Prose:Double Morale

« Double morale »

Mon Dieu,
J’aurais tellement aimé,
Un beau matin me réveiller,
Et du coup réaliser,
Que rien de tel ne s’est passé ;

Sans avoir à de rien me soucier,
Ni de quoique ce soit me préoccuper,
De n’avoir nulle part où aller,
Encore moins à vaquer
A aucune responsabilité ;

Avec les miens me retrouver,
Pour ainsi nous régaler,
En pleine nature nous promener,
Piqueniquer, nous préparer à manger,
Les ventres déboutonnés,
Boire jusqu’à la sobriété ;

Dialoguer, blaguer, chanter, danser,
Nous réjouir et rire à gorge déployée,
Comme si tout allait pour le mieux,
Dans le monde entier.

Que les drames humains se sont évacués,
Les souffrances et douleurs dispersées,
Les peines et angoisses dissipées,
Les mauvaises pensées pansées,
Les bonnes œuvres récompensées ;

Le bien désormais cultiver,
Et les bonnes manières enseignées,
Sans avoir à pleurnicher ou à se résigner,
Et à personne rien avoir à envier,
Ni non plus exiger ;

Pour ainsi rendre la réciprocité,
A l’autre de la générosité,
Qu’il n’ait peut-être jamais osé,
Par son cœur la bonté,
Et de l’âme toute la pureté,
Tel un bon samaritain poser,
Question de se dépouiller,
De tout élan à l’avidité.

Par l’acte sublime de l’amitié,
Et de désintéressée solidarité,
Toi l’ami disciple de l’amnésie,
Que du bon côté,
Sans hésiter tu puisses boire la vie.

Te rappeler de te rappeler
De me rappeler de me rappeler
De te rappeler de me rappeler
De me rappeler de te rappeler
De nous rappeler de nous rappeler
De leur rappeler de se rappeler,

Est un appel à nous tous de nous rappeler
De ne pas oublier aux autres de rappeler
A titre de rappel que ne pas se rappeler
Que nous sommes condamnées à perpétuité
A nous rappeler de leur rappeler,
Qu’on ne peut oublier de se rappeler
Qu’il faut toujours se rappeler
Que s’aimer est une geste d’humanité déifiée,
Telle une particularité divine humanisée,
A travers une déclinaison diabolisée ;

Pour nous diviser,
Sous prétexte de nous diversifier
Nous différencier sans nos différences respecter
Et vainement l’harmonie imposer
Comme une condition sine qua non,
Pour nous tirer des boulets de canons,
De peur d’être châtié par leurs dieux,
A défaut d’être chassé du milieu d’eux
Par ceux qui se croient être les plus pieux
Pour mieux les yeux se voiler
De leurre et de pseudo félicité s’enivrer.

Sans engagement de l’acte de pitié,
Mais au contraire s’entredéchirer
Et s’évertuer à ce qui n’est pas sien envier,
Dans un élan de cupidité avérée,
Et de générosité controversée
Au nom de chacun son petit dieu
Est la plus grandes des absurdités.

Hey, toi l’ami désespéré et insensé,
Tant à ma poésie et philosophie de la vie étranger,
Pourquoi te voiler d’incohérence,
Sous prétexte de rivalité entachée de concupiscence,
Mais au fond, dénuée d’intelligence !

Je voudrais bien que tu aies conscience
Que tenir un discours privé de sens,
Est une preuve d’inconscience
Qui te plongera dans le non-sens.

Car il faut être insensé,
Pour ne pas s’élever à la hauteur du bon sens,
Au risque de sombrer dans la nonchalance,
Sans avoir à engager un effort de méninge,
Par des sauts en ritournelle tel un singe
Grimpant de blanche en branche,
Pour vaincre la stupeur d’une nuit blanche,
Et un peu d’énergie cérébrale dépenser,
Pour mieux d’ignorance se récompenser.

Ainsi donc, tes mauvaises pensées
Méritent d’être pansées
Pour éviter à autrui contaminer
Et tel une pandémie çà et là t’éparpiller,
De la manière la plus démesurée.

Sois digne d’élégance
À la flagrance de l’intelligence,
Non pas par un coup de chance,
Mais par l’acte de déchéance
De l’ignorance et de l’indécence.

Dans tes moments d’impuissance,
Confie-toi à la providence,
Sans coup de chance
Pour vaincre tes imprudences
Et tes moments de turbulences,
En toutes circonstances.

Approprie-toi de toi, ton véritable dieu,
Le seul capable de réaliser,
Le miracle que tant tu aimes à implorer
Sans pour autant la foi en toi propulser,
Comme première démarche à considérer
Pour au changement aspirer.

Mon Dieu,
J’aurais tellement aimé me faire dieu,
En vue de me rapprocher de l’humanité,
J’aurais tellement aimé,
J’aurais tellement aimé,
J’aurais tellement aimé…

Un beau matin me réveiller,
À refouler ou à panser mes pensées,
Quand je pense que tu penses
Qu’à toi point je ne pense,
Ou constamment je pense ;

Cette pensée me porte à penser
Que point tu ne soignes tes pensées,
Pour mieux panser les pensées
Les pensées absurdes et démesurées
Qui polluent l’essence de l’humanité
Face à la recrudescence d’une divinité insensée.

Mon Dieu,
J’aurais tellement aimé,
Un beau matin me réveiller,
Sans avoir à de rien me soucier,
Ni de quoique ce soit me préoccuper,
De n’avoir nulle part où aller,
Encore moins à vaquer
A aucune responsabilité,
Sinon qu’avec les miens me retrouver ;

Pour ainsi nous régaler,
En pleine nature nous promener,
Piqueniquer, nous préparer à manger,
Jusqu’à la satiété,
Dans les limites de la générosité.

Boire jusqu’à la sobriété,
Dialoguer, blaguer, chanter,
Nous réjouir et rire à gorge déployé,
Comme si tout allait pour le mieux,
Dans le monde entier,
Partout où je mets les pieds.

Et mon credo en toute fécondité,
Sans de mes pensées la promiscuité,
Deviendra pour l’éternité :
Hey, toi l’amis,
Rappelle-toi de te rappeler
De me rappeler de me rappeler
De te rappeler de me rappeler
De me rappeler de te rappeler
De nous rappeler de nous rappeler
De leur rappeler de se rappeler,
Est un appel à nous tous de nous rappeler.

De ne pas oublier aux autres de rappeler
A titre de rappel que ne pas se rappeler
Que nous sommes condamnées à perpétuité
A nous rappeler de leur rappeler,
Qu’oublier de se rappeler
Qu’il faut toujours se rappeler
Que s’aimer est un acte d’humanité divinisée,
Et une particularité divine humanisée,
A travers une déclinaison diabolisée.

Quand la morale se double,
Autant l’immoral se dédouble
Que l’amoral se redouble.
Et l’artifice de calcul qui prévaut,
Tout en se mettant dans un étau,
A l’intérêt d’un très élevé taux,
Pour mieux se sentir dans sa peau,
C’est bien sûr la soustraction
Et non à coup sûr l’addition.

Par un effet de syllogisme,
Dans un culte aux ismes,
Par le biais de rituels d’occultisme
L’opération des vertus s’annule.

Donc, il n’y a plus de morale,
Et ce ne fait aucun scandale.