Prose:Les Rives De Nos Rails À Suivre

Combien de jours perdrons-nous dans les complications qu’on se traîne avec le temps ? Actif en sédatif, pour n’être qu’un pantin qui pleur quand ses fils ne sont plus manipulés. On perd la tête quand d’autres guident nos pieds, mais lorsqu’il faut s’orienter par soi-même, seul un vide semble résulter de nos pistes effacées.
On croit être malade, être perdu ou délaissé, mais derrière nous s’étalent encore bien plus d’affronts et de tristesses qu’on aurait su trouver en nous-même. L’immense océan des sentiments qui nous étreignent se multiplie à chaque fois qu’il rencontre un nouvel être.
Où vont toutes ces âmes en peine quand aucun domaine ne les appellent ? Se restreignent-elles à n’être que les parjures d’un défilé mal accordé, qui n’a pas su leur trouver une place permettant qu’elles soient au-delà d’une ligne intemporelle, mais bien des êtres valorisés dans leurs unicités et dans l’union qu’on sait pourtant créer ?
Où sont donc parties nos heures de jeux intemporels, nos façons de dire adieux à nos avenirs obsolètes. Des larmes en seul compagnie de nos errances, des débris d’âme accumulés pour donner sens à nos jours trop vieux. Sommes-nous seulement les déviances de tout ce qu’on a mal compris, interprété comme le malêtre de la personne, des déchirures aux organes mentaux ?
Que nous reste-t-il à croire puisque seuls pertes et gains s’affichent en maîtres mots de nos aptitudes ? Y a-t-il encore quelque chose à perdre que nous n’ayons déjà perdu ? A chacun sa partie, et les déesses ainsi s’envolent en des lieux immémoriaux, en des palais d’asile pour accueillir les démunis, les ratés de la vie qui ont su trouver l’écho de leurs appels en ce temple favori. Mais la mort reste sur Terre, et beaucoup d’entre eux ne seront que le repas de toute cette orchestration qui nous gouverne sans la moindre émotion.
Il y a parfois quelques rayons qui viennent éclairer la trace marquée de nos routes à prendre, on arpente alors les éclats d’un univers fabriqué loin de nous, pour des choses qui nous dépassent et pourtant dominent toutes les surfaces.
Un poids se greffe sur mon cœur quand je vois s’effriter nos yeux de perle pour faire de nos aptitudes à rêver, des leurres à ne pondre que des diamants. On nourrit le monde d’une certaine beauté et elle nous rend la monnaie en périples injustes qu’il nous faut apprendre à dominer. Sait-on rêver au-delà de la cruauté et de l’indifférence ? Des journées en grève de nos maux, des exils loin de tous ces tableaux qui font de nos réalités des gages à savoir vivre sur les rails de nos sociétés.