Prose:La Plume Et L’encrier

Mais ne voyez-vous pas Madame
Sans que vous me le demandâmes,
Qu’il est contre la nature,
Et pour un être aussi pur
Que vous trempiez en moi
Avec un si charment minois,
Votre plume aussi fine soit elle
Dans mon écritoire aussi charnelle.
Ho mille pardons messieurs l’encrier
Je n’ai en rien voulu vous déprécié.
J’avais, je le conçois la plume ailleurs,
Pas dans la main d’un gribouilleur
Mais suspendu entre vous et le papier
N’attendant que sa muse pour copier
Et est-ce de ma faute à moi
Si la nature à faite cette loi
Que le masculin entre dans le féminin.
Et que l’on vous fit mâle en récipient
Et moi femelle en trempant une pointe.
N’y voyez en moi aucune arrière-pensée
Loin de moi l’idée de vous blesser.
Mais la chose est ainsi faite
Et non comme vous le pensez contrefaite.
Je vais ou mon destin m’appelle
Selon la volonté qui m’interpelle
Sans les mains d’un écrivain
Ma légèreté habille ne sert plus à rien.
Mais mon jeune ami, il en est de même pour vous
Qui puisera l’encre que vous détenu en vous ?
Personne et elle séchera comme tout le reste en nous
Vous regretterez le temps où je plongeais en vous.
Alors topez là monsieur de bonne grâce
Et ne voyez en nos procédés point de disgrâce.
Je vous vois à nouveau sourire messire
Est-ce là affaire entendue à vous adoucir.
Que nous soyons mâles ou femelles
Il ne faut pas être trop formel.
Chacun de nous est la moitié de l’autre
C’est une belle pensée à faire notre.
W. L.

02/11/2014