Poème:Chocs

Il n’y a aucune vie sans affres,
On est toujours cicatrices et balafres,
Et qu’on réussisse ou qu’on la rate,
Elle nous inflige ses stigmates.
Et on perd la raison,
Pour retrouver la guérison,
Et on se délecte de son poison,
À l’espoir d’un nouvel horizon.
A chaque chapitre, a chaque tome,
Mon cœur se marque d’un nouvel hématome,
Le froid de la lame qui nous scarifie,
Pour la chaleur d’une autre qu’on sacrifie.
A chacun ses coups et ses douleurs,
On devient moins aimant, plus féroce,
À l’histoire de nos plaies et bosses,
Et en cacher les traces devient une gageure.
Et même si nos peaux se sont teintées de bleus,
À la violence de ton feu,
Reste toujours une lueur au fond de nos yeux,
Qui t’appelle de tous ses voeux.
Lapidés par tes pierres en chemin,
De nos enfances jusqu’à nos fins,
Pantins suspendus au gibet d’impotence,
Dansant autour du bûcher de tes souffrances.
A chaque escale, à chaque écart,
Se faire du mal, pour le moins,
À deux, on est tout et on est rien,
Juste entrevoir un pardon dans nos regards.

PAEPEGAEY Michel