Poème:Le Cri De L’oubli

Qui craindre que moi-même,
Dans l’espace que je me suis créé,
Des faux-semblants pour y croire,
Un manque perpétuel,
Qui me retient à toi,
C’est ainsi, mis en quarantaine,
Pour laisser passer le temps.
Je me jette dans le vide,
Ressentir le vertige,
D’une vie qui n’est plus la mienne,
Je vis, je respire, je bois, je mange,
Je me mélange à ces autres qui rient plus fort encore,
Levant le verre à ce futur qui m’engouffre déjà.
Dans l’oubli je vis,
Je m’oublie,
Je n’ai pas trouvé de sens à ma vie,
Que dans les nuits qui réveillent,
À trop rêver d’ailleurs.
Trop entendu petit,
Que tout était tracé,
Que droit devant, j’irai,
Et tout ce qui m’entoure,
Les chemins en biais,
Ça aussi j’oublie,
Des horizons que je ne peux toucher,
Trop d’espace pour moi,
Aurai-je peur de m’y perdre ?
Ramasser ces fleurs qui n’attendent que le soleil,
Sans marcher sur terre minée,
Les boutons d’or n’explosent pas à la figure,
Elles répandent un parfum d’harmonie et de chaleur,
Entre nos doigts.
J’ai pris une route où je marche seul,
J’ai la force de tout regarder en face,
Mais mes rires s’éteignent,
Mes yeux perdent tout de vue,
L’incohérence me surprend,
Je ne connaissais pas cet entre-deux,
Aujourd’hui, je suis un autre,
Un homme cherchant la paix,
Ce que je fais m’appartiens,
Quoi que l’on en dise,
Je sais maintenant que l’homme qui a vu le jour,
N’est autre que moi,
Le fruit d’une expédition,
Qui n’a de cesse de vouloir avancer.