Poème:Prose Sur L’onirique Brocéliande.

L’herbe est pastel dans la prairie ou s’épanouissent roses, cerfeuil et myosotis. Le soleil caresse de ses longs doigts d’or les fleurs de rêves aux agités cramoisis… La brise caresse le visage confondu de l’improbable voyageur perdu dans le cœur qu’est foret. Les féeriques reflets saphir du lac bordant les arbres centenaires réverbèrent en leur centre un îlot fleuri d’œillets et d’améthystes… Là se dresse un rocher, immuable monument, il semble battue par les vagues d’un lac au prémisses lissent du temps… Le roc se dresse là, déchiqueté de houles, vaincu par le lierre et la vigne farouche… Sur cet îlot, aussi, se dresse une église… Ses gargouilles élancées repoussent les démons, ses flèches crénelées tutoie le ciel, qui de ce soir qui tombe, prend des reflets ambrés… Et le silence aussi, lourd et reposant… En ce crépuscule de rubis, le lac est écarlate, bain de sang, mer grenat, bijou involontaire sertie sur les bois d’ifs aux senteurs encensées, qui ne s’en enorgueillissent moins… ça y est, la nuit est là, on peut l’apercevoir, qui vole sur les bois ! Les étoiles scintillent, les fées attisent la foi… L’église devient changeante, elle semble etre méprise, pour le regard démons, qui y voit son emprise, et son empire est là. Le lac est obsidienne, et l’améthyste marbre se veine sans éclat, dans les reflets du soir… Les fées se manifestent, elles reflètent le lac, posant sur chaque chose, le doux parfum de l’onde… Et là, qui est cet homme, couché, dans l’herbe, près de cette femmes aux allures féeriques ? Il rêvent, on le voit, mais de quoi rêvent ces deux amants aux allures angéliques ? Ils s’aiment, on le voit, ils rêvent d’eux, mais ce songe, ils l’habitent… Ils rêvent de l’onirique Brocéliande qu’ils enfantent et qu’ils vivent…