Printemps de mes vingt ans
Ciel parfumé
De mes premières passions
De mes ailes de fougues
Et de rébellion
Où sont passés tes beaux jours
Aux aubes auréolées
Des sourires de mes amours
Comme s’ils étaient les derniers
Sourires de mon bonheur sur terre
Sans songer une minute
Que le temps va défaire
L’ardeur de leurs jours et toutes
Leurs voluptés en un pâle soleil
Et bordant mon temps et mon ciel
Comme les scintillantes étoiles
Qui charment longtemps les regards
Les amis, frères de mon cœur
Qui sautait et riait et volait telle une lueur
De soleil en la verdure
Là où la rampe du rire et du plaisir
S’élèvent sans mesure et sans trêves
Avec les vifs reflets du bonheur
Et tous les parfums du rêve
Et fenêtre toujours ouverte
Les longs jours de fêtes
Où se joue la vie au grand geste
De l’accordéon de l’allégresse
Ah ! Plus rien ne reste d’eux en la mémoire
Entre les plis de l’esprit et du silence
Que les tendres souvenirs qui vêtissent leur inoubliable histoire.


Été de mes trente ans
Pont de mes évasions
De chemins en chemins
En des pays proches et lointains
Et des retrouvailles de la famille et les accueils
Des amis, où le temps se fait soleil
Et de la tendresse qui se fait rivière
Et du souffle frais de son âge de fleur
Devançant la brise et parfumant l’air
Qui nous emporte dans ce que fut l’ivresse
Pareils à des astres illuminant le ciel et la mer
Et qui transpercent le temps pour retrouver leurs espaces
Par le rire qui frôlait de ses lèvres trop larges
Toute âme ressuscitée après une longue absence
Et répondaient aux battements des cœurs qui s’allègent
Où la jeunesse des cœurs et la joie considérable
S’unissent pour vivre tout en harmonie le bonheur
Sous une nouvelle naissance autour d’une table
Telle une grande fête, jusqu’au lever de l’aurore
Et avait mis son reflet en les veillées interminables
Que l’ingénue aube enviait les lampes qui veillaient sur les verres
Emportant la mémoire qui s’éparpille comme les blancs nuages
Ô étés de beaux jours ! Vous avez passez
Comme si vous étiez des oiseaux de passage
Laissant pâle le bleu de mon ciel et de regrets
Mes jours assoupies près de la nostalgie qui m’assiège
De ses sombres décors, où toute pensée meurt sous ses ramées
Sans savoir ce que me cachaient le destin et le midi de l’âge.

Automne miroir des années et de l’âge
Que rien n’arrête son arrivée
Et le théâtre de ses jours et la charge
De la solitude et la mélancolie qui préludaient
Le cache-cache de la vie aux mornes images
Et qui traînent les demies et les quarts
Des maux qui troubleront par leurs ravages
Le corps et mâcheront en silence le feu de la mémoire
Et pareille à une plume qui s’envole
Sans bruit la joie avec les jours et ses lueurs
Avec le temps vécu et qui a franchi le secret de l’arc-en-ciel
Pour donner place à ses couleurs qui crayonneront de gris nos tètes
Sombres je le savais tes mains de bricoleur
Qui dentelleront de rides le visage et épuisante
Dans les plis de la chair et du sang et du corps
Ta marche obscure et attristante
Automne ! Guettant comme tu guettes
Je saurais installer entre toi et moi une distance incroyable
Même si tes mains sont bien tendues
Et tes signes ont des infinies faces insondables
Dans le silence du temps, j’attendrai ta venue
Aussi taciturne que la mort sans silhouette
Qui clôture le langage du temps vécue
Et assiste l’étrange deuil au seuil de ma porte
Automne ! Mr Automne garde tes cris superflus
Je porterai toujours quand tu feras halte
En mon corps, cette flamme amoureuse de la vie
Et qui restera vivante par mon souffle et ma voix
Qui me renforceront tout aux longs des jours et nuits
Et au fond de mon âme renouvèleront autant de fois
Ö Songe humain ! L’amour, la vie vivante, qui me redonnera l’envie
De toujours, des hier, des demains, et le bonjour et le bonsoir d’autrefois.