Poème:« Incomparable Douleur »

Il n’y a pas de douleur plus amère
Que celle de la perte d’un être cher :
S’agissant d’un père ou d’une mère,
Ou du moins d’une sœur ou frère
Ou encore, d’un ami de galère.
Il se peut que très peu sachent à quoi je me réfère
Puisque non pas pour tous cela vérité s’avère.
A peine un mois cela fait le départ de mon père
Et son absence : tristesse et chagrin me confère.
Il ne s’agit donc là de rien d’ordinaire
Mais, ni non plus d’aussi extraordinaire
D’une certaine manière cela attache et libère
Et aucunement on ne parvient à s’en défaire.
C’est comme si la vie ne se manifeste guère,
Tout ce qui la caractérise plus ne se considère
Et l’angoisse en nos cœurs se fraie et prolifère ;
On ne sait plus entre la vie et la mort ce qu’on préfère.
La première nous confère la conquête de la terre,
La deuxième, dans sa totalité celle de l’univers,
De la prison de la chair absolument nous libère
Mais elle effraie alors que de l’autre on est fier.
Au seuil de la vie, sur terre véritable carrière
Bien des fois à nous guider dans le choix à faire
On n’a absolument personne : ni père ni mère,
La conviction est la chose qui nous est nécessaire.
Elle est seule responsable de ce que l’avenir nous confère,
Et le temps, à tout, le vrai remède s’avère et se réitère :
L’échec se conditionne et s’impose sur la terre,
Et le succès part de la mer à l’univers,
Il fait tout comme il convient ;
Ce, au moment opportun ;
Tout il encense de son irrésistible parfum,
Et son délice toujours il nous revient.
Sans crainte, sans peur, sans chagrin, sans remord ni colère
Il nous épargne les douleurs et misères de la terre
On aspire au bonheur, la vie n’est plus un enfer
Au mystère de l’éternité on devient de vrai récipiendaire.
La mort ne s’avère plus de la vie espiègle commère
Plus personne n’ose croire le contraire
L’homme vit en paix, plus question de guerre.
Nos pleurs, nos douleurs se sèchent, c’est extraordinaire !
O douleur qui, les entrailles me déchire !
Douleur qui, ma peine, mon angoisse empire !
Douleur incomparable qu’on ne vénère,
Douleur qui, partout en moi ses actions opère
Jusqu’à quand continueras-tu ton désir
Dans les coins et recoins de mon être à construire
Et ainsi à petit feu me démolir
O incomparable douleur qui, le cœur me déchire.

Camilingue