Poème:Mon Amie La Mort

Depuis que je suis,
D’aussi loin que remonte mes souvenirs,
Je sais que tu es ma pire ennemie.
Sans répit, jour et nuit tu m’épies,
Guettant le moment propice.
En vain j’ai essayé de te fuir,
Parfois, je t’ai même imploré de ne pas sévir,
Mais tu m’as meurtri tout au long de ma vie.
Seulement, depuis si longtemps que je vis ainsi,
De cette facétie tu as fini par faire partie.
Toi que je redoutais, ma pire ennemie,
J’ai appris à te découvrir, mon amie.
Car j’ai compris que rien n’est jamais acquis,
Que pour vivre il faut parfois mourir.
C’est une sentence sans appel, un cri qui m’envahit,
Car je sais que le jour a besoin de la nuit,
Que la pluie retourne à la mer sans répit,
Pour encore revenir et de la terre faire jaillir les épis,
Tout comme le soleil, qui au crépuscule est à l’agonie,
Parait à l’aurore, resplendissant, et renait à la vie.
Je n’ai plus peur de mourir, juste peur de souffrir.
J’aimerais que d’un coup de ta faux tu me délie,
Et que dans les pans de ta longue robe noire
Tu me drape l’espace d’un instant, mon amie,
Le temps pour mon créateur de me sortir de l’oubli.