Texte:Une Odeur D’encens.

Le glas du péché retentissait au loin.
J’étais conduit nu, sans escarpins
vers la potence pour avoir couché
avec la fille du Seigneur des lieux.
J’allais bientôt rejoindre les cieux
sous les pleurs de ma jeune amante,
avec laquelle j’eus cette aventure galante.
Car son père, le Seigneur des lieux,
lui souhaitait autre chose qu’un gueux !
Le cortège funèbre avançait très lentement,
au milieu d’une foule de gens,
venus voir comment tombe une tête.
À la limite, c’était même… la fête !
Il faisait déjà presque nuit,
quand au loin j’entendis
comme le bruit
d’une troupe de chevaux.
Le Seigneur n’est pas au dessus du Roi,
qui eut vent de cette mésaventure.
Arrivèrent bien mille chevaliers en armure :
« Au nom du Roi, lâchez cet homme ;
il n’est coupable de rien,
tout le monde sachant que la fille du Suzerain
est une sacrée putain ! »
Cela me fit tant de bien
mais aussi du chagrin,
d’apprendre que je n’étais qu’une passade
dans le cœur d’une jeune femme très frivole !
Le messager du Roi fit se réunir tout le monde
dans la cathédrale, qui fut très vite noire de monde.
Malgré mon chagrin de cœur,
bien entendu que j’étais heureux d’avoir échappé
à la potence. Et puis cette atmosphère,
cette messe un peu particulière,
ce subit et heureux événement
me firent beaucoup apprécier cette odeur d’encens.