Prose:Entre Les Lys Et Les Larmes

Ce matin, je suis venue.
Pas comme une visite…
Comme un retour.
Comme on revient là où le cœur bat encore,
Même s’il bat dans le vide.

Je t’ai apporté des lys.
Ils étaient blancs, presque trop blancs,
Comme si la lumière s’était réfugiée en eux
Pour ne pas me regarder pleurer.

Je les ai posés doucement,
Comme on dépose une caresse sur une joue absente.
Et j’ai attendu.
Pas un signe, pas un miracle…
Juste ce frisson dans l’air
Qui me dit que tu es là.

Je t’ai parlée.
À voix basse, comme avant,
Quand tu me racontais tes rêves
Et que je les gardais comme des trésors
Dans les plis de mes silences.

Le jardin était calme,
Trop calme pour mon tumulte.
Les arbres semblaient écouter,
Et j’ai espéré que les morts se parlent entre eux,
Que tu ris quelque part,
Que tu dis Maman,
Comme tu le faisais,
Avec cette petite musique,
Que personne n’a jamais su imiter.

Je t’ai dit que je t’aimais encore,
Mais tu le savais.
Je t’ai dit que je faisais de mon mieux,
Mais tu as entendu la faille
Dans le tremblement de mes mains.

Tu es là.
Dans le vent qui me traverse,
Dans l’oiseau qui s’est posé sans bruit,
Dans cette Paix étrange
Qui serre la gorge au lieu de l’apaiser.

Je te parle,
Et tu m’écoutes.
Pas comme un souvenir…
Comme une présence.
Comme une lumière doucement
Qui refuse de s’éteindre.

Quand je repars,
Je laisse mes pas derrière moi
Comme des cailloux pour te retrouver.
Car je reviendrai.
Encore.
Toujours.
Tant que l’Amour aura une voix,
Je viendrai te la murmurer
Entre les lys et les larmes.