p’tit cure-dent et mon flingue ’’made in taïwan’’
Dans cette belle petite plaine brune et bien poussièreuse
Pour un duel a mort et te faire une fin malheureuse

Je me prépare longuement et nettoie mon fusil
Je recharge mon revolver, et puis je souris
Je marche pendant longtemps à notre rendez-vous
Et tu etait là, avec tes beaux cheveux roux

Tu m’as fixée de tes yeux verts et tu t’es retournée
Puis je t’ai imité, attendant le son du clocher
Je repense à ton regard, froid et d’un ton gris
Dommage, sans çela, on aurait pus être amis

Enfin la cloche sonne, je me tourne vers toi
Je prend mon fusil et te met en ligne de mire
Je sais que c’est bien faible, mais je ne peux pas
Te tuer me feras interieurement mourir

Alors je suis immobile, n’osant plus aucun geste
Fuyant la gachette comme l’on peut fuir la peste
Et pendant ce temps, tu ne t’es pas faite priée
La rage dans les yeux, signe de ta sans-pitié

Je me mit a couvert, une balle dans l’épaule
Caché dans la penombre derrière le tronc d’un saule
Pourquoi tant de violence et de haine arbitraire ?
Pourquoi dire et comment ? Pour qui et pourquoi faire ?

Alors je me suis dit que face a cette furie
J’ai sorti ma meilleure arme et la trempe dans l’encre
Une arme qui radoucit les moeurs sans douleur ni cri
Je prépare ma douce plume au ton pourpre et ocre

Cette plume paisible et fatale, cause d’une effervecence
Qui envoie ces ondes de chocs d’une délicieuse puissance
Plus efficace qu’un fusil, mais beaucoup moins meurtrier
Je me mis a griffoner sur un p’tit bout de papier

J’étalais mon ame et mon cœur sur cette petite feuille
Et enchaine les figures de styles sans frime et sans orgueil
Des eclats de mon karma s’eclaboussent dans mon texte
Si je n’ai pas un slam parfait, j’n’aurai aucun pretexte

Je perce ma feuille de papier par la douceur de ma plume
A la puissance mystique sans la lourdeur d’une enclume
C’est bien risqué ce que je fais, certain sont mort pour ca
Prise de risque d’un pacifique contre la guerre et ses lois

Je me mis a découvert, juste ma plume a la main
Déstabilisée par ce que je fais, tu ne tentes rien
Mais tu n’as fait qu’un quart de tour, et tu reprit esprit
Avec la pure intention de me mettre en debris

Je te stoppa aussi net d’un petit signe de la main
C’est un peu suicidaire, mais je ne peux perdre plus rien
J’avancais lentement mais surement et trainant les pieds
Je m’approche de toi et tend mon bout de papier

Vous vous demandez surement ce qu’est sur ce papier
La reponse est juste là, en face de votre nez
C’est ce texte que vous lisez qui m’as sauvé la vie
Et atteindra même les cœurs de pierre à mon avis

Tu me refixa après, mais d’un regard différent
Bouche bée et oeil pleurant, mais toujours l’air nonchalant
Tu me pris ensuite la main et m’intima ’’désolé’’
Je te pris dans mes bras doucement en toute amitié

Un jour, La Fontaine a dit ’’la loi du plus fort’’
Cette morale est bien vrai, mais elle est jugée a tort
On parle de puissance de muscle, de fusil et de canon qui grondent
Mais on oublie la force des plumes qui changent la face du monde

Pour nous deux, aucune défaite, mais une victoire partagée
La victoire et même la joie de partager l’amitié
Devant un verre de whisky, ou trois, ou peut-etre huit
Enfin tout ca pour dire qu’on s’est pris une petite cuite

Qui l’eut crû qu’un jour les 2 pires énnemis possibles
Se sont liés d’une amitié quasiment infaillible
Grâce à quelques lignes écrites touchantes au mieux mais vites faites
Dédicasse à ma concurente, ma rivale, Cobaïnette ; )

Ce duel est bien terminé, sans peine, douleur ou cri
Texte contre texte, écrit contre écrit
Et la prochaine fois, chère rivale, que tu veux tater un peu
De ma plume magique, c’est quand tu veux, où tu veux : p