Poème:Légende Amazonienne (1Ère Partie)

On n’avait pas vu ça depuis longtemps !
Quand la Mort s’invita aux portes de la ville
Notre existence d’habitude si tranquille
Fut le théâtre d’un spectacle sanglant

La beauté de la Mort était une évidence
Les hommes furent les seuls à être terrassés
Foudroyés de stupeur face à tant d’indécence
Quand elle ôta son voile devant leurs yeux envoûtés

Les veuves restantes dûrent alors s’organiser
Il fallait à tout prix chercher le géniteur
Celui qui permettrait à la vie de perdurer
Sans quoi notre existence ne serait plus qu’un leurre

Nous nous sommes donc réunies le soir venu
Autour de l’Oracle, la prophétesse Lune
Afin qu’elle déchiffre les mystiques rhunes
Et révèlent aux yeux de toutes le visage de l’Elue…

Je redoutais cet instant… il s’est produit
Quand j’ai senti la froideur de son éclat
Faire le tour des veuves et se poser sur moi
M’éclairant si fort qu’elle en chassa la Nuit. .

Je n’avais pas la moindre envie de protester
Car sur mes frêles épaules reposait notre Destinée
Je quittai donc de suite ma tribu d’Amazones
Pour m’aventurer, seule, à la recherche d’un homme

J’ai alors marché pendant des jours et des nuits
Traversant les vallées, les montagnes, les prairies
Mais la Mort m’avait précédé car partout où j’allais
Il ne restait que des femmes, l’espoir s’amenuisait…