Prose:Soiree

Les arbres rêvaient d’étoiles
et les étoiles prenaient racines
dans ce calque de nuages

Les feuilles organisaient un safari
dans le vent du soir
pris au piège cinétique
des embouteillages :
gargantuesque fresque
de phares festonnés
de ces particules éjectées dans le soluble nocturne
encore tiède d’une averse peaufinée
par son imbibé
Le ronronnement noirci des parallèles
initiait l’élan appuyé glissant
aux carrosseries en opposition conjurée
et leurs cernes de pneus.
Les ombres éjectées
dans la moiteur répartissaient
l’obsession partagée d’une soirée
en convergence d’aléatoires
L’asphalte polissait des kilomètres
de trajet aux racines détissées
par les chromes crissés
de la multitude motrice.
Restaient suspendus
le temps d’une conspiration
les affres des klaxons
juste pendant leur multiplication.
Les flaques conspuées
dans les vitesses
brillaient sur des obliques d’empreintes
traînés caricatures boueuses.

Les arbres pendaient
aux branches de ce défilé d’agglomération
vers le presque immobile qui appliquait
ses consignes de nuit
aux rides des étoiles.