Univers de poésie d'un auteur

Prose:Les Étoiles Ont Disparu

La Prose

Il était une fois, dans la cité des raisons, par un hiver chaud, une fille qui rêvait aux étoiles. C’était le temps où les nuits sont les plus longues, quand la lune commence à s’éclairer et que les étoiles la suivent en mille rythmes différents, deux lueurs s’allumèrent aussi dans le cristal des yeux d’une enfant, cette fille qui rêvait aux étoiles. Elle les contemplait au travers de l’obscurité en s’inventant des histoires magnifiques. Et le jour, quand le soleil les cachait, elle se disait qu’à la tombée de la nuit, elle retrouverait ses bien-aimées pour partager avec elles des moments inouïs qu’elle seule pouvait comprendre. Elle se voyait marchant dans le ciel, accompagnée de ces millions d’éclat de lumière, parcourant l’espace aux lueurs étincelantes.

Un jour, la petite fille rentrait d’une journée fatigante. Elle dû surmonter un cauchemar qui l’avait glacée de peur durant tout son sommeil. Elle dû courir pour ne pas être en retard. Elle tomba dans sa course plusieurs fois et finit par arriver en retard, malgré tout. Elle resta silencieuse toute la journée et personne ne lui adressa la parole. Elle n’avait jamais cessé de penser aux étoiles qui la rassureraient. De retour chez elle, toujours silencieuse, elle attendit la tombé de la nuit au rebord de sa fenêtre en contemplant la lune qui s’éclaircissait au fur et à mesure que le ciel s’assombrissait.

Mais cette nuit-là les étoiles restèrent cachées. Aucune ne se montra, comme si elles aussi l’avaient abandonnée. Cela l’attrista encore plus et c’est sans un mot qu’elle gagna son lit, le cœur blessé mais l’esprit toujours pensif. Elle ne rêva pas cette nuit-là, seule l’obscurité la plus totale l’accompagna durant son sommeil. Et le matin, pensant aux étoiles, elle prit le cours de sa journée, accompagnée d’une mélancolie qu’elle n’avait encore jamais éprouvé. Bien plus silencieuse que la veille, elle arpentait la route par automatisme, ou bien par ignorance. Mais aujourd’hui, le petit Elliot, qui avait remarqué son air triste depuis la veille vint lui demander ce qui l’affectait tant.
- « Les étoiles m’ont abandonnée, dit-elle comme si ce fût la centième fois qu’elle le répétait. C’était pourtant bien la première.
- Les étoiles n’abandonnent personne, répondit Elliot avec un sourire encourageant.
- Elles sont pourtant bien parties, je les ai attendu hier, mais rien n’est venu, elles ont disparu.
- Tu verras ce soir, ne t’en fait pas, elles sont sûrement parties en vacance la nuit dernière. »
Bien que la petite ne montra aucun signe de réjouissement, elle remercia intérieurement Elliot de s’inquiéter pour elle. D’un soupire elle se rassura, après tout, les étoiles ont bien le droit à des vacances. Elle regagna son domicile. Au rebord de la fenêtre, de la même façon que la veille, elle contempla le ciel. Mais seule la noirceur épaisse d’une nuit sans lune avait daigné faire présence au rendez-vous. Hélas aucune étoile n’apparut… Étaient-elles vraiment parties ? L’avaient elle abandonnée ? Après une longue attente, la petite fût bouleversée… les étoiles avaient disparu.

Au lendemain, après une mauvaise nuit, pire encore que la veille, pleine de doute et de désespoir, la petite demanda à son père pourquoi les étoiles avaient disparu. Il répondit qu’il n’avait rien remarqué, mais que les étoiles étaient là, parfois on ne les voit pas. La petite lui demanda s’il croyait à ça parce qu’on lui avait expliquer les choses ainsi. Son père lui dit qu’elle allait être en retard si elle ne partait pas maintenant. Alors la petite parti curieuse et inquiète, mais surtout déçue. Elle était persuadée que les étoiles avaient disparu, qu’on ne les voyait pas parce qu’elles n’étaient pas là, pas parce qu’elles étaient cachées. Elle revu Elliot, qui vint la voir directement et lui dit que lui aussi n’avait pas vu les étoiles lorsqu’il avait contemplé le ciel la veille. Elle lui dit que c’est parce qu’elles ont disparu, elles ont abandonné la cité. Elliot la rassura en disant qu’on n’en savait rien, ses parents lui avaient dit que c’était sans doute dû aux fumées des nouvelles usines qui avaient enrobé le ciel d’une épaisse couche et qu’on ne pouvait plus voir à travers. Après un court regard, au travers duquel ils se comprirent instinctivement, ils décidèrent qu’ils iraient trouver la réponse. Il fallait savoir pourquoi !

Elliot voulu d’abord connaître l’avis des autres enfants, mais la petite avait trop peur d’eux, ils lui étaient inconnus. Elle avait peur qu’on ne s’intéresse pas à elle, parce que sa timidité l’avait toujours empêché de vivre les moments magiques que partagent les enfants quand ils jouent. Mais le doux sourire et la main tendue d’Elliot lui redonnèrent courage et, ensemble, ils allèrent questionner les autres enfants. Elliot, qui n’avait pas peur d’eux puisqu’il les connaissait depuis plusieurs années déjà, leur posa la question :
- « Pourquoi les étoiles ont-elles disparu ?
- Parce qu’on n’a plus besoin d’elles avec toutes les lumières de la ville, dit Brahim, alors elles sont parties.
- N’importe quoi, répliqua Lucie, les étoiles ne sont pas là pour nous, qu’on ait besoin de leur lumière ou non ne change rien. Elles se sont toutes consumées voilà tout.
- Pas possible, pas toutes la même nuit dit Elliot.
- Elles sont toutes devenues des étoiles filantes, parce qu’elles en avaient marre de voyager toutes seules… Cette analyse de Charles sema un doute chez les autres enfants.
- Ce n’est pas possible, les étoiles ne sont même pas des étoiles filantes, rétorqua Samuel.
- C’est Dieu qui les a enlevées parce qu’il n’en avait plus assez pour faire des nouveaux mondes dit Estère.
- Moi j’y crois pas, dit une petite voix.
- Ce n’est pas normal que les étoiles soient parties alors que le soleil est toujours là. »
Ce que venait de dire Alice impressionna tout le monde. Effectivement, comme ils l’avaient appris il y a peu de temps, le soleil est une étoile. Si les étoiles avaient disparu, le Soleil aurait dû disparaître lui aussi. Les enfants restèrent pensifs, sans qu’aucun ne trouve de réponse à ajouter. Ils décidèrent de demander à leur professeur, qui devrait certainement avoir la réponse. Alors, tous en groupe, ils se dirigèrent vers le bureau du professeur qui, à leur arrivé s’étonna de leur si grand nombre et demanda ce qu’ils désiraient. Les enfants demandèrent alors en cœur dissonant la question qui leur montait à la tête : pourquoi les étoiles ont-elles disparu ? Le professeur, qui ne s’était pas rendu compte de ce fait, leur répondit que ce n’est strictement pas possible, « Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas voir une chose qu’elle n’existe pas. » Puis il demanda aux enfants de le laisser car il avait encore beaucoup de choses à faire.
Mais de toutes ces conclusions, la petite n’en croyait aucune et si elle était persuadée d’une chose c’est bien que les étoiles avaient disparu, et non qu’on ne pouvait pas les voir. Elliot la réconforta en lui disant qu’ils finiraient par trouver, il faut juste demander à des gens qui sont mieux renseignés.

Ils allèrent ensuite tous deux à l’observatoire sur la colline. Après tout, c’est bien là qu’on voit le mieux les étoiles. Le lieu ravissait la petite, d’abord par l’architecture ancienne faite de pierres douces aux reflets d’ambres, mais surtout parce qu’on y voit les étoiles, y compris le jour. Face à l’observatoire, intimidés par la majestuosité du site, ils n’osèrent pas entrer. Mais la porte s’ouvrit sur eux et derrière elle se tenait un grand homme mince au teint pâle et aux cheveux mêlés. Elliot et la petite prirent peur et ils commencèrent à s’en aller en s’excusant d’avoir dû faire erreur en frappant ici.
- « Je te connais, dit le grand homme, tu es la petite qui contemple les étoiles avec amour. »
La petite acquiesça timidement et, à la suite d’un geste d’invitation, entra avec Elliot dans l’observatoire. C’était un lieu d’autant plus beau à l’intérieur. Les murs étaient recouverts de fresques représentant la Voie Lactée. Des appareils énigmatiques figuraient aux quatre coins de la salle principale où, en son centre se trouvait un immense télescope. Après avoir rangé quelques documents, l’homme revint vers eux.
- « D’abord je me présente, Lionel Grison, j’étudie ici le comportement de notre ciel. Je pense savoir pourquoi vous êtes venus. Vous aussi vous avez remarqué la disparition des étoiles. Je n’y vois aucune explication, ni mes collègues d’ailleurs, mais nous essayons tous d’en trouver. Mais le fait est qu’elles ont réellement disparu et nos enregistrements ne montrent rien.
-Alors si on ne les voit pas, c’est bien qu’elles ne sont plus là, et pas qu’elles sont cachées.
-Effectivement, mais tu sais, quand quelque chose d’incroyable se passe, les adultes préfèrent se dire que cela reste dans la normalité, car les évènements surnaturels sont trop compliqués pour qu’ils puissent les admettre, ce serait contredire toutes leurs croyances. Je vous ferai savoir si j’ai de nouvelles informations au sujet des étoiles. »

La petite et Elliot quittèrent l’observatoire d’un pas lent. Ils pensaient à la suite de leur enquête, comment en apprendre plus ? Ils savaient maintenant que les étoiles avaient vraiment disparu… enfin c’était au moins l’avis du spécialiste. Mais leurs parents et leur professeur s’étaient donc trompés ? Alors que depuis leur plus petite enfance ils croyaient mot pour mot tout ce que ceux-là leur disaient. Tout le monde peut se tromper pensa la petite. Allons voir le grand Illias. Il avait fait un exposé l’an dernier sur les étoiles et la galaxie qui lui avait valu une très bonne note, il aurait certainement une réponse.

Arrivé devant la maison où Illias vivait, les deux petits hésitèrent à y entrer. Illias était réputé pour ne pas être très accueillant et sa famille non plus. Mais il fallait savoir, les étoiles sont plus importantes pour que notre peur puisse nous arrêtez, pensèrent-ils synchroniquement. Alors ensemble ils pressèrent la sonnette qui retentit dans toute la maison. Une femme âgée vint leur ouvrir la porte et, après un temps de réflexion, Elliot demanda si Illias était ici. La mère acquiesça et l’appela. Elle dit qu’il allait arriver. Elle les fit entrer en attendant. Illias descendit en trombe les escaliers qui faisaient face à l’entrée. Elliot lui demanda s’il savait pourquoi les étoiles avaient disparu. Mais Illias n’en savait rien, il ne fit que répéter ce que ses parents lui avaient dit :
- « C’est de la faute des nomades, ils emportent avec eux nos sourires et nos poules, maintenant ils volent les étoiles ! Furieux de rage, il les fit sortir et remonta dans sa chambre.
- J’y crois pas ! Dit la petite, en regagnant la rue. Il dit ça parce qu’il ne sait pas, il accuse à tort !
- On va voir par nous-même, dit Elliot »
Ils entamèrent la route de la place des nomades. En arrivant près du village, les deux petits ralentirent, car une peur inconnue les prirent de plein fouet. On leur avait dit tellement de choses sur ce peuple qu’ils ne savaient plus en quoi croire. Mais, à la vue de leur arrivé, trois enfants et deux parents les accueillir de la manière la plus chaleureuse qu’il puisse exister. Les nomades leur tendirent des fruits et des légumes, frais et cultivés d’eux même, sans produit toxique… les meilleurs du monde. Après avoir goûté ce festin, la petite leur posa la fameuse question au sujet des étoiles. Les nomades lui dirent qu’ils voient les étoiles mieux que personne car ils ne sont pas éblouis pas les lumières de la ville. Ils disaient que leurs ancêtres avaient déjà remarqué la disparition des étoiles. Cet évènement avait effrayé tout le monde, et tous se posaient des questions. La fin du monde ? Un fait naturel ? Un problème humain ? Une condensation de l’atmosphère ? Les constellations se sont déformées ? Tant de questions qui ne trouvèrent jamais réponse, car après plusieurs nuits noires, les étoiles réapparurent. Cela rassura la petite, parce que leur théorie impliquait le fait que les étoiles allaient réapparaitre. Cela rassura Elliot, parce qu’il savait que les nomades sont des gens respectables, et qu’ils sont mis à l’écart seulement parce que les sédentaires ne comprennent pas leur mode de vie. Mais il était temps de rentrer, car la nuit allait rapidement tomber. Le moment passé avec ce peuple magnifique resta dans la tête des enfants encore longtemps, et sur le chemin du retour, bien que leur pas fût pressé, ils avaient comme souvenirs les magnifiques musiques que leur avaient joué les nomades. Elliot raccompagna la petite puis retourna chez lui. Chacun chez eux ils pensaient à l’autre et aux étoiles qui ne se montraient toujours pas.

Le lendemain, dès les premières lueurs du jour, la petite fût réveillée par le soleil qui traversait son rideau. Le soleil était bien présent lui, contrairement à ses sœurs. Alors avec hâte elle rejoint Elliot, qui l’attendait, comme toujours. Ils s’essayèrent dans un parc, le plus beau de la cité. Après un long silence, la petite demanda :
- « Tu crois qu’une des réponses qu’on a eu est véridique ?
- Je crois que non, je crois que ça dépend de ce qu’on veut croire, et si tu penses qu’elles sont juste parties, alors pour toi elles le sont. Et c’est ça qui compte, puisque c’est en fonction de ça que tu agiras par la suite.
- Les nuits sont noires comme l’encre de mes plus vieux stylo. La nuit n’est plus belle, elle n’est plus qu’horrifiante. Les étoiles sont parties parce que je leur en demandais trop, et je ne donnais rien.
- Tu crois ça ? Personne n’a jamais rien donné aux étoiles, pourquoi t’en voudraient-elles d’avoir fait comme tous les autres ?
- Parce que les autres ne leur demandent rien, ils regardent et passent leur chemin sans reconnaissance de l’illumination de ce monde quand l’obscurité le menace.
- Alors elles seraient parties pour fuir ta reconnaissance ? Ça ne tient pas debout. Ne te reproche pas leur disparition, tu n’y es pour rien. Peut être qu’elles partent pour que l’on se rende compte de leur existence, de leur beauté et leur lumière. On a tendance à oublier ce qu’on voit tous les jours, mais si cette chose si quotidienne s’en va, là, on ressent un manque.
- Elles me manquent.
- Ne t’en fait pas, elles reviendront. »
Elliot lui dit qu’il fallait continuer, à force d’avoir les avis des gens, ils finiraient par trouver une explication à tout ça. Alors la petite lui dit qu’il fallait aller voir l’oncle Arnaud. Qu’il explique très bien les choses, et qu’il ne transforme pas les histoires quand il parle aux enfants, contrairement à beaucoup d’autres. Il se mirent en route, se demandant ce que l’oncle pourrait leur apprendre. Puis après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent devant la petite maison de l’oncle Arnaud. Elle était faite de bois blanc. Une maison tout modeste, mais belle dans sa simplicité. Au contact de la sonnette et aux senteurs du basilic qui pousse devant l’entrée, la petite se rappela tous les moments passés ici, à discuter de tout, des choses inconnues du monde des enfants, que l’oncle Arnaud acceptait de révéler, à condition que cela n’aille pas trop loin. Tout ça sans bobard et sans passer pas quatre chemins. Mais là, le sujet était un peu différent, ce sujet laissait tout le monde perplexe. L’oncle ouvra la porte et offrit un gigantesque sourire à la vu de la petite.
- Ça fait longtemps que je ne t’ai vu.
- C’est vrai, répondit-elle. Tu aimes toujours les roses des sables ? J’en ai ramené pour toi. L’oncle offrit en réponse un sourire charmé en reflet d’une humeur extasiée de ce fameux présent.
- Entrez-donc, dit-il. Que me vaut cette visite ? Je pari que les étoiles y sont pour quelque chose.
- Alors tu as remarqué qu’elles ont disparu, répondit la petite en pénétrant la maisonnette, suivi d’Elliot qui se faisait timide.
- J’ai remarqué que je ne peux plus les voir, mais je ne peux pas dire si elles ont réellement disparu.
- Elles ne sont plus dans le ciel.
- Tiens prends un peu de lait au miel avec les roses des sables, ça vaut bien toute les étoiles du monde.
- Peut être mais ce plaisir ne dure pas.
- Apparemment les étoiles non plus ricana l’oncle Arnaud… Il ne faut pas être trop direct poursuivit-il, ayant constaté que sa remarque n’avais pas vraiment plus à la petite. Qu’est ce qu’on constate jusqu’à présent : qu’on ne voit plus les étoiles depuis deux nuits. Bon, ça ne prouve aucune disparition.
- Le monsieur de l’observatoire sur la colline il dit qu’elles ont vraiment disparu.
- Ha, mais tu sais, la science a affirmé pendant des siècles que le terre était plate.
- Oui mais là, il a des outils pour tout savoir, dit alors Elliot.
- Comment veut-tu mesurer le taux de sel dans l’eau avec une règle ?
- Quoi ? Interrogea la petite.
- Et bien peut être qu’avec les instruments qu’il a, le professeur de l’observatoire ne peut pas faire tous les calculs nécessaires. Peut être qu’il peut mesurer la distance entre la terre et une étoile et que ses calculs n’atteignent aucune limite. Cependant ça ne prouve pas qu’elle n’existe pas. Simplement que nos appareils ne peuvent la trouver. Tu as beau avoir des jumelles, si tu ne regardes pas ce qu’il y a derrière toi, tu ne sauras jamais ce qu’il y a.
- C’est marrant comme vous parlez, dit Elliot
- Je parle comme toi.
- C’est intéressant, reprit la petite… mais si les scientifiques n’ont pas raison, qui a raison ?
- A toi de décider, sache que ce ne sera pas la vérité, mais seulement ce que tu choisis de croire.
- Moi je veux croire qu’elles reviendront.
- Je n’en doute pas. Mais tu vois, tu choisis ce que tu veux croire, et tu le fais en fonction de tes goûts. Si quelqu’un reproche à quelque chose la disparition des étoiles, c’est peut être que, bien avant cette histoire, il n’aimait guère cette chose et qu’au premier mal qui vient, il fait un lien direct entre ces deux éléments, sans qu’il n’y ai forcément de rapport. Alors quand tu croises quelqu’un qui te parle d’une chose que tu vois sous un autre angle, cherche à savoir pourquoi, et tu verras ce qu’il croit.
- Et si il croit en quelque chose qui me dérange, dit Elliot ?
- Pourquoi te sentirais-tu dérangé ? Sa croyance ne t’appartient pas et puis si tu n’es pas d’accord, cherche à comprendre, et cherche à connaitre cette personne. Tu avances au moins autant en découvrant ce que tu n’aimes pas qu’en découvrant ce que tu aimes.

Le temps laissa place au silence de la méditation. Les trois retournaient ces phrases dans leur tête. Elles ressortiront dans leurs rêves, et parfois quand ils s’en souviendront. Mais l’heure avançait, et les enfants devaient rentrer manger. Alors, d’une marche frénétique, plutôt au rythme de course, les enfants traversèrent les rues de la cité pour gagner leur lieu de rendez-vous, où on les attendait pour manger. Lors du repas, Elliot et la petite, qui n’étaient pas assis l’un à côté de l’autre, restèrent silencieux, réfléchissant à ce que leur avait dit l’oncle Arnaud. L’une pensait à ce qu’elle croit, que les étoiles ont disparu et qu’elles reviendront. L’autre croyait ce qu’il pense, les yeux et les mains de la petite l’avait transformé, en étoile s’il le fallait pour la combler au delà de ces nuits obscures, le manque qui sommeillait en elle.

Il furent séparés tout la journée, n’effectuant pas les mêmes activités, ils ne purent se croiser. Mais la pensée qui les liait était si forte, que seules les étoiles aurait pu l’interrompre. Et d’ailleurs personne n’aurait osé, bien que tous l’avaient vu. Alors, quand l’après-midi retire ses chaleurs et que le soleil prépare son enterrement journalier, les deux petits se retrouvèrent et ensemble ils déballèrent leurs plans quant à la disparition des étoiles. Elliot avait pensé à monter sur la colline à la tombé de la nuit, sur la partie la plus haute et regarder les étoiles avec une vue bien meilleure. La petite avait pensé enregistrer toute la nuit avec une camera et voir ensuite ce que cela pourrait révéler. Alors, munis de la caméra de la sœur d’Elliot, ils grimpèrent sur la colline, plus haut que l’observatoire.

Il fallait un bon moment avant d’arriver sur la colline. Ils marchèrent silencieux, pensant aux étoiles et à l’autre. A peu près à mis chemin, ils passèrent devant une petite maison, plantée au milieu d’un jardin, clôturé d’une simple barrière de bois. Une vielle dame appuyée au portillon les regardait avancer depuis le bas du sentier, lorsqu’ils arrivèrent près d’elle, elle tint ces mots :
« Quand je regarde au travers de mon miroir je vois quelque étoile. » Elliot et la petite s’arrêtèrent net, ils n’en croyaient pas leurs yeux. Ils ne connaissaient pas cette dame, ils ne l’avaient même, à priori, jamais vu. Pourtant elle leur parla en toute franchise du sujet qui les tenait tant à cœur. La vielle dame, comprenant bien le questionnement des enfants, continua ainsi :
« Je crois que c’est l’espoir qui me fait voir les étoiles, parce qu’au travers du miroir, je me vois vraiment, et j’admets…
- Vous admettez quoi ? dit Elliot trop curieux pour attendre. La vielle dame lui sourit, et répondit.
- J’admets que parfois je perd mes croyances, je n’espère plus. Alors à nouveau j’espère puisque je me rend compte que c’est ne plus croire qui m’enlève les étoiles. Ou bien que les étoiles sont cette espérance, cette croyance.
- C’est beau, dit Elliot, mais je ne vois pas le rapport.
- As-tu besoin de comprendre pour que ce soit vrai ? Non. Les choses sont, que tu les comprennes ou non.
- Oui mais…
- As-tu eu besoin de croire que le soleil soit une boule de feu pour qu’il le soit ?
- Ben… non, il l’était avant.
- Alors ne cherche pas plus loin, crois ce que tu veux, les choses sont ainsi et elles n’ont pas besoin que tu les comprennes pour exister… Et toi petite… Vis ta vie sans étoile, si tu sais le faire, vivre avec sera mille fois meilleurs.
- Merci madame, dit elle timidement. » Puis ils continuèrent leur route, qui n’était devenue plus qu’ascension au travers de forêts et prairies mêlées. Ils finirent par atteindre le sommet.

L’horizon était orange et rose… un couché de soleil, qui laissait l’obscurité recouvrir la ville de son nappage impénétrable. Les étoiles n’étaient pas dans le ciel mais à leur pied, au bas de la colline scintillait la cité, en lumières jaunes, rouges, et parfois vertes. Les étoiles s’étaient-elles cachées dans la cité ? Pris d’un sentiment envahissant, la petite se sentit étrangement comblée par cette vue.
« C’est aussi beau que les étoiles… dit-elle alors d’un ton rêveur.
- C’est moins beau quand on sait ce que c’est.
- Le problème, c’est que les lumières de la ville ne me parlent pas. On n’échange rien, ces lumières là n’ont pas d’avenir… je n’y crois pas.
- Ce n’est pas seulement la lumière que tu cherches…
- Non… c’est les étoiles.
- Peut-être que les étoiles sont les lumières des villes de l’espace, et qu’elles n’ont plus d’énergie pour briller.
- Ça me paraît étrange.
- Peut-être que c’est à cause de nous, on a tellement pompé de l’énergie pour les lumières de la ville, qu’il n’y en a plus ailleurs…
- Les étoiles n’ont pas besoin d’énergie pour briller, les étoiles sont l’énergie… et je ne crois pas qu’elles dépendent de nous… bien au contraire. »
La petite affichait un sourire transparent, qu’Elliot fut ravi de constater, bien qu’elle restait intérieurement désespérée… quand on n’a plus de choix dans notre avenir, on n’a plus vraiment de raisons de vivre. La petite le pensait fort, si fort qu’elle se voyait perdu, dans l’ombre omniprésente que l’absence des étoiles lui affichait. Elliot, qui ne savait pas où se placer, la voyant perdre ses couleurs au rythme des secondes passées sans étoiles, décida de lui montrer d’autres formes qui permettent de rêver. Il lui prit tendrement la main, et ensemble, ils entamèrent la descente de l’autre versant de la colline. C’est un endroit que la petite ne connaissait pas, et puis il faisait sombre… elle avait peur. Elliot le vit, et lui dit qu’il ne fallait pas, qu’il allait lui montrer un endroit qui fait autant rêver que les étoiles. Il lui dit aussi que ce ne serait pas long, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Mais il ne s’avança pas, de sorte à lui laisser le choix, qu’elle fit après réflexion, en continuant la route et en demandant où ce trouvait ce mystérieux endroit.

Ils n’étaient pas loin, quelques mètres tout au plus. Ils arrivèrent près d’une partie de la colline dénudé de verdure. Un espace uniquement rocheux, avec seuls deux énormes arbres qui grandissaient dans le sens de la descente. Là, se trouvait une fente dans la roche, plutôt grande pour un enfant. Ils lui dit que c’était à l’intérieur, qu’il faudrait traverser une zone obscure. La petite hésita, mais finalement, elle était déjà trop loin pour repartir. Alors, toujours la main dans la main, ils s’engagèrent par la fente. On ne voyait rien après quelque mètres. La petite avait très peur, à chaque contact de sa peau sur une paroi rocheuse, elle sursautait et serrait fort la main d’Elliot. Au bout de quelques instants, qui parurent être des minutes rallongées pour la petite, ils débarquèrent dans une grotte éclairée de mille feux. Une crevasse au plafond laissait entrer la lumière de la lune, qui se reflétait sur toutes les parois, au travers de cristaux de roche bleutée. Cela créait une constellation de tous les côtés. Sur les murs, dans l’eau qui stagnait au sol et au dessus, créant ainsi, un nouveau ciel étoilé. Ainsi, la lumière emplissant la salle et colorait toute l’atmosphère d’un bleu d’azur pâle. Avec des milliers de points scintillant de bleu. La petite croyait rêver, même les étoiles ne lui avaient jamais rendu ce spectacle.
« Alors elles te parlent ces lumières là ? Dit Elliot en riant gentillement.
- C’est plus que parler… c’est magique.
- Ben c’est magique si tu veux que ça le soit… pour moi c’est juste optique.
- Alors c’est magique… je ne pensais pas qu’autre chose que les étoiles puissent un jour me donner tant d’émois… mais je dois admettre que je n’en n’ai pas assez vu.
- Ici c’est mon coin de rêve. Quand la nuit tombe tôt, j’y vais souvent. L’entrée n’est pas accueillante, alors personne ne vient jamais, pourtant quand on sait ce qu’elle cache.
- Les gens ne sont pas prêt à passer au delà des choses quand leur premier aspect est repoussant… C’est ça qu’on devrait filmer.
- J’ai déjà essayé, on ne voit rien à la caméra… c’est un bonheur pour les yeux, trop beau pour le transporter dans une boite de métal. »
La petite retrouvait ses espoirs au fur et à mesure qu’elle contemplait le spectacle. Ça se voyait dans ses yeux, sur ses joues et sous son cœur. Elliot l’avait vu et cela le réjouissait. Il n’avait jamais montré cet endroit à personne. Il commençait à se faire tard et il fallait rentrer, car des gens allaient s’inquiéter de leur absence. Alors ils se levèrent, contemplant une dernière fois la lumière magique et entamèrent la marche du retour. Elle était heureuse, ce moment lui avait donné un semblant d’étoile, différent certes, mais tout autant puissant pour son cœur, voire plus, car il fut unique et partagé avec Elliot, qu’elle affectionnait particulièrement. Elle arriva chez elle, après avoir discuté, parlé, échangé comme elle ne l’avait jamais fait. Des moments intimes partagés avec Elliot. Était-ce la lumière bleue de la caverne qui l’avait rendu si à l’aise et qui avait déverrouillé la chaine qui l’enfermait avant ? Ou bien cela n’avait il rien à voir ? Arrivés sur le seuil de la porte, elle lui offrit le plus beau sourire de sa vie. Un sourire si précieux qu’on le garde au fond de soi et qu’on ne donne que très rarement, parfois même jamais. Elliot sentit son corps se réchauffer d’une humeur salvatrice. Une onde qui le parcourut à la réception de ce sourire. Il se sentait si bien… Il partit avec mal chez lui. Avec mal car être près de la petite lui faisait tant de bien, ou plutôt, lui faisait oublier tout le mal. Mais il fallait rentrer chez soi. C’est quand on quitte les choses qu’on s’aperçoit qu’on les aime, se dit-il intérieurement en posant doucement sa tête sur son oreiller, puis il allait penser aux étoiles… aux étoiles et à elle. Quant à elle, elle prit un miroir dans la salle de bain avant d’aller se coucher. Elle se regarda dedans, cherchant au delà de son visage, un reflet caché d’elle même. Et, perçant la fenêtre, dévié par le miroir, un éclat jaune brillant apparu dans le ciel. Était-ce vraiment ce qu’elle croyait ? Elle n’osa pas se retourner, pour s’assurer que c’était bien vrai. Mais elle fut obliger, voulant à tous prix savoir. Elle se retourna, mais ne vit rien qui ressemblait à une étoile… un déception l’empara, et elle perdit en une fraction de seconde, toute la gaité et la joie qui l’enveloppait. Elle regarda encore dans le miroir, pour s’assurer, ou se rassurer, il y avait bien une étoile, dans la glace… mais pas dans le ciel… Ahurie, elle se coucha, refermant les draps sur elle, comme un linceul la protégeant du mystère et de la vérité.

Au lendemain, éperdue de ses rêves, ses sentiments étaient partagés, entre magie de la lumière bleue d’hier, incompréhension du miroir, affinité pour Elliot, désespérée des étoiles… et fatiguée de ses questions… elle débuta sa journée machinalement. Marcha d’un pas lent et automatique, puisqu’elle devait bien avancer pour se rendre quelque part. Elle arriva et Elliot, qui l’attendait comme d’habitude, vit au premier instant qu’elle n’allait pas bien. Aucun sentiment ne se dégageait d’elle, seul un vide en ressortait. Un vide ressenti sinistrement par ceux qui l’aimaient. Mais Elliot alla au delà de ça, il vient vers elle, qui ne regardait que le sol.
« Les étoiles sont-elles les seuls à pouvoir te donner raison de vivre ? demanda-t-il avec hésitation.
- Je ne dois plus penser aux étoiles, je dois pouvoir vivre sans elles. »
Cette phrase laissa Elliot sans voix… elle qui vivait sa vie au travers des étoiles, désirait maintenant s’émanciper de ça… comme demander à son cœur d’arrêter de battre pour mieux vivre… Elliot ne savait pas quoi faire, il se sentait inutile et bête. Alors, puis qu’aucune phrase de compassion ne lui venait à la tête, bien qu’il en ressente des tonnes. Il la prit dans ses bras. Elle resta d’abord inerte, même si elle fut soulagée de cet acte, ainsi elle se sentait bien. Puis elle le prit elle aussi dans ses bras. Cette étreinte réchauffa le cœur de la petite, et petit à petit, elle retrouvait ses couleurs, ses sentiments. Elle versa une larme, qui coula entre leurs joues, les mouilla ainsi d’un seul fluide salé et vint s’écraser sur le pied d’Elliot qui y vit mille étoiles. Mais seul lui pouvait les voir, elles n’existaient pas pour les autres, pas même pour la petite. Mais le temps fini par leur faire comprendre qu’il fallait s’arrêter pour faire de leur journée ce qu’ils devaient en faire.

Ils passèrent une journée magnifique, sans étoile, sans question. Juste la présence l’un de l’autre. A jouer, à rêver, et à danser même, mais pas vraiment, parce que d’autres les regardaient. Il oublièrent, le temps de cette journée, toutes les questions qui les tracassaient. Ils vivaient simplement, harmoniquement. Et leur bonheur se reflétait dans les yeux des autres, qui, à leur tour, jouaient comme des êtres vidés du mal. La petite riait, riait et riait. Elle avait accepter Elliot dans son monde, et les étoiles n’étaient plus les seules à pouvoir accéder à son secret. Elle partageait maintenant sa joie, sa tristesse… sa vie. Elle partageait tout ça comme elle le faisait avec les étoiles, bien que les étoiles ne jouaient ni ne dansaient avec elle. Et puis, les étoiles, elles restent silencieuses. Le temps passa si vite que le soir arriva quand ils pensaient qu’il était midi. Et, sur le chemin du retour, ils ne purent se quitter. Ils restèrent des heures à parler et à parler. Dans le jardin de la petite, devant la porte, parler pour tout, de tout. Et puis finalement ils durent rentrer, parce qu’ils ne pouvaient rester éternellement là, bien qu’ils auraient pu, si vitalement ils en étaient capable. Alors que le soleil commençait sa chute, ils se séparèrent pour rentrer chacun dans leur logement respectifs. La petite mangea le bon plat que lui avait préparé son père. Puis alla se coucher, sans même songer aux étoiles, ni même les voir. Pourtant elles étaient revenues au cour de la journée
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PostScriptum

Ceci n’est une fable, j’ai voulu faire une sorte de conte mais ce n’en est pas un non plus. C’est entre ça et une simple nouvelle.

Poeme de Kabda

Poète Kabda

Kabda a publié sur le site 66 écrits. Kabda est membre du site depuis l'année 2012.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Les Étoiles Ont Disparuil etε ynə fwa, dɑ̃ la site dε ʁεzɔ̃, paʁ œ̃n- ivεʁ ʃo, ynə fijə ki ʁεvε oz- etwalə. setε lə tɑ̃z- u lε nɥi sɔ̃ lε plys lɔ̃ɡ, kɑ̃ la lynə kɔmɑ̃sə a seklεʁe e kə lεz- etwalə la sɥive ɑ̃ milə ʁitmə difeʁɑ̃, dø lɥœʁ salymεʁe osi dɑ̃ lə kʁistal dεz- iø dynə ɑ̃fɑ̃, sεtə fijə ki ʁεvε oz- etwalə. εllə lε kɔ̃tɑ̃plε o tʁavεʁ də lɔpskyʁite ɑ̃ sɛ̃vɑ̃tɑ̃ dεz- istwaʁə maɲifik. e lə ʒuʁ, kɑ̃ lə sɔlεj lε kaʃε, εllə sə dizε ka la tɔ̃be də la nɥi, εllə ʁətʁuvəʁε sε bjɛ̃ εme puʁ paʁtaʒe avεk εllə dε mɔmɑ̃z- inui kεllə sələ puvε kɔ̃pʁɑ̃dʁə. εllə sə vwajε maʁʃɑ̃ dɑ̃ lə sjεl, akɔ̃paɲe də sε miljɔ̃ dekla də lymjεʁə, paʁkuʁɑ̃ lεspasə o lɥœʁz- etɛ̃səlɑ̃tə.

œ̃ ʒuʁ, la pətitə fijə ʁɑ̃tʁε dynə ʒuʁne fatiɡɑ̃tə. εllə dy syʁmɔ̃te œ̃ koʃəmaʁ ki lavε ɡlase də pœʁ dyʁɑ̃ tu sɔ̃ sɔmεj. εllə dy kuʁiʁ puʁ nə pa εtʁə ɑ̃ ʁətaʁ. εllə tɔ̃ba dɑ̃ sa kuʁsə plyzjœʁ fwaz- e fini paʁ aʁive ɑ̃ ʁətaʁ, malɡʁe tu. εllə ʁεsta silɑ̃sjøzə tutə la ʒuʁne e pεʁsɔnə nə lɥi adʁesa la paʁɔlə. εllə navε ʒamε sese də pɑ̃se oz- etwalə ki la ʁasyʁəʁε. də ʁətuʁ ʃez- εllə, tuʒuʁ silɑ̃sjøzə, εllə atɑ̃di la tɔ̃be də la nɥi o ʁəbɔʁ də sa fənεtʁə ɑ̃ kɔ̃tɑ̃plɑ̃ la lynə ki seklεʁsisε o fyʁ e a məzyʁə kə lə sjεl sasɔ̃bʁisε.

mε sεtə nɥi la lεz- etwalə ʁεstεʁe kaʃe. okynə nə sə mɔ̃tʁa, kɔmə si εlləz- osi lavε abɑ̃dɔne. səla latʁista ɑ̃kɔʁə plysz- e sε sɑ̃z- œ̃ mo kεllə ɡaɲa sɔ̃ li, lə kœʁ blese mε lεspʁi tuʒuʁ pɑ̃sif. εllə nə ʁεva pa sεtə nɥi la, sələ lɔpskyʁite la plys tɔtalə lakɔ̃paɲa dyʁɑ̃ sɔ̃ sɔmεj. e lə matɛ̃, pɑ̃sɑ̃ oz- etwalə, εllə pʁi lə kuʁ də sa ʒuʁne, akɔ̃paɲe dynə melɑ̃kɔli kεllə navε ɑ̃kɔʁə ʒamεz- epʁuve. bjɛ̃ plys silɑ̃sjøzə kə la vεjə, εllə aʁpɑ̃tε la ʁutə paʁ otɔmatismə, u bjɛ̃ paʁ iɲɔʁɑ̃sə. mεz- oʒuʁdɥi, lə pəti εlljo, ki avε ʁəmaʁke sɔ̃n- εʁ tʁistə dəpɥi la vεjə vɛ̃ lɥi dəmɑ̃de sə ki lafεktε tɑ̃.
« ləs etwalə mɔ̃ abɑ̃dɔne, di tεllə kɔmə si sə fy la sɑ̃tjεmə fwa kεllə lə ʁepetε. setε puʁtɑ̃ bjɛ̃ la pʁəmjεʁə.
lεz- etwalə nabɑ̃dɔne pεʁsɔnə, ʁepɔ̃di εlljo avεk œ̃ suʁiʁə ɑ̃kuʁaʒɑ̃.
εllə sɔ̃ puʁtɑ̃ bjɛ̃ paʁti, ʒə lεz- ε atɑ̃dy jεʁ, mε ʁjɛ̃ nε vəny, εlləz- ɔ̃ dispaʁy.
ty veʁa sə swaʁ, nə tɑ̃ fε pa, εllə sɔ̃ syʁəmɑ̃ paʁtiz- ɑ̃ vakɑ̃sə la nɥi dεʁnjεʁə. »
bjɛ̃ kə la pətitə nə mɔ̃tʁa okœ̃ siɲə də ʁeʒuisəmɑ̃, εllə ʁəmεʁsja ɛ̃teʁjəʁəmɑ̃ εlljo də sɛ̃kjete puʁ εllə. dœ̃ supiʁə εllə sə ʁasyʁa, apʁε tu, lεz- etwaləz- ɔ̃ bjɛ̃ lə dʁwa a dε vakɑ̃sə. εllə ʁəɡaɲa sɔ̃ dɔmisilə. o ʁəbɔʁ də la fənεtʁə, də la mεmə fasɔ̃ kə la vεjə, εllə kɔ̃tɑ̃pla lə sjεl. mε sələ la nwaʁsœʁ epεsə dynə nɥi sɑ̃ lynə avε dεɲe fεʁə pʁezɑ̃sə o ʁɑ̃de vu. elaz- okynə etwalə napaʁy… etε tεllə vʁεmɑ̃ paʁti ? lavε εllə abɑ̃dɔne ? apʁεz- ynə lɔ̃ɡ atɑ̃tə, la pətitə fy buləvεʁse… lεz- etwaləz- avε dispaʁy.

o lɑ̃dəmɛ̃, apʁεz- ynə movεzə nɥi, piʁə ɑ̃kɔʁə kə la vεjə, plεnə də dutə e də dezεspwaʁ, la pətitə dəmɑ̃da a sɔ̃ pεʁə puʁkwa lεz- etwaləz- avε dispaʁy. il ʁepɔ̃di kil navε ʁjɛ̃ ʁəmaʁke, mε kə lεz- etwaləz- etε la, paʁfwaz- ɔ̃ nə lε vwa pa. la pətitə lɥi dəmɑ̃da sil kʁwajε a sa paʁsə kɔ̃ lɥi avε εksplike lε ʃozəz- ɛ̃si. sɔ̃ pεʁə lɥi di kεllə alε εtʁə ɑ̃ ʁətaʁ si εllə nə paʁtε pa mɛ̃tənɑ̃. alɔʁ la pətitə paʁti kyʁjøzə e ɛ̃kjεtə, mε syʁtu desɥ. εllə etε pεʁsɥade kə lεz- etwaləz- avε dispaʁy, kɔ̃ nə lε vwajε pa paʁsə kεllə netε pa la, pa paʁsə kεlləz- etε kaʃe. εllə ʁəvy εlljo, ki vɛ̃ la vwaʁ diʁεktəmɑ̃ e lɥi di kə lɥi osi navε pa vy lεz- etwalə lɔʁskil avε kɔ̃tɑ̃ple lə sjεl la vεjə. εllə lɥi di kə sε paʁsə kεlləz- ɔ̃ dispaʁy, εlləz- ɔ̃ abɑ̃dɔne la site. εlljo la ʁasyʁa ɑ̃ dizɑ̃ kɔ̃ nɑ̃ savε ʁjɛ̃, sε paʁɑ̃ lɥi avε di kə setε sɑ̃ dutə dy o fyme dε nuvεlləz- yzinə ki avε ɑ̃ʁɔbe lə sjεl dynə epεsə kuʃə e kɔ̃ nə puvε plys vwaʁ a tʁavεʁ. apʁεz- œ̃ kuʁ ʁəɡaʁ, o tʁavεʁ dykεl il sə kɔ̃pʁiʁe ɛ̃stɛ̃ktivəmɑ̃, il desidεʁe kilz- iʁε tʁuve la ʁepɔ̃sə. il falε savwaʁ puʁkwa !

εlljo vuly dabɔʁ kɔnεtʁə lavi dεz- otʁəz- ɑ̃fɑ̃, mε la pətitə avε tʁo pœʁ dø, il lɥi etε ɛ̃kɔnys. εllə avε pœʁ kɔ̃ nə sɛ̃teʁεsə pa a εllə, paʁsə kə sa timidite lavε tuʒuʁz- ɑ̃pεʃe də vivʁə lε mɔmɑ̃ maʒik kə paʁtaʒe lεz- ɑ̃fɑ̃ kɑ̃t- il ʒue. mε lə du suʁiʁə e la mɛ̃ tɑ̃dɥ dεlljo lɥi ʁədɔnεʁe kuʁaʒə e, ɑ̃sɑ̃blə, ilz- alεʁe kεstjɔne lεz- otʁəz- ɑ̃fɑ̃. εlljo, ki navε pa pœʁ dø pɥiskil lε kɔnεsε dəpɥi plyzjœʁz- ane deʒa, lœʁ poza la kεstjɔ̃ :
« puʁkwa lεz- etwaləz- ɔ̃ tεllə dispaʁy ?
paʁsə kɔ̃ na plys bəzwɛ̃ dεlləz- avεk tutə lε lymjεʁə də la vilə, di bʁaim, alɔʁz- εllə sɔ̃ paʁti.
nɛ̃pɔʁtə kwa, ʁeplika lysi, lεz- etwalə nə sɔ̃ pa la puʁ nu, kɔ̃n- ε bəzwɛ̃ də lœʁ lymjεʁə u nɔ̃ nə ʃɑ̃ʒə ʁjɛ̃. εllə sə sɔ̃ tutə kɔ̃syme vwala tu.
pa pɔsiblə, pa tutə la mεmə nɥi di εlljo.
εllə sɔ̃ tutə dəvənɥ dεz- etwalə filɑ̃tə, paʁsə kεlləz- ɑ̃n- avε maʁə də vwajaʒe tutə sələ… sεtə analizə də ʃaʁlə- səma œ̃ dutə ʃe lεz- otʁəz- ɑ̃fɑ̃.
sə nε pa pɔsiblə, lεz- etwalə nə sɔ̃ mεmə pa dεz- etwalə filɑ̃tə, ʁetɔʁka samɥεl.
sε djø ki lεz- a ɑ̃ləve paʁsə kil nɑ̃n- avε plysz- ase puʁ fεʁə dε nuvo mɔ̃də di εstεʁə.
mwa ʒi kʁwa pa, di ynə pətitə vwa.
sə nε pa nɔʁmal kə lεz- etwalə swae paʁtiz- alɔʁ kə lə sɔlεj ε tuʒuʁ la. »
sə kə vənε də diʁə alisə ɛ̃pʁesjɔna tu lə mɔ̃də. efεktivəmɑ̃, kɔmə il lavε apʁiz- il i a pø də tɑ̃, lə sɔlεj εt- ynə etwalə. si lεz- etwaləz- avε dispaʁy, lə sɔlεj oʁε dy dispaʁεtʁə lɥi osi. lεz- ɑ̃fɑ̃ ʁεstεʁe pɑ̃sif, sɑ̃ kokœ̃ nə tʁuvə də ʁepɔ̃sə a aʒute. il desidεʁe də dəmɑ̃de a lœʁ pʁɔfesœʁ, ki dəvʁε sεʁtεnəmɑ̃ avwaʁ la ʁepɔ̃sə. alɔʁ, tusz- ɑ̃ ɡʁupə, il sə diʁiʒεʁe vεʁ lə byʁo dy pʁɔfesœʁ ki, a lœʁ aʁive setɔna də lœʁ si ɡʁɑ̃ nɔ̃bʁə e dəmɑ̃da sə kil deziʁε. lεz- ɑ̃fɑ̃ dəmɑ̃dεʁe alɔʁz- ɑ̃ kœʁ disɔnɑ̃ la kεstjɔ̃ ki lœʁ mɔ̃tε a la tεtə : puʁkwa lεz- etwaləz- ɔ̃ tεllə dispaʁy ? lə pʁɔfesœʁ, ki nə setε pa ʁɑ̃dy kɔ̃tə də sə fε, lœʁ ʁepɔ̃di kə sə nε stʁiktəmɑ̃ pa pɔsiblə, « sə nε pa paʁsə kɔ̃ nə pø pa vwaʁ ynə ʃozə kεllə nεɡzistə pa. » pɥiz- il dəmɑ̃da oz- ɑ̃fɑ̃ də lə lεse kaʁ il avε ɑ̃kɔʁə boku də ʃozəz- a fεʁə.
mε də tutə sε kɔ̃klyzjɔ̃, la pətitə nɑ̃ kʁwajε okynə e si εllə etε pεʁsɥade dynə ʃozə sε bjɛ̃ kə lεz- etwaləz- avε dispaʁy, e nɔ̃ kɔ̃ nə puvε pa lε vwaʁ. εlljo la ʁekɔ̃fɔʁta ɑ̃ lɥi dizɑ̃ kil finiʁε paʁ tʁuve, il fo ʒystə dəmɑ̃de a dε ʒɑ̃ ki sɔ̃ mjø ʁɑ̃sεɲe.

ilz- alεʁe ɑ̃sɥitə tus døz- a lɔpsεʁvatwaʁə syʁ la kɔlinə. apʁε tu, sε bjɛ̃ la kɔ̃ vwa lə mjø lεz- etwalə. lə ljø ʁavisε la pətitə, dabɔʁ paʁ laʁʃitεktyʁə ɑ̃sjεnə fεtə də pjeʁə- dusəz- o ʁəflε dɑ̃bʁə, mε syʁtu paʁsə kɔ̃n- i vwa lεz- etwalə, i kɔ̃pʁi lə ʒuʁ. fasə a lɔpsεʁvatwaʁə, ɛ̃timide paʁ la maʒεstyozite dy sitə, il nozεʁe pa ɑ̃tʁe. mε la pɔʁtə suvʁi syʁ øz- e dəʁjεʁə εllə sə tənε œ̃ ɡʁɑ̃t- ɔmə mɛ̃sə o tɛ̃ palə e o ʃəvø mεle. εlljo e la pətitə pʁiʁe pœʁ e il kɔmɑ̃sεʁe a sɑ̃n- ale ɑ̃ sεkskyzɑ̃ davwaʁ dy fεʁə eʁœʁ ɑ̃ fʁapɑ̃ isi.
« ʒə tə kɔnε, di lə ɡʁɑ̃t- ɔmə, ty ε la pətitə ki kɔ̃tɑ̃plə lεz- etwaləz- avεk amuʁ. »
la pətitə akjεsa timidəmɑ̃ e, a la sɥitə dœ̃ ʒεstə dɛ̃vitasjɔ̃, ɑ̃tʁa avεk εlljo dɑ̃ lɔpsεʁvatwaʁə. setε œ̃ ljø dotɑ̃ plys bo a lɛ̃teʁjœʁ. lε myʁz- etε ʁəkuvεʁ də fʁεsk ʁəpʁezɑ̃tɑ̃ la vwa lakte. dεz- apaʁεjz- eniɡmatik fiɡyʁε o katʁə kwɛ̃ də la salə pʁɛ̃sipalə u, ɑ̃ sɔ̃ sɑ̃tʁə sə tʁuvε œ̃n- imɑ̃sə telεskɔpə. apʁεz- avwaʁ ʁɑ̃ʒe kεlk dɔkymɑ̃, lɔmə ʁəvɛ̃ vεʁz- ø.
« dabɔʁ ʒə mə pʁezɑ̃tə, ljɔnεl ɡʁizɔ̃, ʒetydi isi lə kɔ̃pɔʁtəmɑ̃ də nɔtʁə sjεl. ʒə pɑ̃sə savwaʁ puʁkwa vuz- εtə vənys. vuz- osi vuz- ave ʁəmaʁke la dispaʁisjɔ̃ dεz- etwalə. ʒə ni vwaz- okynə εksplikasjɔ̃, ni mε kɔlεɡ dajœʁ, mε nuz- esεjɔ̃ tus dɑ̃ tʁuve. mε lə fε ε kεlləz- ɔ̃ ʁeεllmɑ̃ dispaʁy e noz- ɑ̃ʁəʒistʁəmɑ̃ nə mɔ̃tʁe ʁjɛ̃.
alɔʁ si ɔ̃ nə lε vwa pa, sε bjɛ̃ kεllə nə sɔ̃ plys la, e pa kεllə sɔ̃ kaʃe.
efεktivəmɑ̃, mε ty sε, kɑ̃ kεlkə ʃozə dɛ̃kʁwajablə sə pasə, lεz- adyltə pʁefεʁe sə diʁə kə səla ʁεstə dɑ̃ la nɔʁmalite, kaʁ lεz- evεnəmɑ̃ syʁnatyʁεl sɔ̃ tʁo kɔ̃plike puʁ kil pɥise lεz- admεtʁə, sə səʁε kɔ̃tʁədiʁə tutə lœʁ kʁwajɑ̃sə. ʒə vu fəʁε savwaʁ si ʒε də nuvεlləz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃z- o syʒε dεz- etwalə. »

la pətitə e εlljo kitεʁe lɔpsεʁvatwaʁə dœ̃ pa lɑ̃. il pɑ̃sε a la sɥitə də lœʁ ɑ̃kεtə, kɔmɑ̃ ɑ̃n- apʁɑ̃dʁə plys ? il savε mɛ̃tənɑ̃ kə lεz- etwaləz- avε vʁεmɑ̃ dispaʁy… ɑ̃fɛ̃ setε o mwɛ̃ lavi dy spesjalistə. mε lœʁ paʁɑ̃z- e lœʁ pʁɔfesœʁ setε dɔ̃k tʁɔ̃pe ? alɔʁ kə dəpɥi lœʁ plys pətitə ɑ̃fɑ̃sə il kʁwajε mo puʁ mo tu sə kə sø la lœʁ dizε. tu lə mɔ̃də pø sə tʁɔ̃pe pɑ̃sa la pətitə. alɔ̃ vwaʁ lə ɡʁɑ̃t- ilja. il avε fε œ̃n- εkspoze lɑ̃ dεʁnje syʁ lεz- etwaləz- e la ɡalaksi ki lɥi avε valy ynə tʁε bɔnə nɔtə, il oʁε sεʁtεnəmɑ̃ ynə ʁepɔ̃sə.

aʁive dəvɑ̃ la mεzɔ̃ u ilja vivε, lε dø pətiz- ezitεʁe a i ɑ̃tʁe. iljaz- etε ʁepyte puʁ nə pa εtʁə tʁεz- akœjɑ̃ e sa famijə nɔ̃ plys. mεz- il falε savwaʁ, lεz- etwalə sɔ̃ plysz- ɛ̃pɔʁtɑ̃tə puʁ kə nɔtʁə pœʁ pɥisə nuz- aʁεte, pɑ̃sεʁe til sɛ̃kʁɔnikəmɑ̃. alɔʁz- ɑ̃sɑ̃blə il pʁesεʁe la sɔnεtə ki ʁətɑ̃ti dɑ̃ tutə la mεzɔ̃. ynə famə aʒe vɛ̃ lœʁ uvʁiʁ la pɔʁtə e, apʁεz- œ̃ tɑ̃ də ʁeflεksjɔ̃, εlljo dəmɑ̃da si iljaz- etε isi. la mεʁə akjεsa e lapəla. εllə di kil alε aʁive. εllə lε fi ɑ̃tʁe ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃. ilja desɑ̃di ɑ̃ tʁɔ̃bə lεz- εskalje ki fəzε fasə a lɑ̃tʁe. εlljo lɥi dəmɑ̃da sil savε puʁkwa lεz- etwaləz- avε dispaʁy. mεz- ilja nɑ̃ savε ʁjɛ̃, il nə fi kə ʁepete sə kə sε paʁɑ̃ lɥi avε di :
« sε də la fotə dε nɔmadə, ilz- ɑ̃pɔʁte avεk ø no suʁiʁəz- e no pulə, mɛ̃tənɑ̃ il vɔle lεz- etwalə ! fyʁjø də ʁaʒə, il lε fi sɔʁtiʁ e ʁəmɔ̃ta dɑ̃ sa ʃɑ̃bʁə.
ʒi kʁwa pa ! di la pətitə, ɑ̃ ʁəɡaɲɑ̃ la ʁy. il di sa paʁsə kil nə sε pa, il akyzə a tɔʁ !
ɔ̃ va vwaʁ paʁ nu mεmə, di εlljɔt »
ilz- ɑ̃tamεʁe la ʁutə də la plasə dε nɔmadə. ɑ̃n- aʁivɑ̃ pʁε dy vilaʒə, lε dø pəti ʁalɑ̃tiʁe, kaʁ ynə pœʁ ɛ̃kɔnɥ lε pʁiʁe də plɛ̃ fuε. ɔ̃ lœʁ avε di tεllmɑ̃ də ʃozə syʁ sə pəplə kil nə savε plysz- ɑ̃ kwa kʁwaʁə. mε, a la vɥ də lœʁ aʁive, tʁwaz- ɑ̃fɑ̃z- e dø paʁɑ̃ lεz- akœjiʁ də la manjεʁə la plys ʃaləʁøzə kil pɥisə εɡziste. lε nɔmadə lœʁ tɑ̃diʁe dε fʁɥiz- e dε leɡymə, fʁεz- e kyltive dø mεmə, sɑ̃ pʁɔdɥi tɔksikə… lε mεjœʁ dy mɔ̃də. apʁεz- avwaʁ ɡute sə fεstɛ̃, la pətitə lœʁ poza la famøzə kεstjɔ̃ o syʒε dεz- etwalə. lε nɔmadə lɥi diʁe kil vwae lεz- etwalə mjø kə pεʁsɔnə kaʁ il nə sɔ̃ pa eblui pa lε lymjεʁə də la vilə. il dizε kə lœʁz- ɑ̃sεtʁəz- avε deʒa ʁəmaʁke la dispaʁisjɔ̃ dεz- etwalə. sεt evεnəmɑ̃ avε efʁεje tu lə mɔ̃də, e tus sə pozε dε kεstjɔ̃. la fɛ̃ dy mɔ̃də ? œ̃ fε natyʁεl ? œ̃ pʁɔblεmə ymɛ̃ ? ynə kɔ̃dɑ̃sasjɔ̃ də latmɔsfεʁə ? lε kɔ̃stεllasjɔ̃ sə sɔ̃ defɔʁme ? tɑ̃ də kεstjɔ̃ ki nə tʁuvεʁe ʒamε ʁepɔ̃sə, kaʁ apʁε plyzjœʁ nɥi nwaʁə, lεz- etwalə ʁeapaʁyʁe. səla ʁasyʁa la pətitə, paʁsə kə lœʁ teɔʁi ɛ̃plikε lə fε kə lεz- etwaləz- alε ʁeapaʁεtʁə. səla ʁasyʁa εlljo, paʁsə kil savε kə lε nɔmadə sɔ̃ dε ʒɑ̃ ʁεspεktablə, e kil sɔ̃ miz- a lekaʁ sələmɑ̃ paʁsə kə lε sedɑ̃tεʁə nə kɔ̃pʁεne pa lœʁ mɔdə də vi. mεz- il etε tɑ̃ də ʁɑ̃tʁe, kaʁ la nɥi alε ʁapidəmɑ̃ tɔ̃be. lə mɔmɑ̃ pase avεk sə pəplə maɲifikə ʁεsta dɑ̃ la tεtə dεz- ɑ̃fɑ̃z- ɑ̃kɔʁə lɔ̃tɑ̃, e syʁ lə ʃəmɛ̃ dy ʁətuʁ, bjɛ̃ kə lœʁ pa fy pʁese, ilz- avε kɔmə suvəniʁ lε maɲifik myzik kə lœʁ avε ʒue lε nɔmadə. εlljo ʁakɔ̃paɲa la pətitə pɥi ʁətuʁna ʃe lɥi. ʃakœ̃ ʃez- øz- il pɑ̃sε a lotʁə e oz- etwalə ki nə sə mɔ̃tʁε tuʒuʁ pa.

lə lɑ̃dəmɛ̃, dε lε pʁəmjεʁə lɥœʁ dy ʒuʁ, la pətitə fy ʁevεje paʁ lə sɔlεj ki tʁavεʁsε sɔ̃ ʁido. lə sɔlεj etε bjɛ̃ pʁezɑ̃ lɥi, kɔ̃tʁεʁəmɑ̃ a sε sœʁ. alɔʁz- avεk atə εllə ʁəʒwɛ̃ εlljo, ki latɑ̃dε, kɔmə tuʒuʁ. il sesεjεʁe dɑ̃z- œ̃ paʁk, lə plys bo də la site. apʁεz- œ̃ lɔ̃ silɑ̃sə, la pətitə dəmɑ̃da :
« ty kʁwa kynə dε ʁepɔ̃sə kɔ̃n- a y ε veʁidikə ?
ʒə kʁwa kə nɔ̃, ʒə kʁwa kə sa depɑ̃ də sə kɔ̃ vø kʁwaʁə, e si ty pɑ̃sə kεllə sɔ̃ ʒystə paʁti, alɔʁ puʁ twa εllə lə sɔ̃. e sε sa ki kɔ̃tə, pɥiskə sεt- ɑ̃ fɔ̃ksjɔ̃ də sa kə ty aʒiʁa paʁ la sɥitə.
lε nɥi sɔ̃ nwaʁə kɔmə lɑ̃kʁə də mε plys vjø stilo. la nɥi nε plys bεllə, εllə nε plys kɔʁifjɑ̃tə. lεz- etwalə sɔ̃ paʁti paʁsə kə ʒə lœʁ ɑ̃ dəmɑ̃dε tʁo, e ʒə nə dɔnε ʁjɛ̃.
ty kʁwa sa ? pεʁsɔnə na ʒamε ʁjɛ̃ dɔne oz- etwalə, puʁkwa tɑ̃ vudʁε tεllə davwaʁ fε kɔmə tus lεz- otʁə ?
paʁsə kə lεz- otʁə- nə lœʁ dəmɑ̃de ʁjɛ̃, il ʁəɡaʁde e pase lœʁ ʃəmɛ̃ sɑ̃ ʁəkɔnεsɑ̃sə də lilyminasjɔ̃ də sə mɔ̃də kɑ̃ lɔpskyʁite lə mənasə.
alɔʁz- εllə səʁε paʁti puʁ fɥiʁ ta ʁəkɔnεsɑ̃sə ? sa nə tjɛ̃ pa dəbu. nə tə ʁəpʁoʃə pa lœʁ dispaʁisjɔ̃, ty ni ε puʁ ʁjɛ̃. pø εtʁə kεllə paʁte puʁ kə lɔ̃ sə ʁɑ̃də kɔ̃tə də lœʁ εɡzistɑ̃sə, də lœʁ bote e lœʁ lymjεʁə. ɔ̃n- a tɑ̃dɑ̃sə a ublje sə kɔ̃ vwa tus lε ʒuʁ, mε si sεtə ʃozə si kɔtidjεnə sɑ̃ va, la, ɔ̃ ʁəse œ̃ mɑ̃kə.
εllə mə mɑ̃ke.
nə tɑ̃ fε pa, εllə ʁəvjɛ̃dʁɔ̃. »
εlljo lɥi di kil falε kɔ̃tinɥe, a fɔʁsə davwaʁ lεz- avi dε ʒɑ̃, il finiʁε paʁ tʁuve ynə εksplikasjɔ̃ a tu sa. alɔʁ la pətitə lɥi di kil falε ale vwaʁ lɔ̃klə aʁno. kil εksplikə tʁε bjɛ̃ lε ʃozə, e kil nə tʁɑ̃sfɔʁmə pa lεz- istwaʁə kɑ̃t- il paʁlə oz- ɑ̃fɑ̃, kɔ̃tʁεʁəmɑ̃ a boku dotʁə. il sə miʁe ɑ̃ ʁutə, sə dəmɑ̃dɑ̃ sə kə lɔ̃klə puʁʁε lœʁ apʁɑ̃dʁə. pɥiz- apʁε plyzjœʁ minytə də maʁʃə, ilz- aʁivεʁe dəvɑ̃ la pətitə mεzɔ̃ də lɔ̃klə aʁno. εllə etε fεtə də bwa blɑ̃. ynə mεzɔ̃ tu mɔdεstə, mε bεllə dɑ̃ sa sɛ̃plisite. o kɔ̃takt də la sɔnεtə e o sɑ̃tœʁ dy bazilik ki pusə dəvɑ̃ lɑ̃tʁe, la pətitə sə ʁapəla tus lε mɔmɑ̃ pasez- isi, a diskyte də tu, dε ʃozəz- ɛ̃kɔnɥ dy mɔ̃də dεz- ɑ̃fɑ̃, kə lɔ̃klə aʁno aksεptε də ʁevele, a kɔ̃disjɔ̃ kə səla najə pa tʁo lwɛ̃. tu sa sɑ̃ bɔbaʁ e sɑ̃ pase pa katʁə ʃəmɛ̃. mε la, lə syʒε etε œ̃ pø difeʁɑ̃, sə syʒε lεsε tu lə mɔ̃də pεʁplεksə. lɔ̃klə uvʁa la pɔʁtə e ɔfʁi œ̃ ʒiɡɑ̃tεskə suʁiʁə a la vy də la pətitə.
sa fε lɔ̃tɑ̃ kə ʒə nə tε vy.
sε vʁε, ʁepɔ̃di tεllə. ty εmə tuʒuʁ lε ʁozə dε sablə ? ʒɑ̃n- ε ʁaməne puʁ twa. lɔ̃klə ɔfʁi ɑ̃ ʁepɔ̃sə œ̃ suʁiʁə ʃaʁme ɑ̃ ʁəflε dynə ymœʁ εkstazje də sə famø pʁezɑ̃.
ɑ̃tʁe dɔ̃k, di til. kə mə vo sεtə vizitə ? ʒə paʁi kə lεz- etwaləz- i sɔ̃ puʁ kεlkə ʃozə.
alɔʁ ty a ʁəmaʁke kεlləz- ɔ̃ dispaʁy, ʁepɔ̃di la pətitə ɑ̃ penetʁɑ̃ la mεzɔnεtə, sɥivi dεlljo ki sə fəzε timidə.
ʒε ʁəmaʁke kə ʒə nə pø plys lε vwaʁ, mε ʒə nə pø pa diʁə si εlləz- ɔ̃ ʁeεllmɑ̃ dispaʁy.
εllə nə sɔ̃ plys dɑ̃ lə sjεl.
tjɛ̃ pʁɑ̃z- œ̃ pø də lε o mjεl avεk lε ʁozə dε sablə, sa vo bjɛ̃ tutə lεz- etwalə dy mɔ̃də.
pø εtʁə mε sə plεziʁ nə dyʁə pa.
apaʁamɑ̃ lεz- etwalə nɔ̃ plys ʁikana lɔ̃klə aʁno… il nə fo pa εtʁə tʁo diʁεkt puʁsɥivi til, εjɑ̃ kɔ̃state kə sa ʁəmaʁkə navε pa vʁεmɑ̃ plysz- a la pətitə. kε sə kɔ̃ kɔ̃statə ʒyska pʁezɑ̃ : kɔ̃ nə vwa plys lεz- etwalə dəpɥi dø nɥi. bɔ̃, sa nə pʁuvə okynə dispaʁisjɔ̃.
lə məsjø də lɔpsεʁvatwaʁə syʁ la kɔlinə il di kεlləz- ɔ̃ vʁεmɑ̃ dispaʁy.
a, mε ty sε, la sjɑ̃sə a afiʁme pɑ̃dɑ̃ dε sjεklə kə lə teʁə etε platə.
ui mε la, il a dεz- uti puʁ tu savwaʁ, di alɔʁz- εlljo.
kɔmɑ̃ vø ty məzyʁe lə to də sεl dɑ̃ lo avεk ynə ʁεɡlə ?
kwa ? ɛ̃teʁɔʒa la pətitə.
e bjɛ̃ pø εtʁə kavεk lεz- ɛ̃stʁymɑ̃ kil a, lə pʁɔfesœʁ də lɔpsεʁvatwaʁə nə pø pa fεʁə tus lε kalkyl nesesεʁə. pø εtʁə kil pø məzyʁe la distɑ̃sə ɑ̃tʁə la teʁə e ynə etwalə e kə sε kalkyl natεɲe okynə limitə. səpɑ̃dɑ̃ sa nə pʁuvə pa kεllə nεɡzistə pa. sɛ̃pləmɑ̃ kə noz- apaʁεj nə pəve la tʁuve. ty a bo avwaʁ dε ʒymεllə, si ty nə ʁəɡaʁdə- pa sə kil i a dəʁjεʁə twa, ty nə soʁa ʒamε sə kil i a.
sε maʁɑ̃ kɔmə vu paʁle, di εlljo
ʒə paʁlə kɔmə twa.
sεt- ɛ̃teʁesɑ̃, ʁəpʁi la pətitə… mε si lε siifik nɔ̃ pa ʁεzɔ̃, ki a ʁεzɔ̃ ?
a twa də deside, saʃə kə sə nə səʁa pa la veʁite, mε sələmɑ̃ sə kə ty ʃwazi də kʁwaʁə.
mwa ʒə vø kʁwaʁə kεllə ʁəvjɛ̃dʁɔ̃.
ʒə nɑ̃ dutə pa. mε ty vwa, ty ʃwazi sə kə ty vø kʁwaʁə, e ty lə fεz- ɑ̃ fɔ̃ksjɔ̃ də tε ɡu. si kεlkœ̃ ʁəpʁoʃə a kεlkə ʃozə la dispaʁisjɔ̃ dεz- etwalə, sε pø εtʁə kə, bjɛ̃ avɑ̃ sεtə istwaʁə, il nεmε ɡεʁə sεtə ʃozə e ko pʁəmje mal ki vjɛ̃, il fε œ̃ ljɛ̃ diʁεkt ɑ̃tʁə sε døz- elemɑ̃, sɑ̃ kil ni ε fɔʁsemɑ̃ də ʁapɔʁ. alɔʁ kɑ̃ ty kʁwazə kεlkœ̃ ki tə paʁlə dynə ʃozə kə ty vwa suz- œ̃n- otʁə ɑ̃ɡlə, ʃεʁʃə a savwaʁ puʁkwa, e ty veʁa sə kil kʁwa.
e si il kʁwa ɑ̃ kεlkə ʃozə ki mə deʁɑ̃ʒə, di εlljo ?
puʁkwa tə sɑ̃tiʁε ty deʁɑ̃ʒe ? sa kʁwajɑ̃sə nə tapaʁtjɛ̃ pa e pɥi si ty nε pa dakɔʁ, ʃεʁʃə a kɔ̃pʁɑ̃dʁə, e ʃεʁʃə a kɔnεtʁə sεtə pεʁsɔnə. ty avɑ̃səz- o mwɛ̃z- otɑ̃ ɑ̃ dekuvʁɑ̃ sə kə ty nεmə pa kɑ̃ dekuvʁɑ̃ sə kə ty εmə.

lə tɑ̃ lεsa plasə o silɑ̃sə də la meditasjɔ̃. lε tʁwa ʁətuʁnε sε fʁazə dɑ̃ lœʁ tεtə. εllə ʁəsɔʁtiʁɔ̃ dɑ̃ lœʁ ʁεvə, e paʁfwa kɑ̃t- il sɑ̃ suvjɛ̃dʁɔ̃. mε lœʁ avɑ̃sε, e lεz- ɑ̃fɑ̃ dəvε ʁɑ̃tʁe mɑ̃ʒe. alɔʁ, dynə maʁʃə fʁenetikə, plyto o ʁitmə də kuʁsə, lεz- ɑ̃fɑ̃ tʁavεʁsεʁe lε ʁy də la site puʁ ɡaɲe lœʁ ljø də ʁɑ̃de vu, u ɔ̃ lεz- atɑ̃dε puʁ mɑ̃ʒe. lɔʁ dy ʁəpa, εlljo e la pətitə, ki netε pa asi lœ̃n- a kote də lotʁə, ʁεstεʁe silɑ̃sjø, ʁefleʃisɑ̃ a sə kə lœʁ avε di lɔ̃klə aʁno. lynə pɑ̃sε a sə kεllə kʁwa, kə lεz- etwaləz- ɔ̃ dispaʁy e kεllə ʁəvjɛ̃dʁɔ̃. lotʁə kʁwajε sə kil pɑ̃sə, lεz- iøz- e lε mɛ̃ də la pətitə lavε tʁɑ̃sfɔʁme, ɑ̃n- etwalə sil lə falε puʁ la kɔ̃ble o dəla də sε nɥiz- ɔpskyʁə, lə mɑ̃kə ki sɔmεjε ɑ̃n- εllə.

il fyʁe sepaʁe tu la ʒuʁne, nefεktɥɑ̃ pa lε mεməz- aktivite, il nə pyʁe sə kʁwaze. mε la pɑ̃se ki lε ljε etε si fɔʁtə, kə sələ lεz- etwaləz- oʁε py lɛ̃teʁɔ̃pʁə. e dajœʁ pεʁsɔnə noʁε oze, bjɛ̃ kə tus lavε vy. alɔʁ, kɑ̃ lapʁε midi ʁətiʁə sε ʃalœʁz- e kə lə sɔlεj pʁepaʁə sɔ̃n- ɑ̃tεʁəmɑ̃ ʒuʁnalje, lε dø pəti sə ʁətʁuvεʁe e ɑ̃sɑ̃blə il debalεʁe lœʁ plɑ̃ kɑ̃ a la dispaʁisjɔ̃ dεz- etwalə. εlljo avε pɑ̃se a mɔ̃te syʁ la kɔlinə a la tɔ̃be də la nɥi, syʁ la paʁti la plys-otə e ʁəɡaʁde lεz- etwaləz- avεk ynə vɥ bjɛ̃ mεjəʁə. la pətitə avε pɑ̃se ɑ̃ʁəʒistʁe tutə la nɥi avεk ynə kaməʁa e vwaʁ ɑ̃sɥitə sə kə səla puʁʁε ʁevele. alɔʁ, myni də la kameʁa də la sœʁ dεlljo, il ɡʁɛ̃pεʁe syʁ la kɔlinə, plys-o kə lɔpsεʁvatwaʁə.

il falε œ̃ bɔ̃ mɔmɑ̃ avɑ̃ daʁive syʁ la kɔlinə. il maʁʃεʁe silɑ̃sjø, pɑ̃sɑ̃ oz- etwaləz- e a lotʁə. a pø pʁεz- a mi ʃəmɛ̃, il pasεʁe dəvɑ̃ ynə pətitə mεzɔ̃, plɑ̃te o miljø dœ̃ ʒaʁdɛ̃, klotyʁe dynə sɛ̃plə baʁjεʁə də bwa. ynə vjεllə damə apyie o pɔʁtijɔ̃ lε ʁəɡaʁdε avɑ̃se dəpɥi lə ba dy sɑ̃tje, lɔʁskilz- aʁivεʁe pʁε dεllə, εllə tɛ̃ sε mo :
« kɑ̃ ʒə ʁəɡaʁdə o tʁavεʁ də mɔ̃ miʁwaʁ ʒə vwa kεlkə etwalə. » εlljo e la pətitə saʁεtεʁe nεt, il nɑ̃ kʁwajε pa lœʁz- iø. il nə kɔnεsε pa sεtə damə, il nə lavε mεmə, a pʁjɔʁi, ʒamε vy. puʁtɑ̃ εllə lœʁ paʁla ɑ̃ tutə fʁɑ̃ʃizə dy syʒε ki lε tənε tɑ̃ a kœʁ. la vjεllə damə, kɔ̃pʁənɑ̃ bjɛ̃ lə kεstjɔnəmɑ̃ dεz- ɑ̃fɑ̃, kɔ̃tinɥa ɛ̃si :
« ʒə kʁwa kə sε lεspwaʁ ki mə fε vwaʁ lεz- etwalə, paʁsə ko tʁavεʁ dy miʁwaʁ, ʒə mə vwa vʁεmɑ̃, e ʒadmε…
vuz- admεte kwa ? di εlljo tʁo kyʁjø puʁ atɑ̃dʁə. la vjεllə damə lɥi suʁi, e ʁepɔ̃di.
ʒadmε kə paʁfwa ʒə pεʁ mε kʁwajɑ̃sə, ʒə nεspεʁə plys. alɔʁz- a nuvo ʒεspεʁə pɥiskə ʒə mə ʁɑ̃ kɔ̃tə kə sε nə plys kʁwaʁə ki mɑ̃lεvə lεz- etwalə. u bjɛ̃ kə lεz- etwalə sɔ̃ sεtə εspeʁɑ̃sə, sεtə kʁwajɑ̃sə.
sε bo, di εlljo, mε ʒə nə vwa pa lə ʁapɔʁ.
a ty bəzwɛ̃ də kɔ̃pʁɑ̃dʁə puʁ kə sə swa vʁε ? nɔ̃. lε ʃozə sɔ̃, kə ty lε kɔ̃pʁεnəz- u nɔ̃.
ui mε…
a ty y bəzwɛ̃ də kʁwaʁə kə lə sɔlεj swa ynə bulə də fø puʁ kil lə swa ?
bεn… nɔ̃, il letε avɑ̃.
alɔʁ nə ʃεʁʃə pa plys lwɛ̃, kʁwa sə kə ty vø, lε ʃozə sɔ̃t- ɛ̃si e εllə nɔ̃ pa bəzwɛ̃ kə ty lε kɔ̃pʁεnə puʁ εɡziste… e twa pətitə… vis ta vi sɑ̃z- etwalə, si ty sε lə fεʁə, vivʁə avεk səʁa milə fwa mεjœʁ.
mεʁsi madamə, di εllə timidəmɑ̃. » pɥiz- il kɔ̃tinyεʁe lœʁ ʁutə, ki netε dəvənɥ plys kasɑ̃sjɔ̃ o tʁavεʁ də fɔʁεz- e pʁεʁi mεle. il finiʁe paʁ atɛ̃dʁə lə sɔmε.

lɔʁizɔ̃ etε ɔʁɑ̃ʒə e ʁozə… œ̃ kuʃe də sɔlεj, ki lεsε lɔpskyʁite ʁəkuvʁiʁ la vilə də sɔ̃ napaʒə ɛ̃penetʁablə. lεz- etwalə netε pa dɑ̃ lə sjεl mεz- a lœʁ pje, o ba də la kɔlinə sɛ̃tijε la site, ɑ̃ lymjεʁə ʒonə, ʁuʒə, e paʁfwa vεʁtə. lεz- etwalə setε tεllə kaʃe dɑ̃ la site ? pʁi dœ̃ sɑ̃timɑ̃ ɑ̃vaisɑ̃, la pətitə sə sɑ̃ti etʁɑ̃ʒəmɑ̃ kɔ̃ble paʁ sεtə vɥ.
« sεt- osi bo kə lεz- etwalə… di tεllə alɔʁ dœ̃ tɔ̃ ʁεvœʁ.
sε mwɛ̃ bo kɑ̃t- ɔ̃ sε sə kə sε.
lə pʁɔblεmə, sε kə lε lymjεʁə də la vilə nə mə paʁle pa. ɔ̃ neʃɑ̃ʒə ʁjɛ̃, sε lymjεʁə la nɔ̃ pa davəniʁ… ʒə ni kʁwa pa.
sə nε pa sələmɑ̃ la lymjεʁə kə ty ʃεʁʃə…
nɔ̃… sε lεz- etwalə.
pø tεtʁə kə lεz- etwalə sɔ̃ lε lymjεʁə dε vilə də lεspasə, e kεllə nɔ̃ plys denεʁʒi puʁ bʁije.
sa mə paʁε etʁɑ̃ʒə.
pø tεtʁə kə sεt- a kozə də nu, ɔ̃n- a tεllmɑ̃ pɔ̃pe də lenεʁʒi puʁ lε lymjεʁə də la vilə, kil ni ɑ̃n- a plysz- ajœʁ…
lεz- etwalə nɔ̃ pa bəzwɛ̃ denεʁʒi puʁ bʁije, lεz- etwalə sɔ̃ lenεʁʒi… e ʒə nə kʁwa pa kεllə depɑ̃de də nu… bjɛ̃ o kɔ̃tʁεʁə. »
la pətitə afiʃε œ̃ suʁiʁə tʁɑ̃spaʁɑ̃, kεlljo fy ʁavi də kɔ̃state, bjɛ̃ kεllə ʁεstε ɛ̃teʁjəʁəmɑ̃ dezεspeʁe… kɑ̃t- ɔ̃ na plys də ʃwa dɑ̃ nɔtʁə avəniʁ, ɔ̃ na plys vʁεmɑ̃ də ʁεzɔ̃ də vivʁə. la pətitə lə pɑ̃sε fɔʁ, si fɔʁ kεllə sə vwajε pεʁdy, dɑ̃ lɔ̃bʁə ɔmnipʁezɑ̃tə kə labsɑ̃sə dεz- etwalə lɥi afiʃε. εlljo, ki nə savε pa u sə plase, la vwajɑ̃ pεʁdʁə sε kulœʁz- o ʁitmə dε səɡɔ̃də pase sɑ̃z- etwalə, desida də lɥi mɔ̃tʁe dotʁə- fɔʁmə- ki pεʁmεte də ʁεve. il lɥi pʁi tɑ̃dʁəmɑ̃ la mɛ̃, e ɑ̃sɑ̃blə, ilz- ɑ̃tamεʁe la desɑ̃tə də lotʁə vεʁsɑ̃ də la kɔlinə. sεt- œ̃n- ɑ̃dʁwa kə la pətitə nə kɔnεsε pa, e pɥiz- il fəzε sɔ̃bʁə… εllə avε pœʁ. εlljo lə vit, e lɥi di kil nə falε pa, kil alε lɥi mɔ̃tʁe œ̃n- ɑ̃dʁwa ki fε otɑ̃ ʁεve kə lεz- etwalə. il lɥi di osi kə sə nə səʁε pa lɔ̃, kεllə navε pa a sɛ̃kjete. mεz- il nə savɑ̃sa pa, də sɔʁtə a lɥi lεse lə ʃwa, kεllə fi apʁε ʁeflεksjɔ̃, ɑ̃ kɔ̃tinɥɑ̃ la ʁutə e ɑ̃ dəmɑ̃dɑ̃ u sə tʁuvε sə misteʁjøz- ɑ̃dʁwa.

il netε pa lwɛ̃, kεlk mεtʁə- tut- o plys. ilz- aʁivεʁe pʁε dynə paʁti də la kɔlinə denyde də vεʁdyʁə. œ̃n- εspasə ynikəmɑ̃ ʁoʃø, avεk səl døz- enɔʁməz- aʁbʁə- ki ɡʁɑ̃disε dɑ̃ lə sɑ̃s də la desɑ̃tə. la, sə tʁuvε ynə fɑ̃tə dɑ̃ la ʁoʃə, plyto ɡʁɑ̃də puʁ œ̃n- ɑ̃fɑ̃. il lɥi di kə setε a lɛ̃teʁjœʁ, kil fodʁε tʁavεʁse ynə zonə ɔpskyʁə. la pətitə ezita, mε finaləmɑ̃, εllə etε deʒa tʁo lwɛ̃ puʁ ʁəpaʁtiʁ. alɔʁ, tuʒuʁ la mɛ̃ dɑ̃ la mɛ̃, il sɑ̃ɡaʒεʁe paʁ la fɑ̃tə. ɔ̃ nə vwajε ʁjɛ̃ apʁε kεlkə mεtʁə. la pətitə avε tʁε pœʁ, a ʃakə kɔ̃takt də sa po syʁ ynə paʁwa ʁoʃøzə, εllə syʁsotε e seʁε fɔʁ la mɛ̃ dεlljo. o bu də kεlkz- ɛ̃stɑ̃, ki paʁyʁe εtʁə dε minytə ʁalɔ̃ʒe puʁ la pətitə, il debaʁkεʁe dɑ̃z- ynə ɡʁɔtə eklεʁe də milə fø. ynə kʁəvasə o plafɔ̃ lεsε ɑ̃tʁe la lymjεʁə də la lynə, ki sə ʁəfletε syʁ tutə lε paʁwa, o tʁavεʁ də kʁisto də ʁoʃə bløte. səla kʁeε ynə kɔ̃stεllasjɔ̃ də tus lε kote. syʁ lε myʁ, dɑ̃ lo ki staɲε o sɔl e o dəsy, kʁeɑ̃ ɛ̃si, œ̃ nuvo sjεl etwale. ɛ̃si, la lymjεʁə ɑ̃plisɑ̃ la salə e kɔlɔʁε tutə latmɔsfεʁə dœ̃ blø dazyʁ palə. avεk dε milje də pwɛ̃ sɛ̃tijɑ̃ də blø. la pətitə kʁwajε ʁεve, mεmə lεz- etwalə nə lɥi avε ʒamε ʁɑ̃dy sə spεktaklə.
« alɔʁz- εllə tə paʁle sε lymjεʁə la ? di εlljo ɑ̃ ʁjɑ̃ ʒɑ̃tijmɑ̃.
sε plys kə paʁle… sε maʒikə.
bεn sε maʒikə si ty vø kə sa lə swa… puʁ mwa sε ʒystə ɔptikə.
alɔʁ sε maʒikə… ʒə nə pɑ̃sε pa kotʁə ʃozə kə lεz- etwalə pɥise œ̃ ʒuʁ mə dɔne tɑ̃ demwa… mε ʒə dwaz- admεtʁə kə ʒə nɑ̃ nε pa ase vy.
isi sε mɔ̃ kwɛ̃ də ʁεvə. kɑ̃ la nɥi tɔ̃bə to, ʒi vε suvɑ̃. lɑ̃tʁe nε pa akœjɑ̃tə, alɔʁ pεʁsɔnə nə vjɛ̃ ʒamε, puʁtɑ̃ kɑ̃t- ɔ̃ sε sə kεllə kaʃə.
lε ʒɑ̃ nə sɔ̃ pa pʁε a pase o dəla dε ʃozə kɑ̃ lœʁ pʁəmje aspε ε ʁəpusɑ̃… sε sa kɔ̃ dəvʁε filme.
ʒε deʒa esεje, ɔ̃ nə vwa ʁjɛ̃ a la kameʁa… sεt- œ̃ bɔnœʁ puʁ lεz- iø, tʁo bo puʁ lə tʁɑ̃spɔʁte dɑ̃z- ynə bwatə də metal. »
la pətitə ʁətʁuvε sεz- εspwaʁz- o fyʁ e a məzyʁə kεllə kɔ̃tɑ̃plε lə spεktaklə. sa sə vwajε dɑ̃ sεz- iø, syʁ sε ʒuz- e su sɔ̃ kœʁ. εlljo lavε vy e səla lə ʁeʒuisε. il navε ʒamε mɔ̃tʁe sεt ɑ̃dʁwa a pεʁsɔnə. il kɔmɑ̃sε a sə fεʁə taʁ e il falε ʁɑ̃tʁe, kaʁ dε ʒɑ̃z- alε sɛ̃kjete də lœʁ absɑ̃sə. alɔʁz- il sə ləvεʁe, kɔ̃tɑ̃plɑ̃ ynə dεʁnjεʁə fwa la lymjεʁə maʒikə e ɑ̃tamεʁe la maʁʃə dy ʁətuʁ. εllə etε œʁøzə, sə mɔmɑ̃ lɥi avε dɔne œ̃ sɑ̃blɑ̃ detwalə, difeʁɑ̃ sεʁtə, mε tut- otɑ̃ pɥisɑ̃ puʁ sɔ̃ kœʁ, vwaʁə plys, kaʁ il fy ynikə e paʁtaʒe avεk εlljo, kεllə afεksjɔnε paʁtikyljεʁəmɑ̃. εllə aʁiva ʃez- εllə, apʁεz- avwaʁ diskyte, paʁle, eʃɑ̃ʒe kɔmə εllə nə lavε ʒamε fε. dε mɔmɑ̃z- ɛ̃timə paʁtaʒez- avεk εlljo. etε sə la lymjεʁə blø də la kavεʁnə ki lavε ʁɑ̃dy si a lεzə e ki avε deveʁuje la ʃεnə ki lɑ̃fεʁmε avɑ̃ ? u bjɛ̃ səla navε il ʁjɛ̃ a vwaʁ ? aʁive syʁ lə səj də la pɔʁtə, εllə lɥi ɔfʁi lə plys bo suʁiʁə də sa vi. œ̃ suʁiʁə si pʁesjø kɔ̃ lə ɡaʁdə o fɔ̃ də swa e kɔ̃ nə dɔnə kə tʁε ʁaʁəmɑ̃, paʁfwa mεmə ʒamε. εlljo sɑ̃ti sɔ̃ kɔʁ sə ʁeʃofe dynə ymœʁ salvatʁisə. ynə ɔ̃də ki lə paʁkuʁy a la ʁesεpsjɔ̃ də sə suʁiʁə. il sə sɑ̃tε si bjɛ̃… il paʁti avεk mal ʃe lɥi. avεk mal kaʁ εtʁə pʁε də la pətitə lɥi fəzε tɑ̃ də bjɛ̃, u plyto, lɥi fəzε ublje tu lə mal. mεz- il falε ʁɑ̃tʁe ʃe swa. sε kɑ̃t- ɔ̃ kitə lε ʃozə kɔ̃ sapεʁswa kɔ̃ lεz- εmə, sə di til ɛ̃teʁjəʁəmɑ̃ ɑ̃ pozɑ̃ dusəmɑ̃ sa tεtə syʁ sɔ̃n- ɔʁεje, pɥiz- il alε pɑ̃se oz- etwalə… oz- etwaləz- e a εllə. kɑ̃ a εllə, εllə pʁi œ̃ miʁwaʁ dɑ̃ la salə də bɛ̃ avɑ̃ dale sə kuʃe. εllə sə ʁəɡaʁda dədɑ̃, ʃεʁʃɑ̃ o dəla də sɔ̃ vizaʒə, œ̃ ʁəflε kaʃe dεllə mεmə. e, pεʁsɑ̃ la fənεtʁə, devje paʁ lə miʁwaʁ, œ̃n- ekla ʒonə bʁijɑ̃ apaʁy dɑ̃ lə sjεl. etε sə vʁεmɑ̃ sə kεllə kʁwajε ? εllə noza pa sə ʁətuʁne, puʁ sasyʁe kə setε bjɛ̃ vʁε. mεz- εllə fy ɔbliʒe, vulɑ̃ a tus pʁi savwaʁ. εllə sə ʁətuʁna, mε nə vit ʁjɛ̃ ki ʁəsɑ̃blε a ynə etwalə… œ̃ desεpsjɔ̃ lɑ̃paʁa, e εllə pεʁdi ɑ̃n- ynə fʁaksjɔ̃ də səɡɔ̃də, tutə la ɡεte e la ʒwa ki lɑ̃vəlɔpε. εllə ʁəɡaʁda ɑ̃kɔʁə dɑ̃ lə miʁwaʁ, puʁ sasyʁe, u sə ʁasyʁe, il i avε bjɛ̃ ynə etwalə, dɑ̃ la ɡlasə… mε pa dɑ̃ lə sjεl… ayʁi, εllə sə kuʃa, ʁəfεʁmɑ̃ lε dʁa syʁ εllə, kɔmə œ̃ lɛ̃səl la pʁɔteʒɑ̃ dy mistεʁə e də la veʁite.

o lɑ̃dəmɛ̃, epεʁdɥ də sε ʁεvə, sε sɑ̃timɑ̃z- etε paʁtaʒe, ɑ̃tʁə maʒi də la lymjεʁə blø djεʁ, ɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃sjɔ̃ dy miʁwaʁ, afinite puʁ εlljo, dezεspeʁe dεz- etwalə… e fatiɡe də sε kεstjɔ̃… εllə debyta sa ʒuʁne maʃinaləmɑ̃. maʁʃa dœ̃ pa lɑ̃ e otɔmatikə, pɥiskεllə dəvε bjɛ̃ avɑ̃se puʁ sə ʁɑ̃dʁə kεlkə paʁ. εllə aʁiva e εlljo, ki latɑ̃dε kɔmə dabitydə, vit o pʁəmje ɛ̃stɑ̃ kεllə nalε pa bjɛ̃. okœ̃ sɑ̃timɑ̃ nə sə deɡaʒε dεllə, səl œ̃ vidə ɑ̃ ʁəsɔʁtε. œ̃ vidə ʁəsɑ̃ti sinistʁəmɑ̃ paʁ sø ki lεmε. mεz- εlljo ala o dəla də sa, il vjɛ̃ vεʁz- εllə, ki nə ʁəɡaʁdε kə lə sɔl.
« ləs etwalə sɔ̃ tεllə lε səlz- a puvwaʁ tə dɔne ʁεzɔ̃ də vivʁə ? dəmɑ̃da til avεk ezitasjɔ̃.
ʒə nə dwa plys pɑ̃se oz- etwalə, ʒə dwa puvwaʁ vivʁə sɑ̃z- εllə. »
sεtə fʁazə lεsa εlljo sɑ̃ vwa… εllə ki vivε sa vi o tʁavεʁ dεz- etwalə, deziʁε mɛ̃tənɑ̃ semɑ̃sipe də sa… kɔmə dəmɑ̃de a sɔ̃ kœʁ daʁεte də batʁə puʁ mjø vivʁə… εlljo nə savε pa kwa fεʁə, il sə sɑ̃tε inytilə e bεtə. alɔʁ, pɥi kokynə fʁazə də kɔ̃pasjɔ̃ nə lɥi vənε a la tεtə, bjɛ̃ kil ɑ̃ ʁəsɑ̃tə dε tɔnə. il la pʁi dɑ̃ sε bʁa. εllə ʁεsta dabɔʁ inεʁtə, mεmə si εllə fy sulaʒe də sεt aktə, ɛ̃si εllə sə sɑ̃tε bjɛ̃. pɥiz- εllə lə pʁi εllə osi dɑ̃ sε bʁa. sεtə etʁɛ̃tə ʁeʃofa lə kœʁ də la pətitə, e pəti a pəti, εllə ʁətʁuvε sε kulœʁ, sε sɑ̃timɑ̃. εllə vεʁsa ynə laʁmə, ki kula ɑ̃tʁə lœʁ ʒu, lε muja ɛ̃si dœ̃ səl flɥidə sale e vɛ̃ sekʁaze syʁ lə pje dεlljo ki i vit milə etwalə. mε səl lɥi puvε lε vwaʁ, εllə nεɡzistε pa puʁ lεz- otʁə, pa mεmə puʁ la pətitə. mε lə tɑ̃ fini paʁ lœʁ fεʁə kɔ̃pʁɑ̃dʁə kil falε saʁεte puʁ fεʁə də lœʁ ʒuʁne sə kil dəvε ɑ̃ fεʁə.

il pasεʁe ynə ʒuʁne maɲifikə, sɑ̃z- etwalə, sɑ̃ kεstjɔ̃. ʒystə la pʁezɑ̃sə lœ̃ də lotʁə. a ʒue, a ʁεve, e a dɑ̃se mεmə, mε pa vʁεmɑ̃, paʁsə kə dotʁə- lε ʁəɡaʁdε. il ubljεʁe, lə tɑ̃ də sεtə ʒuʁne, tutə lε kεstjɔ̃ ki lε tʁakasε. il vivε sɛ̃pləmɑ̃, aʁmɔnikəmɑ̃. e lœʁ bɔnœʁ sə ʁəfletε dɑ̃ lεz- iø dεz- otʁə, ki, a lœʁ tuʁ, ʒuε kɔmə dεz- εtʁə- vide dy mal. la pətitə ʁjε, ʁjε e ʁjε. εllə avε aksεpte εlljo dɑ̃ sɔ̃ mɔ̃də, e lεz- etwalə netε plys lε sələz- a puvwaʁ aksede a sɔ̃ sεkʁε. εllə paʁtaʒε mɛ̃tənɑ̃ sa ʒwa, sa tʁistεsə… sa vi. εllə paʁtaʒε tu sa kɔmə εllə lə fəzε avεk lεz- etwalə, bjɛ̃ kə lεz- etwalə nə ʒuε ni nə dɑ̃sε avεk εllə. e pɥi, lεz- etwalə, εllə ʁεste silɑ̃sjøzə. lə tɑ̃ pasa si vitə kə lə swaʁ aʁiva kɑ̃t- il pɑ̃sε kil etε midi. e, syʁ lə ʃəmɛ̃ dy ʁətuʁ, il nə pyʁe sə kite. il ʁεstεʁe dεz- œʁz- a paʁle e a paʁle. dɑ̃ lə ʒaʁdɛ̃ də la pətitə, dəvɑ̃ la pɔʁtə, paʁle puʁ tu, də tu. e pɥi finaləmɑ̃ il dyʁe ʁɑ̃tʁe, paʁsə kil nə puvε ʁεste etεʁnεllmɑ̃ la, bjɛ̃ kilz- oʁε py, si vitaləmɑ̃ ilz- ɑ̃n- etε kapablə. alɔʁ kə lə sɔlεj kɔmɑ̃sε sa ʃytə, il sə sepaʁεʁe puʁ ʁɑ̃tʁe ʃakœ̃ dɑ̃ lœʁ lɔʒəmɑ̃ ʁεspεktif. la pətitə mɑ̃ʒa lə bɔ̃ pla kə lɥi avε pʁepaʁe sɔ̃ pεʁə. pɥiz- ala sə kuʃe, sɑ̃ mεmə sɔ̃ʒe oz- etwalə, ni mεmə lε vwaʁ. puʁtɑ̃ εlləz- etε ʁəvənɥz- o kuʁ də la ʒuʁne

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
10/07/2016 21:11Kabda

Oui c’est pour rappeler l’omniprésence de cet astre pour l’enfant qui ne vit que par ça. Mais c’est vrai qu’à la lecture ça fait très lourd.
J’ai beaucoup à modifier pour rendre la lecture plus fluide. Merci pour ton commentaire je travaillerai là dessus.

Auteur de Poésie
12/07/2016 08:23Coburitc

Composer votre texte en petits chapitres postés sur trois quatre jours , moins indigeste qu’un gros pavé qui fera fuir le lecteur curieux.
jean-Pierre

Auteur de Poésie
13/07/2016 13:40Kabda

Bonne idée, merci

Prose Différence
Du 10/07/2016 19:49

L'écrit contient 5849 mots qui sont répartis dans 16 strophes.