Poème:Ivre De Ne Pas Vivre

Un peu de brume dans les yeux, mes sentiments se mélangent,
Je ne veux plus penser, seulement oublier ce qui me dérange.

Ma lucidité me fait peur, alors je sombre dans de douces euphories,
Elles emportent avec elles toutes ces horreurs qui peuplent ma vie.

Je voyage dans un monde improbable où plus personne ne m ’attend,
À chaque arrivée le quai est désert. Les escales ? Un espace dans le temps.

Je repars, mon objectif est toujours le même, une rencontre avec le néant,
Chez lui, j’écris d’autres scénarii, une autre existence, pleine de petits blancs.

Bien des fois j’ai jeté mes bouteilles à la mer, où sont partis mes messages ?
Je ne vois plus personne, ça tangue, voilà qu’arrive un autre orage.

Mes réveils ne sont pas beaux, chaque matin j’ai rendez-vous avec la mort,
Hier j’ai refais le monde, tout réinventé, je retrouve toujours le même décor.

Dans ce fracas, une image s’est brisée, les pièces du puzzle ne s’assemblent pas,
Je suis un anéanti, vacillant dans mes brouillards, trébuchant à chaque pas.

Ma pire ennemie est devenue ma meilleure amie, auprès d’elle je me console
Elle est remplie de ce chagrin que je bois, tout mon être s’étiole.

Je ris, je parle fort, j’essaie d’exister parmi mes compagnons de solitude,
Ensemble on partage de grandes gorgées d’amertume, comme d’habitude.

Les heures passent, mon cœur se désemplit, je vomis mon destin,
L’alcool se transforme en larmes, il est déjà cinq heure du matin…

Dans ma tête c’est un vacarme, je n’entends que le bruits des canons,
Ils ont démoli ceux qui auraient pu m’aimer, ceux qui ont oublié mon nom.

Je rentre, je marche, la route est la même, j’ai du mal à voir plus loin,
Le diable m’attend, il va encore me sourire, et sera mon dernier témoin.

Ivre de rage, de mal aimer, je voudrais ne plus exister, m’en aller,
M’envoler dans ces vapeurs d’alcool qui jouent avec les volutes de fumées.

Tous ces degrés avalés, n’ont jamais réchauffé mon âme,
Ils me brûlent un peu plus chaque jour, reste la misère qui me condamne.