Univers de poésie d'un auteur

Texte:Profondes Découvertes

Le Texte

Au travers de la vitre d’un des derniers refuge solaire, Aristide contemplait la ligne d’horizon qui se dessinait entre ciel et mer. Le soleil avait déjà tout brûlé à la surface : il n’y avait plus rien que les cendres des vies passées, rongées petit à petit par les vagues d’un océan inexorable. À choisir entre les terres stériles d’une vie humaine pleine de regret et le sel des profondeurs inexplorées, Aristide songea que l’espoir restant se devait être enfouit sous les remous et les courants incessants de cet élément qui lui faisait face.

Parmi les vestiges éparpillés sur ces berges anciennement conquises par la folle grandeur de l’humain, cette même espèce dont Aristide fait partit, il restait certaines technologies pas encore oubliées de tous. Les scientifiques les plus brillants de cette dernière époque de l’humanité furent confrontés à leur plus grand problème, ils n’avaient su stopper leurs techniques avant de consumer tout ce qui aurait servit à leurs illustres savoirs. Aristide, grand savant de son ère, profita de l’étalage de ses connaissances et des aptitudes en robotique que ses semblables avaient laissé derrière eux pour achever la construction du submersible le plus efficace que l’humanité aurait pu connaître, si elle n’avait connue sa chute accélérée. Ce sous-marin, un autre de ces projets de grande envergure mis de côté pour aboutir à d’autres plus lucratifs, avait été conçu pour résister aux pressions les plus grandes. Des appareils de navigation lui permettaient de repérer les courants, les différences thermiques et magnétiques en plus d’autres données nécessaires à l’exploration. C’est ainsi que l’Amonite pu naître de son liquide d’âme nautique qui le conservait dans une usine de bord de mer.

Quelques révisions suffirent au génie qu’était Aristide pour rendre l’appareil adaptable pour un seul passager. Il emporta avec lui des vivres glanés dans les ruines de ce qui servait à distribuer aux hommes ce qu’ils ne savaient plus collecter par eux-même. Une petite frayeur gagna le savant lorsqu’il actionna le levier d’immersion, obligeant à donner toute sa confiance dans un encodage numérique établi bien avant sa propre naissance.

Ainsi commença le plus grand plongeon de l’ère humaine, à une vitesse si lente qu’elle permettait une parfaite observation de chaque palier maritime. Si toute la faune et la flore terrestre restantes n’étaient que de futurs cadavres déjà agonisants, celles maritimes semblaient se trouver dans une bien meilleure forme. Des bancs de poissons reflétaient du brillant de leurs écailles les quelques fréquences de rayonnement solaire que la masse océanique acceptait de faire passer. Les tortues, plus vieilles que les souvenirs de l’homme, jouaient frénétiquement avec les nombreuses offrandes des civilisations à la mer : des formes plastiques en mouvance perpétuelle, semblant à des volutes de fumées dans les airs ; des bouchons colorés débordés du contenu qu’autrefois ils renfermaient ; des masses extraites de diverses strates de la terre et rendues libres dans les profondeurs maritimes. Tant de témoignages de la grandeur de l’homme et de sa capacité à dominer son élément.

Alors que l’Amonite continuait inlassablement sa longue descente, Aristide se sentait de plus en plus étranger à ce monde qu’il traversait. L’obscurité dominait l’entourage et seules des variances chromatiques de noir prouvaient qu’il existait là un univers soumis aux mêmes lois que celles où Aristide avait toujours évolué. Des repères qui allaient bientôt lui manquer à mesure que son submersible s’enfonçait dans les profondeurs abyssales. Un temps incertain avait passé et il apparu évident qu’aucun de ses sens ne pourraient être capables de confirmer la moindre présence autour du submersible. Si Aristide n’avait pu se mouvoir dans son cockpit, il lui aurait été impossible d’affirmer que le temps fasse toujours partie des dimensions qu’il avait l’habitude de se représenter.

Les yeux écarquillés, à la recherche de variation dans le néant qu’il traversait, le savant se sentait seul et insignifiant. Il avait beau connaître le nom de presque chacun des atomes qui formaient la masse aquatique, seule la lumière de l’Amonite pouvait assurer qu’il existait bien toujours sous une autre forme qu’une pensée. Les vagues à l’âme l’emportaient dans diverses études de sa propre existence, qu’il commençait d’ailleurs à remettre en question lorsqu’une sensation lui parvint. Le sonar du sous-marin émettait un signal sonore rassurant, prouvant à Aristide qu’il était toujours dans une réalité dont il connaissait les repères. Reprenant les commandes, il dirigea le submersible vers l’origine de ce bruit clignotant. Au fur et à mesure qu’il avançait, un tracé dessinait une silhouette sur l’écran numérique qui, petit à petit, lui signalait une existence des plus réelles. Il y avait là-bas un immense récif.

En s’approchant il découvrit l’existence de milliers de vies qui dansaient au rythme du courant, reflétant pour la première fois le spectre qu’Aristide était capable de voir. Il salua solennellement cet amas bactériologique qui avait toujours existé sans jamais pouvoir être observé. Il semblait au savant qu’il mettait au grand jour des vies fantomatiques, qui, depuis la nuit des temps, s’étaient développées dans l’invisible. Pour sa première fois, il se sentit si proche d’un être qui n’avait pourtant qu’une forme d’eucaryote en commun. Un sentiment vint rassurer le scientifique, il n’était plus tout seul. Cela le le fit sortir de sa torpeur sentimentale et de toutes les questions métaphysiques qui l’assaillaient. Mais alors qu’il éclairait cette biodiversité, elle se mit à noircir, laissant s’éparpiller avec le courant des milliers de morceaux d’elle-même. L’obscurité l’ayant gardé là pendant des millions d’années, il était impossible pour elle de supporter la lumière. Regrettant d’en avoir détruit une partie, Aristide se jeta sur les commandes pour éteindre les projecteurs, pestant sur sa maladresse.

Une terrible nouvelle le mit face à des problématiques des plus réelles : l’air commençait à manquer. Bien qu’il se sentait jusque là dans un monde aux limites abstraites, il avait continué cependant à faire survivre son corps avec toutes les consommations dont il était concrètement dépendant. Maintenant que ces besoins énergétiques se faisaient rares, il se sentait vivant. Une panique naquit en lui et il accéléra la vitesse de son engin, le contraignant à en rallumer les trop puissantes lumières afin de trouver une solution parmi cette tapisserie de vies multiples qui lui faisait face.

Un signal lumineux affirma que les ressources de l’Amonite aussi se raréfiaient. Le rythme cardiaque de l’humain se précipitait. La sueur venait à recouvrir son corps, étranger dans ce milieu obscure. Aristide était allé là où l’humanité n’avait jamais pu explorer la moindre parcelle et toute cette connaissance semblait devoir finir enfouie sous la masse aquatique, laissant à l’océan son droit d’être un mystère. Mais tant que sagesse et conscience acceptaient de collaborer, Aristide pouvait rester maître de lui. Sur les pans du récif et les milles formes de vies que celui-ci soutenait, il se mit en quête d’un indice permettant de trouver une solution à ce problème qui, à chaque inspiration, rappelait au savant qu’il était mortel.

Désespéré, perdant son sang froid, le génie solitaire décida de s’enfoncer encore plus profondément dans les abysses au risque de voir son submersible écrasé par la pression. Ce serait au moins une preuve des limites de l’homme quand il tente de s’approprier les éléments. L’océan semblait lui dire : « jamais tu ne me domineras ». Mais Aristide n’avait pas la moindre intention de dominer quoi que ce soit, simplement d’en admirer l’existence et si possible, vivre encore un peu plus pour la comprendre. Mais n’était-ce pas déjà le début d’une domination ? Pouvait-il rester externe à tout ça, sans la moindre influence ?

Encore des divagations qui l’emmenaient loin de ses problèmes et l’éloignaient de toute survie potentielle. Revenant à une étude pragmatique, il se concentra sur les possibilités qui s’offraient à lui. Il savait qu’au-dessus de lui rien ne permettrait de palier aux problématiques devenues plus urgentes que prioritaires. Il avait pour seul repère cette montagne immergée lui rappelant sans cesse son insignifiance, pourtant recouverte d’éléments qui lui ressemblaient plus que n’importe quoi d’autre autour de lui. Quand bien même, tout ça périssait par les éclairages nécessaires à la recherche du savant. Les seules chances de trouver une issue à sa mort promise se trouvaient encore plus loin dans les profondeurs de l’océan. Il actionna la commande de l’Amonite afin de l’enfouir encore plus dans les tréfonds marins.

L’épaisseur de l’eau semblait s’intensifier et il paraissait que les lumières externes du submersible transperçaient l’amas aqueux en une distance réduite. Selon les calculs du savant, ceci n’aurait dû arriver qu’à une profondeur bien plus grande, bien trop grande pour se vérifier sur Terre. Certains éléments devaient manquer aux anciennes théories, le volume d’eau n’étant pas sensé varier autant malgré l’immense quantité qu’en contient cet univers océanique.

Aristide ne pouvait s’empêcher d’élaborer tout un tas d’hypothèses à chacune de ses découvertes. Cela lui était très réconfortant, pour chaque étude il en oubliait un peu plus ses besoins alarmants. Mais une ultime découverte allait bientôt bouleverser son destin. La caméra de bord indiquait la présence de quelque chose émettant un rayonnement perceptible par le spectre visible. Un peu plus bas, il y avait donc de la lumière. Cette nouvelle affola le savant qui tentait malgré lui de rester serein. L’espoir gagna sur la fatalité d’être mortel. Avec prudence il accéléra la descente.

Après un long moment de pilotage appliqué, il commença à percevoir par lui même la source de cette lumière. Elle semblait provenir de lave en fusion, était-ce réellement possible au fin fond de l’océan ? En s’approchant de plus près il découvrit un immense sol translucide composé d’une sorte de roche particulièrement cristalline. Malgré ses connaissances, il lui était impossible de nommer ces minéraux, ni d’affirmer si c’en était. Il lui aurait fallu pouvoir les étudier de plus près avec des appareils qui ne se trouvaient qu’à la surface de la Terre. Il tenta d’en déduire le spectre d’absorption et ainsi découvrir des éléments qui pourraient composer cette matière. Bien trop pour lui, même en s’approchant, la seule chose dont il pouvait être certain c’est que les cultures humaines lui avait appris à définir ce genre de spectacle par le mot magnifique. Subjugué, il resta là comme un amoureux de l’art face au plus beau des tableaux.

Soudainement, le mouvement d’un immense corps dans l’eau le fit sortir de sa contemplation. Tous les symptômes que peut provoquer la peur face à l’inconnu se firent remarquer sur le métabolisme de l’homme savant. L’animal devait mesurer au moins une quinzaine de mètres, possédait des sortes de tentacules, ou plutôt des bras. Il nageait continuellement autour du submersible, traçant ainsi des cercles réguliers. Après avoir observé avec la plus grande attention, Aristide pu affirmer qu’il s’agissait là d’un céphalopode, du moins d’une espèce relativement proche. Alors que cette théorie venait de s’illustrer dans son esprit, le céphalopode en question changea de comportement. Il se stoppa brusquement face au cockpit. Aristide eu le temps de distinguer une forme d’œil avant que l’animal ne fasse un demi tour sur lui-même. Il attendait là en faisant de petits mouvements d’avant en arrière, de manière répétée et saccadée. Aristide compris là l’expression d’un moyen de communication qu’il imita aussitôt à l’aide le submersible.

Le céphalopode changea encore une fois de comportement et commença à avancer, laissant derrière lui Aristide et son véhicule de haute technologie. Il gardait cependant une vitesse assez lente pour que le savant puisse le suivre sans difficulté. La peur qui avait gagné Aristide se dissipait peu à peu. Il s’était dit qu’il préférait s’éteindre en découvrant l’existence d’une telle forme de vie, plutôt qu’isolé dans l’obscurité avec ses milles questions sans réponse. L’animal accéléra doucement, imité par Aristide. Après plusieurs minutes ils débarquèrent tous deux devant le pan du même récif contemplé bien plus haut, mais à ce niveau il n’avait rien de similaire. Toute la surface semblait polie artificiellement. Artificiellement, mais pas par l’humain… Naturellement taillée par une forme intelligente autre que la glorieuse race humaine qui avait quasiment disparue de la planète. Ce n’était pas une théorie, Aristide pouvait le voir en application. D’autres céphalopodes plus ou moins identiques au premier taillaient la roche à l’aide de cristaux qui semblaient être les mêmes que ceux qui recouvraient le dessous. La lumière magmatique perçait toujours cette couche minérale et éclairait ce spectacle invraisemblable. Lorsque Aristide fut à quelques mètres d’un de ces animales géants, celui-ci se tournait de face quelques secondes, puis retournait à son opération. Et ainsi, pour chaque autre qu’il croisait, la même scène se déroulait. Le cristal qu’ils utilisaient était encastré dans une sorte de poignée adaptée pour leurs bras. Avec, ils raclaient la surface de la roche, la rendant si lisse que le Soleil aurait pu s’y refléter.

Dans la précipitation, Aristide commença à relever, noter et enregistrer tout ce qu’il pouvait. Afin d’éviter les confusions il nomma le céphalopode qu’il avait rencontré en premier Céphy. Le savant se remuait de partout en allumant scanners, caméras et autres appareils de collectes de données. Il entama lui-même la rédaction d’un rapport. D’une manière très brouillon, tant il avait à y noter. Mais Céphy fit une action qui stoppa instantanément le savant dans son action. L’animal - pouvait-il encore l’appeler ainsi ? - saisit un morceau de cristal, le frotta dans une sorte de mélange qui semblait s’épandre sous une forme poussiéreuse par l’action du courant, puis il commença à dessiner des formes sur le pan du récif poli. Aristide fut stupéfié. Céphy était réellement en train d’écrire sur le mur, en anglais.

Il fallut un peu de temps au savant pour se remettre de ses émotions. Il commença d’abord par lire le mot inscrit devant lui : « welcome ». Une quantité inépuisable de questions lui vint en tête mais il n’était pas lieu d’y répondre. Il farfouilla dans tout l’Amonite afin de trouver quoi que ce soit qui lui permettrait de communiquer à son tour, ses cahiers n’étaient certainement pas assez gros pour pouvoir être perçus par Céphy. Il eu l’idée d’utiliser le projecteur lumineux. Fait de milliard de petits miroirs et relié à l’écran de contrôle d’un laser, il permettait à des équipes de se donner des indications dans les profondeurs où les moyens classiques ne suffisent plus aux travaux de recherche. Il était possible de modifier chaque paramètre pour les faire correspondre avec ce qu’on traçait sur une tablette. Il commença donc à répondre, lui aussi en anglais.

Aristide écrivit premièrement : « Mon nom est Aristide ». « Je ne peux écrire mon nom dans votre alphabet, traça alors Céphy, votre alphabet doit me nommer ». Chaque phrase témoignait d’un concept appréhendé par cette espèce, mais il fallait rester vigilant quant aux quiproquos. Le savant demanda ensuite : « Puis-je vous nommer Céphy ? ». La réponse fut affirmative.

Par le suite Aristide ne pu résister à la question qui le démangeait. Comment avait-il appris cette langue ? Alors que l’homme curieux venait de la lui poser, Céphy se décala des phrases inscrites précédemment, afin d’avoir suffisamment de place. Le savant dû corriger ce qui allait être écrit car c’était un mélange de plusieurs langues et grammaires différentes. Il réussi à réécrire la réponse en un français compréhensible. « Tant de vos navires ont échoué dans nos habitats, laissant avec eux beaucoup de traces de vos modes de vie, vos façons de communiquer. Nous étudions vos épaves et nous partageons chacun de nos savoirs. Nous avons tous étudiez votre langage depuis longtemps ». La notion temporelle sembla mal explicite à Aristide, étant donné que le soleil n’existe pas à cette profondeur, il paraissait compliqué de vraiment comprendre les notions d’année ou de journée et par là, tout ce qui suit selon notre découpage culturel du morcellement de ces mêmes séquences en fractions de plus en plus réduites. C’est pourquoi il choisit le mot longtemps pour l’exprimer.

Aristide tenait à savoir pourquoi cette espèce, qui connaissait l’existence des hommes depuis plusieurs siècles, n’avait jamais tenté d’entrer en communication. Céphy semblait avoir du mal à comprendre certains mots, surtout lorsqu’ils signifiaient des termes plus savants. Le vocabulaire marin, lui, était parfaitement maitrisé. Aristide s’appliqua à utiliser les termes les plus communs pour assembler ses questions. Céphy commença la réponse et le savant attendit patiemment. Il fallait un certain temps pour rédiger chaque lettre et les questions posées méritaient une réponse développée. Plusieurs fois, un autre céphalopode venait auprès de lui, les deux crachaient de l’encre et battaient de tous leurs membres, créant ainsi des stries éphémères dans le nuage qu’ils avaient chacun créé. Lorsque Céphy eut finit, le savant se mit à retraduire la réponse.
« La première raison est physique, notre corps est habitué à une forte pression, nous ne pouvons remonter trop haut sans perdre certaines capacités vitales. En vous étudiant nous avons rapidement compris vos manières d’appréhender ce qui vous est différent. Les navires remplis d’esclaves ont été une preuve. Vous créez une hiérarchie des espèces et vous vous placez en supérieurs. Nous avons décidé qu’il était préférable de vivre séparément. Des espèces similaires à la nôtre vous ont servi d’aliment. Vos perturbations des océans ont donné disparition à des espèces. Des éléments nécessaires à votre développement vous manquent. Nous voulons vous prévenir, mais notre technologie ne nous le permet pas. »

Céphy continua en expliquant qu’à une telle profondeur, les changements sont presque insignifiants, mais que si l’évolution humaine s’était prolongée, ils auraient sûrement disparus avec toutes les autres formes de vies maritimes. S’ils en avaient eu les moyens et s’ils avaient réellement été menacés, ils auraient tout fait pour arrêter le développement humain. Aristide recopia les phrases suivantes. « Savoir que la mort approche pousse tout ce qui vit à détruire si ça lui permet de survivre. La seule mort que nous subissons est celle de nos corps devenus trop vieux, rien d’autre ne nous atteint ici. Nous sommes une espèce qui s’adapte très facilement, notre structure sociale est basée sur ce modèle. Les changements doivent nous rendre plus aptes à vivre ensemble. Avec ce qui nous entoure, même si c’est une perpétuelle évolution. Il semble que vous n’ayez pas su vous adapter à vous-même. »

Le savant, qui se sentait perdu dans ce milieu demanda s’il existait une sorte de carte permettant de se repérer dans les océans. Presque aussitôt, quatre autres céphalopodes rejoignirent Aristide. Ils firent jaillirent des jets d’encres exécutés en collaboration avec une précision millimétrée qui formèrent une sorte de sphère contenant de multiples galeries. En regardant la surface de cette représentation, Aristide devinait le tracé des océans qu’il connaissait. Mais il semblait qu’un immense océan intérieur se serait formé sous les autres. Le récif qu’il avait suivit tout le long n’étant autre que les pans d’un immense couloir qui faisait jonction entre cet océan intérieur et le Pacifique. Fasciné, il prit note de cette carte jamais vu auparavant. En recopiant, il se rendit compte qu’aucune démarcation ne séparait l’étendue d’eau, seuls les courants créaient des diversités entre plusieurs zones. La carte était plutôt un flux perpétuel, il n’était pas possible de la représenter avec exactitude sans la notion de mouvement.

Alors qu’Aristide contemplait avec la plus grande attention la carte qui ne semblait absolument pas souffrir des modifications apportées par le courant, il remarqua que Céphy avait posé une autre question : « c’est comment autour de l’eau ? ». Aristide chercha dans l’ordinateur de bord toutes les informations qui pouvaient se révéler inintéressantes. Heureusement, une quantité astronomique de données avaient été enregistrées dans le disque dur. Il afficha une simulation de la planète en trois dimensions qu’il fit tourner sur elle-même, de la même manière qu’elle le fait dans l’espace. Puis il trouva un schéma du système solaire, qu’il s’empressa de projeter sur les pans du récif. Le savant ne pu définir quelle était la réaction de ses hôtes, mais il ne pouvait s’empêcher de croire que l’ébahissement en faisait partie. Ceux-ci lui demandèrent ce que représentait le schéma, et Aristide prit un immense plaisir à partager ces notions avec eux. Ce peuple marin avait déjà conscience des divers états de la matière, expliquer qu’autour de l’eau un mélange de gaz englobe la planète ne fut pas la chose la plus difficile.

De la même manière que précédemment, les céphalopodes illustrèrent une carte du manteau supérieur de la planète. On voyait là des zones plus où moins denses avec, par moment, des couloirs d’eau. Au vu de la forme de ces couloirs, il semblaient peu probable qu’ils ne se soit construits naturellement. Ils échangèrent encore sur diverses thématiques. Aristide utilisa au maximum les nombreuses données enregistrées à bord et expliqua, en grand pédagogue, les savoirs acquis au fil de trois millions d’années. Ces échanges le menèrent à raconter les évènements qui firent disparaître presque toutes les formes de vies terrestres. L’excès de certaines molécules, dû à une surexploitation de ressources, avait empêché le développement hétérogène indispensable à la vie.

Une assemblée d’individus se forma au loin et Aristide pu voir des panaches d’encre s’élever au grès du courant. Il en déduisit qu’un grand dialogue se formaient là-bas. Céphy se remit à écrire. « Cette roche cristalline possède une capacité unique qui aurait pu être la réponse à vos problèmes. Soumis à une forte pression, elle cherche à recréer les mêmes conditions que celles de son milieu d’origine. » Céphy continua d’apporter des précisions sur la nature de ce minéral, ce qui permit au savant, grâce aux appareils de calculs de l’Amonite, d’estimer son potentiel. Aristide, curieux de cette société, demanda des précisions sur les modes de vie physiques et sociologiques, ici dans les abysses. Pendant ce temps, les machines à bord analysaient toutes sortes d’équations posées par le scientifique.

« A ce niveau de pression, très peu d’autres espèces sont capables de survivre. Nous n’avons aucun prédateur. Nous évoluons en nous alimentant malgré le peu autour de nous. Nous transformons ce que l’eau transporte avec elle. Parfois nous allons plus autour pour trouver des bancs de poissons ou des crustacés. Cela nous est rarement indispensable. Nous vivons dans toutes les zones les plus profondes des océans. Nous avons creusé des galeries pour dormir sans être déporté par les courants. »

Aristide commença à rédiger une question que l’avait tracassé : quelles étaient leur utilisation du cristal ? Mais il regretta bien tôt son geste en voyant que Céphy arrêtait son explication. Aristide ne voulait pas l’en empêcher mais simplement préparer la suite. Céphy se décala afin d’écrire sur une zone vierge. « Cela nous sert à creuser des galeries. À retirer des impuretés incrustées dans nos corps. C’est aussi un outil de mesure, pour la vitesse des courants, la pression de zone. À déterminer la présence de certains éléments dans l’eau. C’est notre seul outil. En ce moment il nous sert à polir le récif pour pouvoir y écrire et communiquer avec vous. Nous l’utilisons aussi très souvent pour des jeux. Étant translucide c’est un excellent repère. Occasionnellement nous en trouvons des morceaux isolés dans les courants. Nous choisissons de transformer au minimum notre environnement. »

Les calculs amorcés plus tôt furent terminés et Aristide se jeta sur les résultats. Si les explications étaient justes, l’excès de certaines molécules aurait pu être contrebalancé grâce à ce cristal. L’humanité n’avait pas porté son regard là où les connaissances pouvaient la sauver. L’éclat d’ingéniosité avait pourtant connu des jours illustres pendant des milliers d’années avant de finir brûlé par lui-même. La mauvaise utilisation de son savoir avait menés les humains à leur perte, aurait-il simplement fallu chercher la lumière là où elle ne semblait pas exister ?

Céphy et Aristide discutèrent encore longuement sur tout un tas de sujets qui n’attiseraient jamais complètement leur curiosité. Mais les questions ne peuvent prendre dessus sur les besoins. Lorsque l’Amonite se mit à s’exprimer à son tour, ce fut pour rendre compte du peu de temps de vie qu’il restait à Aristide. Il demanda alors un ultime service à Céphy : son espèce disposait-elle d’un moyen d’avoir de l’air et des vivres. Mais il était impossible pour eux de capturer le combiné de gaz adéquat à l’humain et de l’insérer dans le submersible. Il aurait fallu avoir les ressources et le temps nécessaire qu’aucun des deux n’avait à disposition. Aristide ne pouvait qu’accepter sa fin en continuant son entretien avec Céphy. Il finirait tout de même avec un maigre soulagement, cette trace écrite. L’histoire des hommes sur Terre sera effacée avec le temps, tout ce qu’il resterait n’est autre que cette fresque de questions réponses tracées par une civilisation inconnue du genre humain pendant toute la durée de son ère.

L’air s’épuisait, Aristide ne pouvait plus écrire depuis longtemps, sa force de vivre ne tenait que sur sa curiosité, mais il ne pouvait même plus communiquer son désir de savoir. Un savoir qu’il emporterait avec lui dans sa mort, comme l’humanité l’avait déjà fait avec l’amour, la vanité et tant d’autres concepts abstraits dont bien plus de deux millions d’années ne suffirent à donner sens.
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Poeme de Kabda

Écrivain Kabda

Kabda a publié sur le site 66 écrits. Kabda est membre du site depuis l'année 2012.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Profondes Découverteso tʁavεʁ də la vitʁə dœ̃ dε dεʁnje ʁəfyʒə sɔlεʁə, aʁistidə kɔ̃tɑ̃plε la liɲə dɔʁizɔ̃ ki sə desinε ɑ̃tʁə sjεl e mεʁ. lə sɔlεj avε deʒa tu bʁyle a la syʁfasə : il ni avε plys ʁjɛ̃ kə lε sɑ̃dʁə- dε vi pase, ʁɔ̃ʒe pəti a pəti paʁ lε vaɡ dœ̃n- ɔseɑ̃ inεksɔʁablə. a ʃwaziʁ ɑ̃tʁə lε teʁə- steʁilə dynə vi ymεnə plεnə də ʁəɡʁε e lə sεl dε pʁɔfɔ̃dœʁz- inεksplɔʁe, aʁistidə sɔ̃ʒa kə lεspwaʁ ʁεstɑ̃ sə dəvε εtʁə ɑ̃fui su lε ʁəmuz- e lε kuʁɑ̃z- ɛ̃sesɑ̃ də sεt elemɑ̃ ki lɥi fəzε fasə.

paʁmi lε vεstiʒəz- epaʁpije syʁ sε bεʁʒəz- ɑ̃sjεnəmɑ̃ kɔ̃kizə paʁ la fɔlə ɡʁɑ̃dœʁ də lymɛ̃, sεtə mεmə εspεsə dɔ̃ aʁistidə fε paʁti, il ʁεstε sεʁtεnə tεknɔlɔʒi pa ɑ̃kɔʁə ublje də tus. lε siifik lε plys bʁijɑ̃ də sεtə dεʁnjεʁə epɔkə də lymanite fyʁe kɔ̃fʁɔ̃tez- a lœʁ plys ɡʁɑ̃ pʁɔblεmə, il navε sy stɔpe lœʁ tεknikz- avɑ̃ də kɔ̃syme tu sə ki oʁε sεʁvi a lœʁz- ilystʁə- savwaʁ. aʁistidə, ɡʁɑ̃ savɑ̃ də sɔ̃n- εʁə, pʁɔfita də letalaʒə də sε kɔnεsɑ̃səz- e dεz- aptitydəz- ɑ̃ ʁɔbɔtikə kə sε sɑ̃blabləz- avε lεse dəʁjεʁə ø puʁ aʃəve la kɔ̃stʁyksjɔ̃ dy sybmεʁsiblə lə plysz- efikasə kə lymanite oʁε py kɔnεtʁə, si εllə navε kɔnɥ sa ʃytə akseleʁe. sə su maʁɛ̃, œ̃n- otʁə də sε pʁɔʒε də ɡʁɑ̃də ɑ̃vεʁɡyʁə mi də kote puʁ abutiʁ a dotʁə- plys lykʁatif, avε ete kɔ̃sy puʁ ʁeziste o pʁesjɔ̃ lε plys ɡʁɑ̃də. dεz- apaʁεj də naviɡasjɔ̃ lɥi pεʁmεtε də ʁəpeʁe lε kuʁɑ̃, lε difeʁɑ̃sə tεʁmikz- e maɲetikz- ɑ̃ plys dotʁə- dɔne nesesεʁəz- a lεksplɔʁasjɔ̃. sεt- ɛ̃si kə lamɔnitə py nεtʁə də sɔ̃ likidə damə notikə ki lə kɔ̃sεʁvε dɑ̃z- ynə yzinə də bɔʁ də mεʁ.

kεlk ʁevizjɔ̃ syfiʁe o ʒeni ketε aʁistidə puʁ ʁɑ̃dʁə lapaʁεj adaptablə puʁ œ̃ səl pasaʒe. il ɑ̃pɔʁta avεk lɥi dε vivʁə- ɡlane dɑ̃ lε ʁɥinə də sə ki sεʁvε a distʁibɥe o ɔmə sə kil nə savε plys kɔlεkte paʁ ø mεmə. ynə pətitə fʁεjœʁ ɡaɲa lə savɑ̃ lɔʁskil aksjɔna lə ləvje dimεʁsjɔ̃, ɔbliʒɑ̃ a dɔne tutə sa kɔ̃fjɑ̃sə dɑ̃z- œ̃n- ɑ̃kɔdaʒə nymeʁikə etabli bjɛ̃ avɑ̃ sa pʁɔpʁə nεsɑ̃sə.

ɛ̃si kɔmɑ̃sa lə plys ɡʁɑ̃ plɔ̃ʒɔ̃ də lεʁə ymεnə, a ynə vitεsə si lɑ̃tə kεllə pεʁmεtε ynə paʁfεtə ɔpsεʁvasjɔ̃ də ʃakə palje maʁitimə. si tutə la fonə e la flɔʁə teʁεstʁə ʁεstɑ̃tə netε kə də fytyʁ kadavʁə- deʒa aɡɔnizɑ̃, sεllə maʁitimə sɑ̃blε sə tʁuve dɑ̃z- ynə bjɛ̃ mεjəʁə fɔʁmə. dε bɑ̃ də pwasɔ̃ ʁəfletε dy bʁijɑ̃ də lœʁz- ekajə lε kεlk fʁekɑ̃sə də ʁεjɔnəmɑ̃ sɔlεʁə kə la masə ɔseanikə aksεptε də fεʁə pase. lε tɔʁtɥ, plys vjεjə kə lε suvəniʁ də lɔmə, ʒuε fʁenetikəmɑ̃ avεk lε nɔ̃bʁøzəz- ɔfʁɑ̃də dε sivilizasjɔ̃z- a la mεʁ : dε fɔʁmə- plastikz- ɑ̃ muvɑ̃sə pεʁpetɥεllə, sɑ̃blɑ̃ a dε vɔlytə də fyme dɑ̃ lεz- εʁ, dε buʃɔ̃ kɔlɔʁe debɔʁde dy kɔ̃təny kotʁəfwaz- il ʁɑ̃fεʁmε, dε masəz- εkstʁεtə də divεʁsə- stʁatə də la teʁə e ʁɑ̃dɥ libʁə- dɑ̃ lε pʁɔfɔ̃dœʁ maʁitimə. tɑ̃ də temwaɲaʒə də la ɡʁɑ̃dœʁ də lɔmə e də sa kapasite a dɔmine sɔ̃n- elemɑ̃.

alɔʁ kə lamɔnitə kɔ̃tinɥε ɛ̃lasabləmɑ̃ sa lɔ̃ɡ desɑ̃tə, aʁistidə sə sɑ̃tε də plysz- ɑ̃ plysz- etʁɑ̃ʒe a sə mɔ̃də kil tʁavεʁsε. lɔpskyʁite dɔminε lɑ̃tuʁaʒə e sələ dε vaʁjɑ̃sə kʁɔmatik də nwaʁ pʁuvε kil εɡzistε la œ̃n- ynive sumiz- o mεmə lwa kə sεlləz- u aʁistidə avε tuʒuʁz- evɔlye. dε ʁəpεʁə ki alε bjɛ̃to lɥi mɑ̃ke a məzyʁə kə sɔ̃ sybmεʁsiblə sɑ̃fɔ̃sε dɑ̃ lε pʁɔfɔ̃dœʁz- abisalə. œ̃ tɑ̃z- ɛ̃sεʁtɛ̃ avε pase e il apaʁy evide kokœ̃ də sε sɑ̃s nə puʁʁε εtʁə kapablə də kɔ̃fiʁme la mwɛ̃dʁə pʁezɑ̃sə otuʁ dy sybmεʁsiblə. si aʁistidə navε py sə muvwaʁ dɑ̃ sɔ̃ kɔkpi, il lɥi oʁε ete ɛ̃pɔsiblə dafiʁme kə lə tɑ̃ fasə tuʒuʁ paʁti dε dimɑ̃sjɔ̃ kil avε labitydə də sə ʁəpʁezɑ̃te.

lεz- iøz- ekaʁkje, a la ʁəʃεʁʃə də vaʁjasjɔ̃ dɑ̃ lə neɑ̃ kil tʁavεʁsε, lə savɑ̃ sə sɑ̃tε səl e ɛ̃siɲifjɑ̃. il avε bo kɔnεtʁə lə nɔ̃ də pʁεskə ʃakœ̃ dεz- atɔmə ki fɔʁmε la masə akatikə, sələ la lymjεʁə də lamɔnitə puvε asyʁe kil εɡzistε bjɛ̃ tuʒuʁ suz- ynə otʁə fɔʁmə kynə pɑ̃se. lε vaɡz- a lamə lɑ̃pɔʁtε dɑ̃ divεʁsəz- etydə də sa pʁɔpʁə εɡzistɑ̃sə, kil kɔmɑ̃sε dajœʁz- a ʁəmεtʁə ɑ̃ kεstjɔ̃ lɔʁskynə sɑ̃sasjɔ̃ lɥi paʁvɛ̃. lə sɔnaʁ dy su maʁɛ̃ emεtε œ̃ siɲal sonoʁə ʁasyʁɑ̃, pʁuvɑ̃ a aʁistidə kil etε tuʒuʁ dɑ̃z- ynə ʁealite dɔ̃ il kɔnεsε lε ʁəpεʁə. ʁəpʁənɑ̃ lε kɔmɑ̃də, il diʁiʒa lə sybmεʁsiblə vεʁ lɔʁiʒinə də sə bʁɥi kliɲɔtɑ̃. o fyʁ e a məzyʁə kil avɑ̃sε, œ̃ tʁase desinε ynə siluεtə syʁ lekʁɑ̃ nymeʁikə ki, pəti a pəti, lɥi siɲalε ynə εɡzistɑ̃sə dε plys ʁeεllə. il i avε la ba œ̃n- imɑ̃sə ʁesif.

ɑ̃ sapʁoʃɑ̃ il dekuvʁi lεɡzistɑ̃sə də milje də vi ki dɑ̃sε o ʁitmə dy kuʁɑ̃, ʁəfletɑ̃ puʁ la pʁəmjεʁə fwa lə spεktʁə kaʁistidə etε kapablə də vwaʁ. il salɥa sɔlεnεllmɑ̃ sεt ama bakteʁjɔlɔʒikə ki avε tuʒuʁz- εɡziste sɑ̃ ʒamε puvwaʁ εtʁə ɔpsεʁve. il sɑ̃blε o savɑ̃ kil mεtε o ɡʁɑ̃ ʒuʁ dε vi fɑ̃tɔmatik, ki, dəpɥi la nɥi dε tɑ̃, setε devəlɔpe dɑ̃ lɛ̃viziblə. puʁ sa pʁəmjεʁə fwa, il sə sɑ̃ti si pʁoʃə dœ̃n- εtʁə ki navε puʁtɑ̃ kynə fɔʁmə døkaʁiɔtə ɑ̃ kɔmœ̃. œ̃ sɑ̃timɑ̃ vɛ̃ ʁasyʁe lə siifikə, il netε plys tu səl. səla lə lə fi sɔʁtiʁ də sa tɔʁpœʁ sɑ̃timɑ̃alə e də tutə lε kεstjɔ̃ metafizik ki lasajε. mεz- alɔʁ kil eklεʁε sεtə bjɔdivεʁsite, εllə sə mit a nwaʁsiʁ, lεsɑ̃ sepaʁpije avεk lə kuʁɑ̃ dε milje də mɔʁso dεllə mεmə. lɔpskyʁite lεjɑ̃ ɡaʁde la pɑ̃dɑ̃ dε miljɔ̃ dane, il etε ɛ̃pɔsiblə puʁ εllə də sypɔʁte la lymjεʁə. ʁəɡʁεtɑ̃ dɑ̃n- avwaʁ detʁɥi ynə paʁti, aʁistidə sə ʒəta syʁ lε kɔmɑ̃də puʁ etɛ̃dʁə lε pʁɔʒεktœʁ, pεstɑ̃ syʁ sa maladʁεsə.

ynə teʁiblə nuvεllə lə mit fasə a dε pʁɔblematik dε plys ʁeεllə : lεʁ kɔmɑ̃sε a mɑ̃ke. bjɛ̃ kil sə sɑ̃tε ʒyskə la dɑ̃z- œ̃ mɔ̃də o limitəz- abstʁεtə, il avε kɔ̃tinye səpɑ̃dɑ̃ a fεʁə syʁvivʁə sɔ̃ kɔʁz- avεk tutə lε kɔ̃sɔmasjɔ̃ dɔ̃ il etε kɔ̃kʁεtəmɑ̃ depɑ̃dɑ̃. mɛ̃tənɑ̃ kə sε bəzwɛ̃z- enεʁʒetik sə fəzε ʁaʁə, il sə sɑ̃tε vivɑ̃. ynə panikə naki ɑ̃ lɥi e il akseleʁa la vitεsə də sɔ̃n- ɑ̃ʒɛ̃, lə kɔ̃tʁεɲɑ̃ a ɑ̃ ʁalyme lε tʁo pɥisɑ̃tə lymjεʁəz- afɛ̃ də tʁuve ynə sɔlysjɔ̃ paʁmi sεtə tapisəʁi də vi myltiplə ki lɥi fəzε fasə.

œ̃ siɲal lyminøz- afiʁma kə lε ʁəsuʁsə- də lamɔnitə osi sə ʁaʁefjε. lə ʁitmə kaʁdjakə də lymɛ̃ sə pʁesipitε. la sɥœʁ vənε a ʁəkuvʁiʁ sɔ̃ kɔʁ, etʁɑ̃ʒe dɑ̃ sə miljø ɔpskyʁə. aʁistidə etε ale la u lymanite navε ʒamε py εksplɔʁe la mwɛ̃dʁə paʁsεllə e tutə sεtə kɔnεsɑ̃sə sɑ̃blε dəvwaʁ finiʁ ɑ̃fui su la masə akatikə, lεsɑ̃ a lɔseɑ̃ sɔ̃ dʁwa dεtʁə œ̃ mistεʁə. mε tɑ̃ kə saʒεsə e kɔ̃sjɑ̃sə aksεptε də kɔlabɔʁe, aʁistidə puvε ʁεste mεtʁə də lɥi. syʁ lε pɑ̃ dy ʁesif e lε milə fɔʁmə- də vi kə səlɥi si sutənε, il sə mit ɑ̃ kεtə dœ̃n- ɛ̃disə pεʁmεtɑ̃ də tʁuve ynə sɔlysjɔ̃ a sə pʁɔblεmə ki, a ʃakə ɛ̃spiʁasjɔ̃, ʁapəlε o savɑ̃ kil etε mɔʁtεl.

dezεspeʁe, pεʁdɑ̃ sɔ̃ sɑ̃ fʁwa, lə ʒeni sɔlitεʁə desida də sɑ̃fɔ̃se ɑ̃kɔʁə plys pʁɔfɔ̃demɑ̃ dɑ̃ lεz- abisəz- o ʁiskə də vwaʁ sɔ̃ sybmεʁsiblə ekʁaze paʁ la pʁesjɔ̃. sə səʁε o mwɛ̃z- ynə pʁəvə dε limitə də lɔmə kɑ̃t- il tɑ̃tə də sapʁɔpʁje lεz- elemɑ̃. lɔseɑ̃ sɑ̃blε lɥi diʁə : « ʒamε ty nə mə dɔminəʁas ». mεz- aʁistidə navε pa la mwɛ̃dʁə ɛ̃tɑ̃sjɔ̃ də dɔmine kwa kə sə swa, sɛ̃pləmɑ̃ dɑ̃n- admiʁe lεɡzistɑ̃sə e si pɔsiblə, vivʁə ɑ̃kɔʁə œ̃ pø plys puʁ la kɔ̃pʁɑ̃dʁə. mε netε sə pa deʒa lə deby dynə dɔminasjɔ̃ ? puvε til ʁεste εkstεʁnə a tu sa, sɑ̃ la mwɛ̃dʁə ɛ̃flɥɑ̃sə ?

ɑ̃kɔʁə dε divaɡasjɔ̃ ki lamənε lwɛ̃ də sε pʁɔblεməz- e lelwaɲε də tutə syʁvi pɔtɑ̃sjεllə. ʁəvənɑ̃ a ynə etydə pʁaɡmatikə, il sə kɔ̃sɑ̃tʁa syʁ lε pɔsibilite ki sɔfʁε a lɥi. il savε ko dəsy də lɥi ʁjɛ̃ nə pεʁmεtʁε də palje o pʁɔblematik dəvənɥ plysz- yʁʒɑ̃tə kə pʁjɔʁitεʁə. il avε puʁ səl ʁəpεʁə sεtə mɔ̃taɲə imεʁʒe lɥi ʁapəlɑ̃ sɑ̃ sεsə sɔ̃n- ɛ̃siɲifjɑ̃sə, puʁtɑ̃ ʁəkuvεʁtə delemɑ̃ ki lɥi ʁəsɑ̃blε plys kə nɛ̃pɔʁtə kwa dotʁə otuʁ də lɥi. kɑ̃ bjɛ̃ mεmə, tu sa peʁisε paʁ lεz- eklεʁaʒə nesesεʁəz- a la ʁəʃεʁʃə dy savɑ̃. lε sələ ʃɑ̃sə də tʁuve ynə isɥ a sa mɔʁ pʁɔmizə sə tʁuvε ɑ̃kɔʁə plys lwɛ̃ dɑ̃ lε pʁɔfɔ̃dœʁ də lɔseɑ̃. il aksjɔna la kɔmɑ̃də də lamɔnitə afɛ̃ də lɑ̃fuiʁ ɑ̃kɔʁə plys dɑ̃ lε tʁefɔ̃ maʁɛ̃.

lepεsœʁ də lo sɑ̃blε sɛ̃tɑ̃sifje e il paʁεsε kə lε lymjεʁəz- εkstεʁnə- dy sybmεʁsiblə tʁɑ̃spεʁsε lamaz- akøz- ɑ̃n- ynə distɑ̃sə ʁedɥitə. səlɔ̃ lε kalkyl dy savɑ̃, səsi noʁε dy aʁive ka ynə pʁɔfɔ̃dœʁ bjɛ̃ plys ɡʁɑ̃də, bjɛ̃ tʁo ɡʁɑ̃də puʁ sə veʁifje syʁ teʁə. sεʁtɛ̃z- elemɑ̃ dəvε mɑ̃ke oz- ɑ̃sjεnə teɔʁi, lə vɔlymə do netɑ̃ pa sɑ̃se vaʁje otɑ̃ malɡʁe limɑ̃sə kɑ̃tite kɑ̃ kɔ̃tjɛ̃ sεt ynivez- ɔseanikə.

aʁistidə nə puvε sɑ̃pεʃe delabɔʁe tut- œ̃ tas dipɔtεzəz- a ʃakynə də sε dekuvεʁtə. səla lɥi etε tʁε ʁekɔ̃fɔʁtɑ̃, puʁ ʃakə etydə il ɑ̃n- ubljε œ̃ pø plys sε bəzwɛ̃z- alaʁmɑ̃. mεz- ynə yltimə dekuvεʁtə alε bjɛ̃to buləvεʁse sɔ̃ dεstɛ̃. la kameʁa də bɔʁ ɛ̃dikε la pʁezɑ̃sə də kεlkə ʃozə emεtɑ̃ œ̃ ʁεjɔnəmɑ̃ pεʁsεptiblə paʁ lə spεktʁə viziblə. œ̃ pø plys ba, il i avε dɔ̃k də la lymjεʁə. sεtə nuvεllə afɔla lə savɑ̃ ki tɑ̃tε malɡʁe lɥi də ʁεste səʁɛ̃. lεspwaʁ ɡaɲa syʁ la fatalite dεtʁə mɔʁtεl. avεk pʁydɑ̃sə il akseleʁa la desɑ̃tə.

apʁεz- œ̃ lɔ̃ mɔmɑ̃ də pilɔtaʒə aplike, il kɔmɑ̃sa a pεʁsəvwaʁ paʁ lɥi mεmə la suʁsə də sεtə lymjεʁə. εllə sɑ̃blε pʁɔvəniʁ də lavə ɑ̃ fyzjɔ̃, etε sə ʁeεllmɑ̃ pɔsiblə o fɛ̃ fɔ̃ də lɔseɑ̃ ? ɑ̃ sapʁoʃɑ̃ də plys pʁεz- il dekuvʁi œ̃n- imɑ̃sə sɔl tʁɑ̃slysidə kɔ̃poze dynə sɔʁtə də ʁoʃə paʁtikyljεʁəmɑ̃ kʁistalinə. malɡʁe sε kɔnεsɑ̃sə, il lɥi etε ɛ̃pɔsiblə də nɔme sε mineʁo, ni dafiʁme si sɑ̃n- etε. il lɥi oʁε faly puvwaʁ lεz- etydje də plys pʁεz- avεk dεz- apaʁεj ki nə sə tʁuvε ka la syʁfasə də la teʁə. il tɑ̃ta dɑ̃ dedɥiʁə lə spεktʁə dabsɔʁptjɔ̃ e ɛ̃si dekuvʁiʁ dεz- elemɑ̃ ki puʁʁε kɔ̃poze sεtə matjεʁə. bjɛ̃ tʁo puʁ lɥi, mεmə ɑ̃ sapʁoʃɑ̃, la sələ ʃozə dɔ̃ il puvε εtʁə sεʁtɛ̃ sε kə lε kyltyʁəz- ymεnə lɥi avε apʁiz- a definiʁ sə ʒɑ̃ʁə də spεktaklə paʁ lə mo maɲifikə. sybʒyɡe, il ʁεsta la kɔmə œ̃n- amuʁø də laʁ fasə o plys bo dε tablo.

sudεnəmɑ̃, lə muvəmɑ̃ dœ̃n- imɑ̃sə kɔʁ dɑ̃ lo lə fi sɔʁtiʁ də sa kɔ̃tɑ̃plasjɔ̃. tus lε sɛ̃ptomə kə pø pʁɔvɔke la pœʁ fasə a lɛ̃kɔny sə fiʁe ʁəmaʁke syʁ lə metabɔlismə də lɔmə savɑ̃. lanimal dəvε məzyʁe o mwɛ̃z- ynə kɛ̃zεnə də mεtʁə, pɔsedε dε sɔʁtə- də tɑ̃takylə, u plyto dε bʁa. il naʒε kɔ̃tinɥεllmɑ̃ otuʁ dy sybmεʁsiblə, tʁasɑ̃ ɛ̃si dε sεʁklə ʁeɡylje. apʁεz- avwaʁ ɔpsεʁve avεk la plys ɡʁɑ̃də atɑ̃sjɔ̃, aʁistidə py afiʁme kil saʒisε la dœ̃ sefalɔpɔdə, dy mwɛ̃ dynə εspεsə ʁəlativəmɑ̃ pʁoʃə. alɔʁ kə sεtə teɔʁi vənε də silystʁe dɑ̃ sɔ̃n- εspʁi, lə sefalɔpɔdə ɑ̃ kεstjɔ̃ ʃɑ̃ʒa də kɔ̃pɔʁtəmɑ̃. il sə stɔpa bʁyskəmɑ̃ fasə o kɔkpi. aʁistidə y lə tɑ̃ də distɛ̃ɡe ynə fɔʁmə dœj avɑ̃ kə lanimal nə fasə œ̃ dəmi tuʁ syʁ lɥi mεmə. il atɑ̃dε la ɑ̃ fəzɑ̃ də pəti muvəmɑ̃ davɑ̃ ɑ̃n- aʁjεʁə, də manjεʁə ʁepete e sakade. aʁistidə kɔ̃pʁi la lεkspʁesjɔ̃ dœ̃ mwajɛ̃ də kɔmynikasjɔ̃ kil imita osito a lεdə lə sybmεʁsiblə.

lə sefalɔpɔdə ʃɑ̃ʒa ɑ̃kɔʁə ynə fwa də kɔ̃pɔʁtəmɑ̃ e kɔmɑ̃sa a avɑ̃se, lεsɑ̃ dəʁjεʁə lɥi aʁistidə e sɔ̃ veikylə də-otə tεknɔlɔʒi. il ɡaʁdε səpɑ̃dɑ̃ ynə vitεsə ase lɑ̃tə puʁ kə lə savɑ̃ pɥisə lə sɥivʁə sɑ̃ difikylte. la pœʁ ki avε ɡaɲe aʁistidə sə disipε pø a pø. il setε di kil pʁefeʁε setɛ̃dʁə ɑ̃ dekuvʁɑ̃ lεɡzistɑ̃sə dynə tεllə fɔʁmə də vi, plyto kizɔle dɑ̃ lɔpskyʁite avεk sε milə kεstjɔ̃ sɑ̃ ʁepɔ̃sə. lanimal akseleʁa dusəmɑ̃, imite paʁ aʁistidə. apʁε plyzjœʁ minytəz- il debaʁkεʁe tus dø dəvɑ̃ lə pɑ̃ dy mεmə ʁesif kɔ̃tɑ̃ple bjɛ̃ plys-o, mεz- a sə nivo il navε ʁjɛ̃ də similεʁə. tutə la syʁfasə sɑ̃blε pɔli aʁtifisjεllmɑ̃. aʁtifisjεllmɑ̃, mε pa paʁ lymɛ̃… natyʁεllmɑ̃ taje paʁ ynə fɔʁmə ɛ̃tεlliʒɑ̃tə otʁə kə la ɡlɔʁjøzə ʁasə ymεnə ki avε kazime dispaʁy də la planεtə. sə netε pa ynə teɔʁi, aʁistidə puvε lə vwaʁ ɑ̃n- aplikasjɔ̃. dotʁə- sefalɔpɔdə plysz- u mwɛ̃z- idɑ̃tikz- o pʁəmje tajε la ʁoʃə a lεdə də kʁisto ki sɑ̃blε εtʁə lε mεmə kə sø ki ʁəkuvʁε lə dəsu. la lymjεʁə maɡmatikə pεʁsε tuʒuʁ sεtə kuʃə mineʁalə e eklεʁε sə spεktaklə ɛ̃vʁεsɑ̃blablə. lɔʁskə aʁistidə fy a kεlk mεtʁə- dœ̃ də sεz- animalə ʒeɑ̃, səlɥi si sə tuʁnε də fasə kεlk səɡɔ̃də, pɥi ʁətuʁnε a sɔ̃n- ɔpeʁasjɔ̃. e ɛ̃si, puʁ ʃakə otʁə kil kʁwazε, la mεmə sεnə sə deʁulε. lə kʁistal kilz- ytilizε etε ɑ̃kastʁe dɑ̃z- ynə sɔʁtə də pwaɲe adapte puʁ lœʁ bʁa. avεk, il ʁaklε la syʁfasə də la ʁoʃə, la ʁɑ̃dɑ̃ si lisə kə lə sɔlεj oʁε py si ʁəflete.

dɑ̃ la pʁesipitasjɔ̃, aʁistidə kɔmɑ̃sa a ʁələve, nɔte e ɑ̃ʁəʒistʁe tu sə kil puvε. afɛ̃ devite lε kɔ̃fyzjɔ̃z- il nɔma lə sefalɔpɔdə kil avε ʁɑ̃kɔ̃tʁe ɑ̃ pʁəmje sefi. lə savɑ̃ sə ʁəmɥε də paʁtu ɑ̃n- alymɑ̃ skane, kameʁaz- e otʁəz- apaʁεj də kɔlεktə də dɔne. il ɑ̃tama lɥi mεmə la ʁedaksjɔ̃ dœ̃ ʁapɔʁ. dynə manjεʁə tʁε bʁujɔ̃, tɑ̃ il avε a i nɔte. mε sefi fi ynə aksjɔ̃ ki stɔpa ɛ̃stɑ̃tanemɑ̃ lə savɑ̃ dɑ̃ sɔ̃n- aksjɔ̃. lanimal puvε til ɑ̃kɔʁə lapəle ɛ̃si ? sεzi œ̃ mɔʁso də kʁistal, lə fʁɔta dɑ̃z- ynə sɔʁtə də melɑ̃ʒə ki sɑ̃blε sepɑ̃dʁə suz- ynə fɔʁmə pusjeʁøzə paʁ laksjɔ̃ dy kuʁɑ̃, pɥiz- il kɔmɑ̃sa a desine dε fɔʁmə- syʁ lə pɑ̃ dy ʁesif pɔli. aʁistidə fy stypefje. sefi etε ʁeεllmɑ̃ ɑ̃ tʁɛ̃ dekʁiʁə syʁ lə myʁ, ɑ̃n- ɑ̃ɡlε.

il faly œ̃ pø də tɑ̃z- o savɑ̃ puʁ sə ʁəmεtʁə də sεz- emɔsjɔ̃. il kɔmɑ̃sa dabɔʁ paʁ liʁə lə mo ɛ̃skʁi dəvɑ̃ lɥi : « wεlkɔmə ». ynə kɑ̃tite inepɥizablə də kεstjɔ̃ lɥi vɛ̃ ɑ̃ tεtə mεz- il netε pa ljø di ʁepɔ̃dʁə. il faʁfuja dɑ̃ tu lamɔnitə afɛ̃ də tʁuve kwa kə sə swa ki lɥi pεʁmεtʁε də kɔmynike a sɔ̃ tuʁ, sε kaje netε sεʁtεnəmɑ̃ pa ase ɡʁo puʁ puvwaʁ εtʁə pεʁsys paʁ sefi. il y lide dytilize lə pʁɔʒεktœʁ lyminø. fε də miljaʁ də pəti miʁwaʁz- e ʁəlje a lekʁɑ̃ də kɔ̃tʁolə dœ̃ laze, il pεʁmεtε a dεz- ekipə də sə dɔne dεz- ɛ̃dikasjɔ̃ dɑ̃ lε pʁɔfɔ̃dœʁz- u lε mwajɛ̃ klasik nə syfize plysz- o tʁavo də ʁəʃεʁʃə. il etε pɔsiblə də mɔdifje ʃakə paʁamεtʁə puʁ lε fεʁə kɔʁεspɔ̃dʁə avεk sə kɔ̃ tʁasε syʁ ynə tablεtə. il kɔmɑ̃sa dɔ̃k a ʁepɔ̃dʁə, lɥi osi ɑ̃n- ɑ̃ɡlε.

aʁistidə ekʁivi pʁəmjεʁəmɑ̃ : « mɔ̃ nɔ̃ εt- aʁistidə ». « ʒə nə pøz- ekʁiʁə mɔ̃ nɔ̃ dɑ̃ vɔtʁə alfabε, tʁasa alɔʁ sefi, vɔtʁə alfabε dwa mə nɔməʁ ». ʃakə fʁazə temwaɲε dœ̃ kɔ̃sεpt apʁeɑ̃de paʁ sεtə εspεsə, mεz- il falε ʁεste viʒilɑ̃ kɑ̃ o kipʁɔko. lə savɑ̃ dəmɑ̃da ɑ̃sɥitə : « pɥi ʒə vu nɔme sefi ? ». la ʁepɔ̃sə fy afiʁmativə.

paʁ lə sɥitə aʁistidə nə py ʁeziste a la kεstjɔ̃ ki lə demɑ̃ʒε. kɔmɑ̃ avε til apʁi sεtə lɑ̃ɡ ? alɔʁ kə lɔmə kyʁjø vənε də la lɥi poze, sefi sə dekala dε fʁazəz- ɛ̃skʁitə pʁesedamɑ̃, afɛ̃ davwaʁ syfizamɑ̃ də plasə. lə savɑ̃ dy kɔʁiʒe sə ki alε εtʁə ekʁi kaʁ setε œ̃ melɑ̃ʒə də plyzjœʁ lɑ̃ɡz- e ɡʁamεʁə difeʁɑ̃tə. il ʁeysi a ʁeekʁiʁə la ʁepɔ̃sə ɑ̃n- œ̃ fʁɑ̃sε kɔ̃pʁeɑ̃siblə. « tɑ̃ də vo naviʁəz- ɔ̃ eʃue dɑ̃ no-abita, lεsɑ̃ avεk ø boku də tʁasə də vo mɔdə də vi, vo fasɔ̃ də kɔmynike. nuz- etydjɔ̃ voz- epavəz- e nu paʁtaʒɔ̃ ʃakœ̃ də no savwaʁ. nuz- avɔ̃ tusz- etydje vɔtʁə lɑ̃ɡaʒə dəpɥi lɔ̃tɑ̃ps ». la nɔsjɔ̃ tɑ̃pɔʁεllə sɑ̃bla mal εksplisitə a aʁistidə, etɑ̃ dɔne kə lə sɔlεj nεɡzistə pa a sεtə pʁɔfɔ̃dœʁ, il paʁεsε kɔ̃plike də vʁεmɑ̃ kɔ̃pʁɑ̃dʁə lε nɔsjɔ̃ dane u də ʒuʁne e paʁ la, tu sə ki sɥi səlɔ̃ nɔtʁə dekupaʒə kyltyʁεl dy mɔʁsεllmɑ̃ də sε mεmə sekɑ̃səz- ɑ̃ fʁaksjɔ̃ də plysz- ɑ̃ plys ʁedɥitə. sε puʁkwa il ʃwazi lə mo lɔ̃tɑ̃ puʁ lεkspʁime.

aʁistidə tənε a savwaʁ puʁkwa sεtə εspεsə, ki kɔnεsε lεɡzistɑ̃sə dεz- ɔmə dəpɥi plyzjœʁ sjεklə, navε ʒamε tɑ̃te dɑ̃tʁe ɑ̃ kɔmynikasjɔ̃. sefi sɑ̃blε avwaʁ dy mal a kɔ̃pʁɑ̃dʁə sεʁtɛ̃ mo, syʁtu lɔʁskil siɲifjε dε tεʁmə- plys savɑ̃. lə vɔkabylεʁə maʁɛ̃, lɥi, etε paʁfεtəmɑ̃ mεtʁize. aʁistidə saplika a ytilize lε tεʁmə- lε plys kɔmœ̃ puʁ asɑ̃ble sε kεstjɔ̃. sefi kɔmɑ̃sa la ʁepɔ̃sə e lə savɑ̃ atɑ̃di pasjamɑ̃. il falε œ̃ sεʁtɛ̃ tɑ̃ puʁ ʁediʒe ʃakə lεtʁə e lε kεstjɔ̃ poze meʁitε ynə ʁepɔ̃sə devəlɔpe. plyzjœʁ fwa, œ̃n- otʁə sefalɔpɔdə vənε opʁε də lɥi, lε dø kʁaʃε də lɑ̃kʁə e batε də tus lœʁ mɑ̃bʁə, kʁeɑ̃ ɛ̃si dε stʁiz- efemεʁə dɑ̃ lə nɥaʒə kilz- avε ʃakœ̃ kʁee. lɔʁskə sefi y fini, lə savɑ̃ sə mit a ʁətʁadɥiʁə la ʁepɔ̃sə.
« la pʁəmjεʁə ʁεzɔ̃ ε fizikə, nɔtʁə kɔʁz- ε-abitye a ynə fɔʁtə pʁesjɔ̃, nu nə puvɔ̃ ʁəmɔ̃te tʁo-o sɑ̃ pεʁdʁə sεʁtεnə kapasite vitalə. ɑ̃ vuz- etydjɑ̃ nuz- avɔ̃ ʁapidəmɑ̃ kɔ̃pʁi vo manjεʁə dapʁeɑ̃de sə ki vuz- ε difeʁɑ̃. lε naviʁə ʁɑ̃pli dεsklavəz- ɔ̃ ete ynə pʁəvə. vu kʁeez- ynə jeʁaʁʃi dεz- εspεsəz- e vu vu plasez- ɑ̃ sypeʁjœʁ. nuz- avɔ̃ deside kil etε pʁefeʁablə də vivʁə sepaʁemɑ̃. dεz- εspεsə similεʁəz- a la notʁə vuz- ɔ̃ sεʁvi dalime. vo pεʁtyʁbasjɔ̃ dεz- ɔseɑ̃z- ɔ̃ dɔne dispaʁisjɔ̃ a dεz- εspεsə. dεz- elemɑ̃ nesesεʁəz- a vɔtʁə devəlɔpəmɑ̃ vu mɑ̃ke. nu vulɔ̃ vu pʁevəniʁ, mε nɔtʁə tεknɔlɔʒi nə nu lə pεʁmε pa. »

sefi kɔ̃tinɥa ɑ̃n- εksplikɑ̃ ka ynə tεllə pʁɔfɔ̃dœʁ, lε ʃɑ̃ʒəmɑ̃ sɔ̃ pʁεskə ɛ̃siɲifjɑ̃, mε kə si levɔlysjɔ̃ ymεnə setε pʁɔlɔ̃ʒe, ilz- oʁε syʁəmɑ̃ dispaʁysz- avεk tutə lεz- otʁə- fɔʁmə- də vi maʁitimə. silz- ɑ̃n- avε y lε mwajɛ̃z- e silz- avε ʁeεllmɑ̃ ete mənase, ilz- oʁε tu fε puʁ aʁεte lə devəlɔpəmɑ̃ ymɛ̃. aʁistidə ʁəkɔpja lε fʁazə sɥivɑ̃tə. « savwaʁ kə la mɔʁ apʁoʃə pusə tu sə ki vit a detʁɥiʁə si sa lɥi pεʁmε də syʁvivʁə. la sələ mɔʁ kə nu sybisɔ̃z- ε sεllə də no kɔʁ dəvənys tʁo vjø, ʁjɛ̃ dotʁə nə nuz- atɛ̃ isi. nu sɔməz- ynə εspεsə ki sadaptə tʁε fasiləmɑ̃, nɔtʁə stʁyktyʁə sɔsjalə ε baze syʁ sə mɔdεlə. lε ʃɑ̃ʒəmɑ̃ dwave nu ʁɑ̃dʁə plysz- aptəz- a vivʁə ɑ̃sɑ̃blə. avεk sə ki nuz- ɑ̃tuʁə, mεmə si sεt- ynə pεʁpetɥεllə evɔlysjɔ̃. il sɑ̃blə kə vu nεje pa sy vuz- adapte a vu mεmə. »

lə savɑ̃, ki sə sɑ̃tε pεʁdy dɑ̃ sə miljø dəmɑ̃da sil εɡzistε ynə sɔʁtə də kaʁtə pεʁmεtɑ̃ də sə ʁəpeʁe dɑ̃ lεz- ɔseɑ̃. pʁεskə osito, katʁə otʁə- sefalɔpɔdə ʁəʒwaɲiʁe aʁistidə. il fiʁe ʒajiʁe dε ʒεt dɑ̃kʁəz- εɡzekytez- ɑ̃ kɔlabɔʁasjɔ̃ avεk ynə pʁesizjɔ̃ milimetʁe ki fɔʁmεʁe ynə sɔʁtə də sfεʁə kɔ̃tənɑ̃ də myltiplə ɡaləʁi. ɑ̃ ʁəɡaʁdɑ̃ la syʁfasə də sεtə ʁəpʁezɑ̃tasjɔ̃, aʁistidə dəvinε lə tʁase dεz- ɔseɑ̃ kil kɔnεsε. mεz- il sɑ̃blε kœ̃n- imɑ̃sə ɔseɑ̃ ɛ̃teʁjœʁ sə səʁε fɔʁme su lεz- otʁə. lə ʁesif kil avε sɥivi tu lə lɔ̃ netɑ̃ otʁə kə lε pɑ̃ dœ̃n- imɑ̃sə kulwaʁ ki fəzε ʒɔ̃ksjɔ̃ ɑ̃tʁə sεt ɔseɑ̃ ɛ̃teʁjœʁ e lə pasifikə. fasine, il pʁi nɔtə də sεtə kaʁtə ʒamε vy opaʁavɑ̃. ɑ̃ ʁəkɔpjɑ̃, il sə ʁɑ̃di kɔ̃tə kokynə demaʁkasjɔ̃ nə sepaʁε letɑ̃dɥ do, səl lε kuʁɑ̃ kʁeε dε divεʁsitez- ɑ̃tʁə plyzjœʁ zonə. la kaʁtə etε plyto œ̃ flyks pεʁpetɥεl, il netε pa pɔsiblə də la ʁəpʁezɑ̃te avεk εɡzaktitydə sɑ̃ la nɔsjɔ̃ də muvəmɑ̃.

alɔʁ kaʁistidə kɔ̃tɑ̃plε avεk la plys ɡʁɑ̃də atɑ̃sjɔ̃ la kaʁtə ki nə sɑ̃blε absɔlymɑ̃ pa sufʁiʁ dε mɔdifikasjɔ̃z- apɔʁte paʁ lə kuʁɑ̃, il ʁəmaʁka kə sefi avε poze ynə otʁə kεstjɔ̃ : « sε kɔmɑ̃ otuʁ də lo ? ». aʁistidə ʃεʁʃa dɑ̃ lɔʁdinatœʁ də bɔʁ tutə lεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃ ki puvε sə ʁevele inɛ̃teʁesɑ̃tə. œʁøzəmɑ̃, ynə kɑ̃tite astʁonomikə də dɔnez- avε ete ɑ̃ʁəʒistʁe dɑ̃ lə diskə dyʁ. il afiʃa ynə simylasjɔ̃ də la planεtə ɑ̃ tʁwa dimɑ̃sjɔ̃ kil fi tuʁne syʁ εllə mεmə, də la mεmə manjεʁə kεllə lə fε dɑ̃ lεspasə. pɥiz- il tʁuva œ̃ ʃema dy sistεmə sɔlεʁə, kil sɑ̃pʁesa də pʁɔʒəte syʁ lε pɑ̃ dy ʁesif. lə savɑ̃ nə py definiʁ kεllə etε la ʁeaksjɔ̃ də sεz- otə, mεz- il nə puvε sɑ̃pεʃe də kʁwaʁə kə lebaisəmɑ̃ ɑ̃ fəzε paʁti. sø si lɥi dəmɑ̃dεʁe sə kə ʁəpʁezɑ̃tε lə ʃema, e aʁistidə pʁi œ̃n- imɑ̃sə plεziʁ a paʁtaʒe sε nɔsjɔ̃z- avεk ø. sə pəplə maʁɛ̃ avε deʒa kɔ̃sjɑ̃sə dε divez- eta də la matjεʁə, εksplike kotuʁ də lo œ̃ melɑ̃ʒə də ɡaz ɑ̃ɡlɔbə la planεtə nə fy pa la ʃozə la plys difisilə.

də la mεmə manjεʁə kə pʁesedamɑ̃, lε sefalɔpɔdəz- ilystʁεʁe ynə kaʁtə dy mɑ̃to sypeʁjœʁ də la planεtə. ɔ̃ vwajε la dε zonə plysz- u mwɛ̃ dɑ̃səz- avεk, paʁ mɔmɑ̃, dε kulwaʁ do. o vy də la fɔʁmə də sε kulwaʁ, il sɑ̃blε pø pʁɔbablə kil nə sə swa kɔ̃stʁɥi natyʁεllmɑ̃. ilz- eʃɑ̃ʒεʁe ɑ̃kɔʁə syʁ divεʁsə- tematik. aʁistidə ytiliza o maksimɔm lε nɔ̃bʁøzə dɔnez- ɑ̃ʁəʒistʁez- a bɔʁ e εksplika, ɑ̃ ɡʁɑ̃ pedaɡɔɡ, lε savwaʁz- akiz- o fil də tʁwa miljɔ̃ dane. sεz- eʃɑ̃ʒə lə mənεʁe a ʁakɔ̃te lεz- evεnəmɑ̃ ki fiʁe dispaʁεtʁə pʁεskə tutə lε fɔʁmə- də vi teʁεstʁə. lεksε də sεʁtεnə mɔlekylə, dy a ynə syʁεksplwatasjɔ̃ də ʁəsuʁsə, avε ɑ̃pεʃe lə devəlɔpəmɑ̃ eteʁɔʒεnə ɛ̃dispɑ̃sablə a la vi.

ynə asɑ̃ble dɛ̃dividys sə fɔʁma o lwɛ̃ e aʁistidə py vwaʁ dε panaʃə dɑ̃kʁə seləve o ɡʁε dy kuʁɑ̃. il ɑ̃ dedɥizi kœ̃ ɡʁɑ̃ djalɔɡ sə fɔʁmε la ba. sefi sə ʁəmi a ekʁiʁə. « sεtə ʁoʃə kʁistalinə pɔsεdə ynə kapasite ynikə ki oʁε py εtʁə la ʁepɔ̃sə a vo pʁɔblεmə. sumiz- a ynə fɔʁtə pʁesjɔ̃, εllə ʃεʁʃə a ʁəkʁee lε mεmə kɔ̃disjɔ̃ kə sεllə də sɔ̃ miljø dɔʁiʒinə. » sefi kɔ̃tinɥa dapɔʁte dε pʁesizjɔ̃ syʁ la natyʁə də sə mineʁal, sə ki pεʁmi o savɑ̃, ɡʁasə oz- apaʁεj də kalkyl də lamɔnitə, dεstime sɔ̃ pɔtɑ̃sjεl. aʁistidə, kyʁjø də sεtə sɔsjete, dəmɑ̃da dε pʁesizjɔ̃ syʁ lε mɔdə də vi fizikz- e sɔsjɔlɔʒik, isi dɑ̃ lεz- abisə. pɑ̃dɑ̃ sə tɑ̃, lε maʃinəz- a bɔʁ analizε tutə sɔʁtə- dekasjɔ̃ poze paʁ lə siifikə.

« a sə nivo də pʁesjɔ̃, tʁε pø dotʁəz- εspεsə sɔ̃ kapablə də syʁvivʁə. nu navɔ̃z- okœ̃ pʁedatœʁ. nuz- evɔlyɔ̃z- ɑ̃ nuz- alimɑ̃tɑ̃ malɡʁe lə pø otuʁ də nu. nu tʁɑ̃sfɔʁmɔ̃ sə kə lo tʁɑ̃spɔʁtə avεk εllə. paʁfwa nuz- alɔ̃ plysz- otuʁ puʁ tʁuve dε bɑ̃ də pwasɔ̃z- u dε kʁystase. səla nuz- ε ʁaʁəmɑ̃ ɛ̃dispɑ̃sablə. nu vivɔ̃ dɑ̃ tutə lε zonə lε plys pʁɔfɔ̃də dεz- ɔseɑ̃. nuz- avɔ̃ kʁøze dε ɡaləʁi puʁ dɔʁmiʁ sɑ̃z- εtʁə depɔʁte paʁ lε kuʁɑ̃. »

aʁistidə kɔmɑ̃sa a ʁediʒe ynə kεstjɔ̃ kə lavε tʁakase : kεlləz- etε lœʁ ytilizasjɔ̃ dy kʁistal ? mεz- il ʁəɡʁεta bjɛ̃ to sɔ̃ ʒεstə ɑ̃ vwajɑ̃ kə sefi aʁεtε sɔ̃n- εksplikasjɔ̃. aʁistidə nə vulε pa lɑ̃n- ɑ̃pεʃe mε sɛ̃pləmɑ̃ pʁepaʁe la sɥitə. sefi sə dekala afɛ̃ dekʁiʁə syʁ ynə zonə vjεʁʒə. « səla nu sεʁ a kʁøze dε ɡaləʁi. a ʁətiʁe dεz- ɛ̃pyʁətez- ɛ̃kʁyste dɑ̃ no kɔʁ. sεt- osi œ̃n- uti də məzyʁə, puʁ la vitεsə dε kuʁɑ̃, la pʁesjɔ̃ də zonə. a detεʁmine la pʁezɑ̃sə də sεʁtɛ̃z- elemɑ̃ dɑ̃ lo. sε nɔtʁə səl uti. ɑ̃ sə mɔmɑ̃ il nu sεʁ a pɔliʁ lə ʁesif puʁ puvwaʁ i ekʁiʁə e kɔmynike avεk vu. nu lytilizɔ̃z- osi tʁε suvɑ̃ puʁ dε ʒø. etɑ̃ tʁɑ̃slysidə sεt- œ̃n- εksεllɑ̃ ʁəpεʁə. ɔkazjɔnεllmɑ̃ nuz- ɑ̃ tʁuvɔ̃ dε mɔʁsoz- izɔle dɑ̃ lε kuʁɑ̃. nu ʃwazisɔ̃ də tʁɑ̃sfɔʁme o minimɔm nɔtʁə ɑ̃viʁɔnəmɑ̃. »

lε kalkylz- amɔʁse plys to fyʁe tεʁminez- e aʁistidə sə ʒəta syʁ lε ʁezylta. si lεz- εksplikasjɔ̃z- etε ʒystə, lεksε də sεʁtεnə mɔlekyləz- oʁε py εtʁə kɔ̃tʁəbalɑ̃se ɡʁasə a sə kʁistal. lymanite navε pa pɔʁte sɔ̃ ʁəɡaʁ la u lε kɔnεsɑ̃sə puvε la sove. lekla dɛ̃ʒenjozite avε puʁtɑ̃ kɔny dε ʒuʁz- ilystʁə- pɑ̃dɑ̃ dε milje danez- avɑ̃ də finiʁ bʁyle paʁ lɥi mεmə. la movεzə ytilizasjɔ̃ də sɔ̃ savwaʁ avε məne lεz- ymɛ̃z- a lœʁ pεʁtə, oʁε til sɛ̃pləmɑ̃ faly ʃεʁʃe la lymjεʁə la u εllə nə sɑ̃blε pa εɡziste ?

sefi e aʁistidə diskytεʁe ɑ̃kɔʁə lɔ̃ɡəmɑ̃ syʁ tut- œ̃ tas də syʒε ki natizəʁε ʒamε kɔ̃plεtəmɑ̃ lœʁ kyʁjozite. mε lε kεstjɔ̃ nə pəve pʁɑ̃dʁə dəsy syʁ lε bəzwɛ̃. lɔʁskə lamɔnitə sə mit a sεkspʁime a sɔ̃ tuʁ, sə fy puʁ ʁɑ̃dʁə kɔ̃tə dy pø də tɑ̃ də vi kil ʁεstε a aʁistidə. il dəmɑ̃da alɔʁz- œ̃n- yltimə sεʁvisə a sefi : sɔ̃n- εspεsə dispozε tεllə dœ̃ mwajɛ̃ davwaʁ də lεʁ e dε vivʁə. mεz- il etε ɛ̃pɔsiblə puʁ ø də kaptyʁe lə kɔ̃bine də ɡaz adeka a lymɛ̃ e də lɛ̃seʁe dɑ̃ lə sybmεʁsiblə. il oʁε faly avwaʁ lε ʁəsuʁsəz- e lə tɑ̃ nesesεʁə kokœ̃ dε dø navε a dispozisjɔ̃. aʁistidə nə puvε kaksεpte sa fɛ̃ ɑ̃ kɔ̃tinɥɑ̃ sɔ̃n- ɑ̃tʁətjɛ̃ avεk sefi. il finiʁε tu də mεmə avεk œ̃ mεɡʁə sulaʒəmɑ̃, sεtə tʁasə ekʁitə. listwaʁə dεz- ɔmə syʁ teʁə səʁa efase avεk lə tɑ̃, tu sə kil ʁεstəʁε nεt- otʁə kə sεtə fʁεskə də kεstjɔ̃ ʁepɔ̃sə tʁase paʁ ynə sivilizasjɔ̃ ɛ̃kɔnɥ dy ʒɑ̃ʁə ymɛ̃ pɑ̃dɑ̃ tutə la dyʁe də sɔ̃n- εʁə.

lεʁ sepɥizε, aʁistidə nə puvε plysz- ekʁiʁə dəpɥi lɔ̃tɑ̃, sa fɔʁsə də vivʁə nə tənε kə syʁ sa kyʁjozite, mεz- il nə puvε mεmə plys kɔmynike sɔ̃ deziʁ də savwaʁ. œ̃ savwaʁ kil ɑ̃pɔʁtəʁε avεk lɥi dɑ̃ sa mɔʁ, kɔmə lymanite lavε deʒa fε avεk lamuʁ, la vanite e tɑ̃ dotʁə- kɔ̃sεptz- abstʁε dɔ̃ bjɛ̃ plys də dø miljɔ̃ dane nə syfiʁe a dɔne sɑ̃s.

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Poesie sans commentaire

Commentaire poème
19/04/2024Poeme-France
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Texte Connaissance
Du 28/04/2018 15:31

L'écrit contient 4412 mots qui sont répartis dans 31 strophes.