Prose:L’intime Grandeur Des Solitudes.

Fleurs de Mai
Belles filles
Du printemps
Enfantées des splendeurs
Enflammant l’âme
Votre vue
Et d’attrait l’œil
Et de parfum les espaces
Actives abeilles
Butinant en toute agilité
Des roses et des fleurs
Les calices de miel
Étourdis papillons
Aux corps de soie
Herbes, feuilles
Aux robes de velours
Arbres aux ramures
Chanteuses
Par écho, par vue
Fraîche rivière
Aux rires vifs et murmures
Constellés d’eaux
Que tout passant solitaire
Découvre le vocabulaire du rêve
Et mille fraîcheurs
En la vitalité de votre eau
Je vous envie
De votre cœur joie
De vivre… Dès le matin
Aux parfums de la vie
Jusqu’au couchant
Et sans âge la passion
Animés par les flûtes
De l’innocence
Où s’égare en votre espace
Et paysage
L’âme en quête
En la transparence du jour
Sa raison d’être
Et son verbe d’amour
Qui sèmerait ses graines vives
Et ses proses d’aubes et de vie
Où toute nostalgie, aux jours enfiévrés
Se retirera avec ses frous-frous
Et sa voix vibrante et gestes
Soudains des nuits
Ô fleurs ! Combien belles et pures
Effleurant la vie à chaque lieu
Sans se soucier du temps
Et de la couleur de ses maux
Veilleur à l’ombre éveillée
Et qui passe et qui ne se lassait
Jamais de m’inquiéter
Et me martyrisait sans fin
Quand bon lui semble
Et à n’importe quel moment
Qu’il pleuve, où qu’il vente
Qu’il fait soleil
Et chante la joie
Ses tendres refrains
Noyant le sens, l’âme
Et la raison
Changeant en cendres
Tout désarroi
Sauf le mien
Fleurs de Mai
Toujours adorées
J’ai passé les cinquante ans
Et ma patience d’ange
À relâchée tous ses pigeons
À force d’attendre de la vie
Un printemps d’amour
De désirs et de bonheur
Ô vierges amies de la beauté
Et des métamorphoses
Enflammant les jardins et les cœurs
Et m’inspire leurs beautés
Majestueuses
Le chagrin me tuait… Ô douleur !
Et mon cœur au neuf sibylles
M’enfonçais de jour en jour
En le sable des questions
Sans réponses et sans bords
Et en les pensées plus sombres
Que le soir
Puis me cédai au silence
De la raison qui ne trouvait
Plus son entrain
Où je perds mes repères
Et mes yeux regardaient le ciel
Absent regard à mon solitaire lieu
Dîtes –moi ! Fleurs de Mai
Qui garnissaient les espaces
Et le théâtre des jardins
Et apaisaient le regard
Leurs splendeurs criantes
De fraîcheurs
Verrai-je un jour ma joie
Revenir des horizons
Avec ses rosées de miel
Et m’ouvrira largement
Ses remarquables et tendres bras
Comme naguère
Et de sa flamme éternelle
Ce qui fut miroir et le mal
En lui véhément
Se pliera avec son linge
De chagrin
Et rejaillira du ciel de l’oubli
Mélancolique
Tout ce qui était de mes hier
Le calme de mes nuits
Et le doux sommeil
Et sur le front du jour
Le plaisir qui se renouvelait
Chaque matin
Avec ses éclats ardents
Où tout mal se laissa prendre
Aux jeux de mon espoir
De feux tuant
Et plus net que le soleil
Et la vérité de sa chaleur
Se déliera des mains du silence
Ce qui sommeillait ainsi
Qu’une veilleuse
Et qui vit encore en moi
Avec son monde de songe
Et ses mots de lilas
Le juillet de mon amour illimité
Qui est ma demeure, mon lieu
Et mon soleil perpétué
Que seule la mort saurait éclipser.