Prose:Barbara Chante, Chante Pour Moi… Barbara L’éternelle

A moi elle parle, ce matin elle chante…
Pour moi comme un doucereux refrain
Mystérieuse longue dame noire, elle m’enchante
Merveilleuse, de la langueur de ses chagrins

Elle chante le cœur au bord des yeux,
La douceur des cœurs à peine entrevus,
De ceux dont il ne faut rien attendre d’eux,
Des amants de passage et déjà disparus.

Ne rien attendre de ces amuseurs,
Laisser passer les amants fugueurs
De bras en bras de cœur en cœur
Quand est là toute leur splendeur

… « C’est vrai, je ne fus pas sage,
Et j’ai tourné bien des pages,
Sans les lire, blanches, et puis rien dessus,
C’est vrai, je ne fus pas sage,
Et mes guerriers de passage,
À peine vus, déjà disparus,
Mais à travers leur visage,
C’était déjà votre image,
C’était vous déjà et le cœur nu,
Je refaisais mes bagages,
Et poursuivais mon mirage,
Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous »…
(Ma plus belle histoire d’amour, Barbara)

Des mots de passages, sans bagages,
Des mots absents sur le quai d’une gare,
Ceux d’un rêve en mirage,
D’un songe en cauchemar.

L’Amour chimère biffé d’un trait violet,
Est resté collé au fond de l’encrier.
En rêve de petit écolier, en pâté,
Il n’existe plus que sur le papier.

Laisser filer le temps, hagard,
Ceux qui ne sont que de papier plié en joli cœur
Qui voletant de ci de là, se posent au hasard
Aux cœurs chiffonnés des fleurs

… « Elle a dit : » Ouvre-moi ta porte.
Je t’avais suivie pas à pas.
Je sais que tes amours sont mortes.
Je suis revenue, me voilà.
Ils t’ont récité leurs poèmes,
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.
Eh ! bien, c’est fini, maintenant. «…
(la Solitude Barbara)

Des mots encore, Barbara la fière,
Tes vers posés, ta voix éclate,
Sur le chant sombre des chimères,
A la douce mélancolie délicate.

A tous ceux là, que j’ai laissé partir,
Les aimant, les laisser libres en était la preuve.
Risquer d’aimer c’est risquer de souffrir,
Je peux aujourd’hui leur chanter cette épreuve.

La joie reviendra, peut-être déjà un nouvel amant
Qui attendait le cœur brisé, par la rudesse
D’une jeunesse, oublié depuis longtemps,
Attendait que je sois sienne, déjà me presse…

… Mais…

… » Si tu veux que ma joie revienne,
Qu’au matin, je puisse sourire
Vers ce pays où meurt la peine,
Je t’en prie, laisse-moi partir.
Il faut de mes amours anciennes
Que périsse le souvenir
Pour que, libérée de ma chaîne,
Vers toi, je puisse revenir. "…
(Attendez que ma joie revienne, Barbara)