Poème:« Elle »

Elle était l´une de mes raisons d´être,
Mon allégresse,
Mon agrément, mon bonheur, mon ivresse,
Mon vrai sujet de joie, mon illusion
Ma tendre et douce obsession,
Le chef de l´orchestre philharmonique de mon cœur,
L´oasis du désert de mon âme ;
De mon amour, la flamme,
L´ostentation de mes aspirations
Livrées à la forclusion,
L´apaisement de ma douleur,
La pureté de mon hallucination,
Les flancs de mon humiliation.
Elle était mon amour, ma passion
Mais aujourd´hui, ma frustration.
Elle était de mes projets la sustentation
Et de ma vie, inspiration et aspiration.
Sans elle, c´est pour moi la solitude
Même en plein milieu d´une multitude.
Sans elle, même avec tout en ma possession
Je sens que rien ne m´apparient,
Même pas la raison.

S´il y a une chose sûre et certaine
C´est que je l´aime,
De tout mon corps,
De tout mon cœur,
De mon esprit,
De toute ma vie,
De toute mon âme
De tout mon être
Enfin de tout moi-même.

Je ne peux vivre sans elle,
Bien qu’il m’est difficile de vivre avec elle.
Notre relation n´avait pour base
Que la contradiction.

Tout ce que j´étais,
Tout ce que j´aimais
Etait pour elle un tendre coup de fouet :
Ma façon d´agir,
Mes désirs mon sentir
Mon faux puritanisme,
Mon excentrisme,
Mon fatalisme voilé de platonisme,
Mon romanticisme privé d´érotisme,
Tout alimentait son scepticisme
Jusqu´à imposer à nos corps le schisme
Et à nos cœurs, l’anarchisme.

Oui ainsi va la vie, on ne sait jamais
Ce qui vraiment nous plait,
A peine si on en a une drôle de sensation
Dont on ignore et la nature et le devenir
Et qu´on se plait à le ramener à des notions
Pareilles au bonheur, au rêve ou au plaisir
Sans aucun apprentissage de distinction
Entre caprice, refus et le désir à franc dire
Ce qu´on veut, ce qu´on ressent :
Nos peurs, nos angoisses, nos élans,
Nos penchants, nos tendances, nos doutes,
Pour ainsi frayer, coûte que coûte,
Les sentiers, si ce n´est d´un amour partagé
Sinon d´une amitié n´ayant rien à lui envier,
Et vice versa.

Si ne m´en voulez croyez-moi
Ainsi, entre nous l’amour décroît
Jusqu’à ce qu’il ne ce soit,
Rien rester,
Même pas l’amitié.

Cependant, elle reste et demeure
Une douce et tendre voix,
Une inédite symphonie
Pour l’animation véritable
Du spectacle de mon cœur

Camilingue