Poème:Dans Les Relents,

Ier Acte : lumière futile ?
Dans les relents, souffle une flamme aguicheuse,
Dodelinant de sa tête, et puis parfois bête
Quand la pluie de frimas tord son cou de pleureuse,
Taiseuse soudain, la voilà en suette…
S’ébrouant, refusant de subtiles flammèches,
De mourir ainsi d’une langueur exquise !
Lueur est la vie et la pluie n’est de mèche
D’ainsi morigéner les vapeurs qui l’attisent.
Plaidoirie pour la lumière
C’est par la lueur que l’on voit ombres danser
Dans des transes mouillées où perle le sabir
Et le verbe trémoussé, d’augustes vizirs
Contents de s’aller la donzelle trousser…
C’est pour la gloire que les hommes respirent
Qu’ils griffonnent le texte de phrases sans nom
Qu’ils déchirent leurs billets et pensent au pire…
Pour enfin ignorer toute idée du renom.
Réquisitoire de l’eau
Mais de tout cela, la pluie n’en a de cure…
Elle coule à foison depuis des cieux célestes
Au mépris des larmes terrestres qui augurent
De vastes concussions et puis de l’inceste.
Elle n’a point besoin de lumière pour tomber,
Puis renaître de ses cendres, s’évaporer,
Retomber sous forme de tendres nuées bleues,
Ciel est si pur quand il est lavé de ses yeux…
La flamme des Hommes est telle à leur orgueil
De forme mouvante, elle hante leur pensée :
Dans des arabesques, elle flatte leur œil
Et danse en l’ombre crue de ses pas insensés…
Qu’un âtre geigne de craquements – murmures…
Ou qu’il dépeigne des silhouettes sur les murs
C’est assurément qu’il est un fidèle allié
De notre homme, soit seul ou qu’il soit par millier.
Que nous disent les Livres ?
Le soleil attentif darde un jour de misère :
Des brassées corporelles aux lueurs de plomb,
Gesticulent à tort face à l’astre en surplomb
Refusent son or de leurs membres en colère.
La mue dansante, mirée en des fièvres jaunes,
Accuse Hélios d’être trop philanthrope
D’être un lièvre fantoche, un petit épigone
Et un valet de chambre d’une fée d’Esope.
L’Homme accomplit alors dans de sourds relents
Une danse de pluie et un pas de deux lent
La pointe vissée dans le miroir de son âme,
Est celle plissée de sa belle oriflamme…
Dénouement…
C’est dans un souffle interloqué, que l’éclat
Lance un cri de stupeur et abat sa foudre ! -
« Ah ! tu as voulu l’ombre et la pluie par aplat ?
Voici l’une et l’autre qui auront bien à moudre… »
C’est ainsi qu’Hélios de ses hommes se vengea
Qu’il défit les eaux du déluge, qui la terre
Inonda. Et qu’en juge de colère,
Il absorba animaux et chairs, qu’il mangea…

Moralité,
Aussi quand vous voudrez souffler sur une flamme,
Eteindre son souffle sur un air de dédain,
Pensez à Caïn, aux peuples araméens
Qui pour aimer l’eau, ont conçu tout ce drame.
Avec les derniers tisons fumants s’évanouirent
Les illusions et les espérances vannées
Car jadis entrailles furent à engloutir
L’Homme choyé de lueurs depuis des années.