Poème:Y Remédier

Alors j’en prends encore un peu, alors j’consomme et j’me consume à petit feu, la limite de c’qui est bien et de c’qui ne l’est pas n’existe pas dans ce cas là, et puis quel est le prix d’un esprit apaisé quel est l’tarif pour une souffrance quelque peu anesthésiée ?

Alors je bois encore un verre tout en m’disant qu’c’est suffisant, et puis quand j’remarque que j’ai toujours les pieds sur terre, j’m’en ressers deux-trois, jusqu’à c’que j’ne sois plus en état ; ni d’réfléchir ni d’me souvenir, de la raison motivant mon ambition, d’accéder à l’ivresse qui fait que chaque soir ma dignité s’affaisse.

Alors je baise encore une fois, en m’prenant mon pied ou en faisant comme si c’était l’cas, la course effrénée de la jouissance quelques baisés pour la convenance, ces nuits durant lesquelles j’oublie ce que l’usage attend d’une fille respectable et cette image idéaliste pleines de valeurs me fait vomir me fait horreur.
A quoi bon l’amour et les sentiments à quoi servent les mots de velours et les princes charmant ; il faut savoir arrêter de rêver pour ne plus souffrir il faut savoir quand la réalité relève du délire.

Alors j’me dis encore une fois que l’secret du bonheur est l’amour de soi, et même si j’me l’répète et que j’radote j’ai toujours du mal à faire de ma défaite une force, et si toutes illusions d’atteindre un jour la sérénité m’ont fait faux bonds j’avoue que je rêve pourtant encore souvent de ces fabulations, j’espère encore qu’un jour moi aussi l’amour changera ma vie et que le temps efface les blessures que l’on trouve le remède à l’usure qu’on me redonne la possibilité de ressentir tous ces merveilleux sentiments qui sont à l’origine de mon déclin constant.

Alors j’en prends, alors je bois, alors je baise ; et puis j’me rends ouvres tes bras, chasses le malaise.