Poème:Céleste Fiel,

Âme et folie, ton être fripon s’esquisse !
Que ne puis-je me fondre en tes yeux vénérables,
Qui, bien que vénéneux, me restent tant affables,
Y verrais-tu vices ? J’y verrais malice…

Je souhaite
Me corrompre à tes mœurs qu’un éclat dévergonde…
Et que
De ta douce humeur, tu me bordes et me grondes…

L’homme sénescent croit que pour lui tu reluis !
Or, opalescente, ton bleu aussi le fuit :
Mon astre furibond ! que sous moi se dérobent
Les frous-frous rubiconds de ta sublime robe !

Je souhaite
Me prosterner à tes pieds qui me confondent…
Et que
Ta douce couleur m’aborde et me taraude…

Ta chaleur, dans le creux de ma voix, psalmodiée,
Moi m’égosillant comme jadis fit Orphée,
Pour Eurydice un jour descendue aux Enfers,
Sera mon précipice ou ma joie, croix de fer !

Je souhaite
Me complaire à tes airs de diva pudibonde…
Et que
Ta chaleur brute me baigne et puis m’inonde…

Que, lasse et immobile, j’immole à ton brasier.
L’Onde céleste et crue et ses saveurs d’exil,
Sur ta peau de pêche et tes mots de roncier
Ou plus d’un dévot versa larme de bile !

Je fis le vœu
De ne déplaire, quoique ma peine fut profonde…
Et que
Ta candeur nue m’épargne une fin immonde…