Poème:Petit Ange

Ma fille se comportait drôlement,
Déjà haute comme trois pommes,
A vivait dans son p’tit monde imaginaire,
À fabuler un peu n’importe où,
À imaginer des cascades d’étoiles,
À planer sur son nuage d’argent.
Des p’tits bonheurs,
Des grands malheurs,
Tout le monde a ça ;
Le médecin disait qu’a avait rien,
Ne pas s’inquiéter,
Mais elle n’est pas aux anges.
Ne plus se voiler la face,
Ne plus se mentir,
C’est sûr que les médecins ne sont pas des dieux,
Y’aura toujours un p’tit quelque chose,
Qu’il faudra bien accepter,
Et ne plus sentir ce glaive enfoncé en plein cœur.
Ma fille faisait de drôles de bruits,
A commence à envoyer son bras,
Par ci, par là, ; Jl’envois à l’urgence,
Ils l’examinent,
Encore une fois, i disent qu’a rien,
J’vais pas l’abandonner.
J’commençais tu à devenir folle ?
Y’a toujours un problème qui survient,
Toujours quelque chose qui bloque ;
J’y faisais faire des promenades,
En admirant les beautés de la nature,
Autant qu’admirer ses efforts.
Mais ses efforts se sont retrouvés vains,
Elle s’est fait distante de l’école,
A se sentait faible et prisonnière de toutes ses souffrances,
Attirant curiosité et inquiétude du même coup,
Moi-même j’savais pas ce qui se passait,
Mais j’vais pas renoncer.

J’savais pu quoi faire,
J’men vais voir un pédiatre,
Après un examen,
I m’dit que l’impuissance est maître face à ce qu’elle a,
J’me ronge d’angoisse,
La lutte ne fait que continuer
Ne plus se voiler la face,
Ne plus se mentir,
C’est sûr que les médecins ne sont pas des dieux,
Y’aura toujours un p’tit quelque chose,
Qu’il faudra bien accepter,
Et ne plus sentir ce glaive enfoncé en plein cœur.
La maladie a le dessus,
J’essaie d’lui parler, d’lempêcher de bouger ;
Puis, y’arrivent avec leurs connaissances,
Un peu trop tard, elle a trouvé la paix,
Elle s’est retournée vers les anges,
Faut bien s’en détacher.