Poème:Une Nuit À Tes Côtés

Tu dors déjà, ton corps encore échaudé par nos bestiaux ébats
Quelques gouttes de sueur perlent toujours sur ton front dégagé,
Ta chevelure emmêlée aux improbable reflets dorées,
Tout comme toi allongée, comme une toile d’araignée sur ces draps.

Dans ce lit immense et rafraîchit par le vent qui s’immisce
Dans l’ouverture de la fenêtre aux parois froides et lisses
Je plains alors ceux dont la vie a dépourvu du don de la vue
Moi l’heureux spectateur de ce tableau, comblé de visu.

Mes doigts cheminant et parcourant tes courbes offertes,
Comme la plume sortie de l’encrier sur l’amoureuse lettre
M’attardant avec insistance sur le creux de tes hanches,
Reliant tes grains de beauté sur ta peau si blanche.

A chacune de tes profondes respirations, je revis
Comme si nos poumons ne faisaient qu’un
Tout deux à l’unisson, dans un tempo calculé et réussi
Retardant la mesure de la symphonie du lendemain.

J’aimerais tant figé dans le temps ce sentiment sucré ;
Arrêter un instant l’horloge du cours de notre vie,
Pour qu’il dure, perdure dans une continuelle éternité,
Gravé à jamais dans l’histoire sur du bois vernis.

Tu dors toujours, la musique jouant la divine mélodie
De mon cœur charmé, envoûté, aux battements déraisonnés.
Mon âme délaissée, esseulée qui par le passé flétris
Trouve à ce jour raison d’être, trouve enfin raison d’exister.