Poème:Le Promeneur

Comme l’assassin qui revient chaque fois,
Sur les lieux de son crime,
En arrière, je refais chacun de nos pas,
Avant que notre amour ne court à sa ruine.

Désemparé, au milieu des décombres,
Je cherche à comprendre,
Ou je fus laché par ton ombre,
Dans ce voyage du tendre.

Mon baton de pélerin orphelin,
Fais des ronds dans la poussière,
Puisqu’il n’est plus guidé par ta main,
Et tatonne à la recherche des débris d’hier.

Nostalgique, à chacune de mes escales,
Espérant secrètement t’y revoir,
Je cherche à savoir,
Où notre passion s’est fait la malle.

Elle est douloureuse ma traversée en solitaire,
Chaque ville est un naufrage,
Car si les marins affrontent les océans peu sages,
C’est qu’ils savent que quelqu’un attend à l’autre bout de la terre.

Chaque fois que je repose mes bagages,
Des souvenirs, images du temps de prestige,
Mais au moment du départ,
Il n’en reste déjà plus que des vestiges ;

Aucun tropique que je ne redoute,
Sillonner le monde de long en large,
Vivre tous les jours dans la marge,
Juste pour apercevoir ton visage au bout de la route.

Chaque retour aux sources de mon chagrin,
Alourdissant un peu plus mes valises,
Malgré mes détours, aucune surprise,
Plus personne ne m’attends au bout du chemin.

PAEPEGAEY Michel