Texte:Les Quatre M Épisode 2

Épisode 2

Cela faisait au moins deux bonnes heures,
que j’étais installé tranquillement dans les toilettes,
à attendre que maman daigne bien aller se coucher,
que je puisse sortir de ma prison de un mètre carré,
il était vingt-deux heures et maman
quand elle ne sort pas faire la fête avec ses copains,
se couche presque toujours à vingt-trois heures,
une habitude de vieille fille,
mais un conseil ne vous aviser jamais de prononcer
ce mot devant elle,
ou même d’y faire allusion,
une fois avec sa bande de copains comme elle dit,
(copains) âgés de 20 ans de moins qu’elle,
à peine plus vieux que moi,
si c’est pas honteux, ils étaient installés dans un bar,
à plaisanter, rigoler, se raconter des histoires salaces,
le barman un nouveau eu le malheur de demander à maman,
ce sont vos fils ?
Elle se leva tout doucement,
prit son verre de tequila qu’elle avait commandé,
à la main et joignant le geste à la parole lui dit,
tiens prend ça dans ta face espèce de goujat,
me traiter de vieille moi ça t’apprendra la politesse
trou du cul,
elle lui avait jeté le verre à la figure,
mais pas seulement le contenu,
le pauvre,
le reçu en plein sur le nez,
il en a gardé une marque plus sombre à l’endroit
ou il l’a reçu.

Tiens,
la voisine de gauche aussi en à fait les frais,
au début,
quand on a emménagé ici,
ils étaient tous à leurs fenêtre à regarder maman et
sa bande de copains passer,
j’imagine bien ce qu’ils devaient en penser,
mais bon bref passons, c’est maman,
elle est comme ça je ne la changerai pas.

Sauf la grand-mère de gauche,
qui elle ne s’occupait que de ses affaires,
sauf que une année ayant appris par hasard
la date anniversaire de maman,
le trois septembre,
elle se mit en tête de lui préparer un gâteau
d’anniversaire,
elle ne se doutait pas qu’elle allait le regretter,
elle sonna à la porte de la grille et entra dans la cour
avec son gâteau à la main,
maman regarda par la fenêtre qui sonnait,
je la vis changer de couleur devenir toute rouge de colère,
un frisson me parcourut,
quand elle devenait de cette couleur,
je priais le bon Dieu,
pourvu que sa colère ne se retourne pas contre moi,
pourvu, pourvu, mon Dieu,
maman prit son parapluie à l’entrée et sortie à l’extérieur,
j’en profitai pour me ruer à la fenêtre voir ce qui avait
provoqué sa colère,
je vis maman avec son parapluie à la main pester
contre la voisine espèce de vieille folle,
tu sais où tu vas te le prendre ton gâteau,
je m’en vais te le faire avaler par les trous de nez,
pendant un court instant,
je fus tenté de sortir à mon tour pour porter secours,
à la seule voisine qui nous supportait encore,
mais j’entendis une petite voix à l’intérieur de moi,
qui disait, non Max, ne fait pas ça,
tu vas le regretter amèrement,
je me dis, oui mais la pauvre grand-mère,
elle va s’en prendre plein la figure,
mais la petite voix dans ma tête de répondre,
la pauvre grand-mère oui mort de rire, tant pis pour elle,
elle n’avait qu’à continuer à s’occuper de ses affaires,
là je me fis la réflexion, bah oui, après tout, c’est de sa faute,
mais, je pense que c’est surtout la peur que maman
retourne sa haine contre moi qui ai eut le dessus.

J’ai bien fait d’écouter la petite voix,
car la grand-mère restée sans réaction au début
en voyant maman arriver en pestant et gesticulant
avec son parapluie,
jeta le gâteau et prit ses jambes à son cou,
maman rentra tout en ronchonnant,
encore heureux qu’elle n’avait pas mis les bougies,
pour me rappeler mon âge non mais
qui m’a foutu des imbéciles de voisines pareil,
je ne leur demande rien moi,
je l’entendis ouvrir la porte et continuer à pester,
moi, je m’étais remis devant l’ordi,
je répondais à des commentaires sur Covert,
quand je sentis une présence derrière,
je me doutais bien que c’était maman,
alors là, une seule conduite à tenir,
ne pas faire un bruit et surtout ne pas se retourner
pour regarder,

j’ai eu le malheur une fois de ne pas suivre cette règle,
et au moment où nos yeux se sont croisé,
elle m’avait envoyé un pourquoi tu me regardes,
ainsi que le vase de fleurs qui était posé sur un
guéridon juste à côté d’elle,
je vis le vase arriver dans ma direction,
je jugeai de sa trajectoire en une fraction de seconde,
il se dirigea tout droit sur l’ordinateur,
alors j’eus une réaction immédiate,
je me mis sur sa trajectoire pour épargner mon seul
moyen de communiquer avec l’extérieur,
je le reçus dans l’épaule et lui répondis avec un rictus
de douleur même pas mal,
elle s’en retourna avec un sourire en coin.

Bon, ce n’est pas tout ça, revenons à la suite de l’histoire,
j’aimerais bien sortir des toilettes,
je raconte, je raconte,
mais je ne vais pas y rester toute la nuit,
donc là maintenant,
il est vingt-trois heures,
il est temps que maman aille se coucher,
mais avant, une autre habitude qu’elle a,
c’est de boire un petit verre de pinot avant de se coucher,
je l’entendis farfouiller dans le placard à bouteilles,
j’entendais les bouteilles s’entre choquer puis,
elle hurla mon prénom Max,
ce qui me fit sursauter,
je me figeai en attendant la suite de la phrase,
Max allé sort de là j’ai besoin de toi,
je ne te ferais rien promis,
je fus étonné mais quand maman promet
elle s’y tient.

Je sortis donc de là « ouf » pas trop tôt,
je lui demandais oui maman que veux-tu,
va me chercher une bouteille de pinot à la cave,
il y en a plus ben oui je comprends mieux là,
maman à la phobie des araignées
alors descendre à la cave hors de question.

Je descends donc à la cave et lui ramène sa bouteille,
et là, elle me lance ne croit pas que tu vas échapper
pour l’histoire d’hier,
je t’ai réservé une punition,
tu verras bien qui rira le dernier et elle se mit à rigoler.
Je me demande bien ce qu’elle a pu inventer encore pour me punir.