Poème:Le Soliloque Du Désespéré

« Dans quelle étagère, dans quel état j’erre ? »
Soliloque du désespéré qui n’a d’espoir que dans ces vers volés, que dans ces verres consommés avec avidité.
J’errais jusqu’à présent dans un marasme des plus grouillants. Ne sachant qui j’étais, j’errais faute de mieux.
Les us et les coutumes de ma chère patrie m’étaient on ne peut plus étrangers. Je me consummait telle une cigarette d’où s’exhalent encore quelques relents acides. J’étais moi, mon double et mon fardeau. C’est dire que mon ego était hypertrophié !
Mais Diable, étais-je si solitaire ? Si névrotique ? A vrai dire, je n’en su jamais rien mais j’entendis, par oui-dire que j’étais asocial. C’est gros quand même !
Mais qu’importe puisque aujourd’hui, je ne suis plus du tout le même ni tout à fait un autre. Après mes errances organisées selon un itinéraire tout à fait commode à mes habitudes, je pris conscience de ma chance. Il ne suffit pas d’être altruiste pour supporter les maux infligés par l’existence. Non, il ne suffit pas non plus de s’aimer et de se mirer tel Narcisse dans une fontaine de jouvence. Il faut essayer, trébucher, se relever. L’expérience est tâtonnement, questionnement et refonte d’un système qui partait à veau-l’eau.
Enfin, j’appris que je n’étais qu’un corps constitué de chair, voguant bon gré mal gré sur les « Cimes du désespoir » écrites par Cioran.