Poème:Lève-Toi, Femme.

Comment dire à quel point j’peux me sentir muselée, opprimée
Pourquoi j’ai l’impression d’être la seule à vouloir en parler
Ca tourne en rond dans ma tête, un compte à rebours, des années
Que ces révélations m’ont fait connaître ces sales vérités
Ca va faire mal mais on a des gosses et si ce doit être moi
Qui brise ce cercle vicieux pour qu’ils soient épargnés, ma foi
J’aurai juste fait ce que je pense être le mieux, ouais, même pour toi
Sans doute qu’tu m’en voudras, j’m’en tape, le Shaytan pass’ra pas
Le poids des secrets de famille touche à trois générations
Un sujet d’actualité qui attire mon attention
Rien d’plus qu’un fait de société, va nous en reparlerons
Ca détermine nos relations, quels liens nous en tisserons
Alors d’accord, y’a des façons d’le dire, j’suis pas trop une fille
Qui joue aux connes qui tournent autour du pot, moi j’te parle vas-y
S’il faut mettre des mots clairs noir sur blanc, j’te les mets c’est parti
J’te parle de violences physiques, sexuelles et pour toute une vie
Psychologiques, tragiques, périodiques, on dit qu’tout a une fin
Moi j’dis que c’est le cas et qu’on finira main dans la main
Avec des enfants sains et sereins et ce par nos grands soins
Parce qu’aujourd’hui on se parle, aujourd’hui nous sommes humains
Et demain…
J’ai le cœur débordant qui pleure d’amour en pensant à toi
Ma mère, à vous mes tantes, à toi cousine, à ces femmes, à moi
J’ai le cœur qui s’emballe, qui se sert de rage pour toutes ces fois
Où vous avez serré les dents, les poings et perdu la foi
Tous ces silences, toutes ces absences, toutes ces carences de l’enfance
Le seul regret de ma vie est le manque de cette prévoyance
Ma fille doit être la dernière victime, j’en renie mes croyances
A mon tour je parle, j’ouvre grand ma gueule, je réclame ma créance
Bien que ce soit inutile, j’vais quand même me faire le plaisir
De cracher sur vos tombes, de vous maudire jusqu’à en vomir
De vous exploser la cage thoracique de mes mains pour lire
Dans les vaisseaux palpitants de vos cœurs pourris et finir
Par les écraser lentement et sentir entre mes doigts
La substance de la haine que j’ai pour vous glisser sur mes bras
De ne pas fermer les yeux quand j’arrache les vôtres, celui-là
Il est pour moi, ton cerveau coulera de ton nez, passera
Par les orbites creux parce que tes putains d’yeux tu les boufferas ! !
La Loi de l’Homme ne me convient pas, pourquoi j’suis pas moi-même
Pourquoi je ne le serai jamais, j’récolte pas ce que je sème
Névroses paranoïaques, attitudes contradictoires, idem
Pour les pensées, les émotions, un calvaire de lave nous aime
Comportements à risques, mais toutes ces étiquettes sont les vôtres
Nous, on se débat toujours entre pleurs et pétage de plombs
Entre nos vies de femme, de mère, de fille, de sœur, de mouton
Entre l’envie de faire sauter le monde, d’entrer en fusion
Avec tant d’autres hurlements silencieux tués sans frissons
« Résilience » est notre presque-nom parce qu’en chemin du guérir
Parce que l’Arbre de la Vérité vient juste de nous secourir
Nous pouvons nous lever face à ces fils de putes et bien rire
Nous sommes mortes et revenues de loin, tu peux pas nous faire pire.