Poème:Le Désastre Humain

LE DESASTRE HUMAIN

J’ai vu un monstre
Jaillissant des profondeurs de la terre,
Il portait dans ses griffes
La pollution des hommes.
Ce géant… aux formes grotesques,
Venu d’un autre temps,
M’indiquait que Dieu
Avait abandonné les hommes.
Mille oiseaux… disgracieux,
Couleur d’ébène,
Tombaient du cœur de la bête,
Envahissaient la nature désolée.
Dans l’air asséché,
Les ailes tournoyant,
Ils répandaient dans l’atmosphère
Une odeur de soufre.
Ils lacéraient tout
Sur leur passage… parfois
Plongeaient dans quelques clairières,
S’emparant d’une proie, qu’ils dépecaient.
L’angoisse des ténèbres
Planait sur la nature
Endolorie par l’humain,
Appelant à son secours l’au-delà.
Nul écho que le vent
Ne répondait… des astres,
L’homme s’était perdu
Dans sa course folle au profit.
Le monde m’apparaissait
Embrasé… de l’hystérie,
De la violence… et
Du plaisir sans limite.
Emporté dans une course folle
L’humain s’était changé en robot.
La machine seule le guidait.
Il était devenu son jouet.
Ecrasés dans les envies
D’une animalité… dégradée
Par des esprits pervertis,
Les humains s’étiolaient… mouraient.
Les femmes, captives… par
Les pulsions des hommes,
Relégués dans les bas fonds
Par la perfidie des femmes.
Cruelle fin… dans l’angoisse
Du temps qui passait :
Le monde s’en allait,
Perdu à jamais… dans le gouffre.
Des ondes de détresse… et
Des lueurs rougeâtres
Entouraient le globe terrestre :
La terre devenait brasier.
Un cri perçant fendait
Le jour qui tombait.
Un homme était lapidé
Par une foule en liesse.
Déchu de son image divine,
L’homme avait plongé
Dans la tourmente de l’enfer,
Abandonné des cieux.
La nature regorgeait
De sources ténébreuses
Elle n’émettait plus…
Le chant des oiseaux… ni de chuchotements.
Dans l’effervescence des jours
Et les nuits agitées
Les êtres sombraient dans le désarroi
Des cœurs vides.
Embrasement des cieux… et
De la terre pollués
Par les déchets qui les envahissaient,
Les rendaient infertiles et… nauséabonds.
Eprouvante levée
D’une aurore sans clarté… qui
Apportait aux hommes
Désolation… et cruelles tourmentes.
Mon malaise augmente… lorsque
Je me retrouve dans un labyrinthe :
Le monstre se rapproche,
Prêt à me saisir.
Un cri dans le jardin :
Tel un éclair, il m’effraie, … et
Me projette dans un brasier
Où les êtres se consument.
Je me réveille alors… en sueur
D’un cauchemar qui m’a envahi.
Je tressaille encore… mon cœur
Endolori de frayeur.
Mon rêve terrible évacué,
Une impression de tristesse
D’effroi aussi…
Imprègne mon corps, mon âme.
L’inquiétude laissée
Par cette vision funeste est-elle
L’effet d’un mirage de l’esprit,
La prémonition d’une folle réalité ?

Un sursaut viendra-t-il
Du ciel ou de la nature,
Dernier recours… face au marasme
D’un monde sans repère… à la dérive ?