Poème:Repos

Voluptueux et suave, je me glisse en secret,
Au cœur le plus profond de ton étreinte offerte,
Et depuis là, transi, je ne reconnais plus,
Celui que j’étais lors, avant que de t’aimer,
Je ne saurais plus dire si de soie ou d’acier
Fut forgé ou tissé ce qui est en mon cœur,
La plus fidèle essence qui me meut désormais
Me permettra sans doute d’être celui des tiens
Qui saura mieux t’aimer qu’une armée de fidèles,
La force qui est mienne est par ta main semée
Aux quatre coins du monde où mes sens me guident
Jusqu’à mon but ultime, celui d’abandonner
Ma force et ma passion aux pieds de ta grandeur.
Offert et alangui, désormais je suis tien…
Sur la rivière de sel où je pleure en secret
D’avoir tant été celui qui, seul, s’en va,
Rechercher sans relâche la voie de sa lumière ;
Il me semble qu’enfin, je vois poindre en ce jour
Une lueur d’espoir, signe de mon repos :
Je t’ai enfin trouvé, et ce simple constat,
Me remplit tout d’à coup d’une juste stupeur
Il me paraît inouï de te voir en mes bras,
Aimante, abandonnée, et si belle, et si douce,
Que je ne sais plus bien si je dois continuer
A chercher en ce monde meilleure raison d’être.
Il me suffit enfin de tenir en mes mains
Ton cou, tes bras, tes hanches, pour sentir en mon sein,
Combien fort est l’amour qui me retient à toi.
Désormais tu puis être, si ton cœur le réclame,
La plus forte et plus vraie de mes respirations,
Le souffle de ma vie et l’espoir de ma quête,
Le repos du guerrier que je fus en ton nom,
Et que je resterais, par-delà les orages…

Tib, 1er Mai 2004