Prose:Le Bonheur Ne Tient Qu’à Nous !

L’on dit partout, que le bonheur est quête infinie,
Que pour le trouver, il n’est guère assez d’une vie.
Et l’on se complait, à l’en faire lointaine destinée,
À trop le présager aboutissement, mais non réalité.

Bien des sots voulurent croire à ces sombres idées,
Arpentant les chemins, cherchant jardins à l’arrivée.
Nourrissant perspective de parfums et de couleurs,
Au bout de longs sentiers, les désirs d’autres saveurs.

Hélas ! douces rêveries ne valent ni repos ni festin,
S’épuisant à la quête, ils connurent tragique fin.
Sur les impitoyables traverses des rêves inachevés,
Nombreuses et bien candides âmes se sont égarées.

Mais les sages ne laissent nulle utopie les fourvoyer,
Désir de semblables jardins ne les fait point précipiter.
Louvoyant en chemin, de tout fruit ils font banquet,
S’offrant aux paysages, jouissant des vues à leur gré.

Pour ne perdre d’aucun de ces vifs décors le souvenir,
À la convenance des saisons, des fleurs se font cueillir.
Quand surviendra l’aboutissement, des sages le chemin,
Profusion de fleurs dessineront le tant convoité jardin.

Ne hâtons jamais nos pas vers une funeste destination,
Bercés à l’idée que les délices de la vie s’y trouveront.
Puissions-nous nous rappeler, le bonheur n’est pas l’arrivée,
Il est en ces instants, ces êtres qui jonchent nos sentiers.