Prose:Emoi, Émoi, Émoi.

Bien sûr ma liberté me tient à cœur, celle de pensée et puis pour ce qui est des liens affectifs, ma liberté de mouvement, de parole. Je n’en suis pas pour autant un chien fou. Je n’aime pas que l’on me bouscule, le fait accompli me fait horreur, les principes en général et la morale en particulier m’ont toujours emmerdé. J’aime donner sans que l’on m’en remercie. Rien ne m’a jamais semblé bien sûr, sans connaître carpe diem, j’en faisais déjà mon quotidien. Mes attaches ne furent jamais des prises, mais toujours des offrandes. La distance en tout me fut bénéfique, comme j’ai aimé contempler le Mont St Michel dans toute sa splendeur, fier îlot baigné d’ondes capricieuses et comme dans ses entrailles je me sentis trahi ! De mon enfance de semi sauvageon je porte les traces indélébiles. Si j’ai été aimé ? Dans la juste mesure, par une mère elle même orpheline qu’une blessure dont-elle ne nous parla guère, conditionnée par l’éducation d’une grand’ mère dans la lignée des femmes bretonnes assumant l’absence du marin. Alors oui je suis le fruit d’un atavisme certain. Les stéréotypes m’irritent. Enfant du baby-boom me voilà malgré moi dans les statistiques ! Si j’ai peur d’être abandonné ? Je l’ai dit, si j’ai tracé des plans ce ne fut jamais sur la comète… Ma liberté inclut celle des autres à disposer d’eux-mêmes, car je ne saurais vivre cette liberté en contraignant qui que ce soit. Quant à l’étouffement éventuel s’il survient un jour ce ne sera pas d’avoir été trop étreint.