Poème:Dépression

Aujourd’hui, j’ai été interné
Je n’me supportais plus
Et j’ai voulu me supprimer
Je mettais, une fois de plus, résolue

20 ans que je traine ce mal-être
Et lorsque je regarde par la fenêtre
J’ai juste envie d’passer par dessus
Décidemment, je n’me reconnais plus

20 ans déjà, que mon cauchemar a démarré
Lorsque j’ai subi l’impensable
C’était pendant les fêtes de fin d’année
Que cet homme, ce notable
A profité de ma candeur, ma naïveté

Depuis, j’ai le moral dans mes godasses
J’ai du mal à tenir ma carcasse
Je marche le dos vouté
J’aimerais tellement, tout oublier

Plusieurs séjours, en hôpital psychiatrique
A cause d’un état post-traumatique
J’ai négligé depuis longtemps, mon état normal
Je me comporte comme un animal
Qu’on aurait abandonner
Je me sens tellement seule, apeurée

Je n’mange pas, ou si peu
Je ne crois plus en Dieu
Ni à ces saints
Je n’ai pas croisé de bons samaritains
Jamais une main tendue
Pour moi, la paria, la fille perdue

J’ai oublié d’aimer la vie
Lorsque, j’ai croisé cet individu
A partir de ce jour, j’ai été de mal en pis
Et même si on s’habitue
Jamais, je n’ai pu oublier son haleine de chien
Ses mains sales sur moi, son dédain
Mon irrépressible envie d’ mourir
Mon acharnement, à vouloir en finir

Dépression, le mot est lâché
Comme un couperet, une évidence
Une maladie inexpliquée
Lorsque je parle de ma souffrance
Anxiolytiques et autres produits toxiques
Que j’ingère comme des bonbons
Ainsi que les Narcotiques
Ne sont là, que pour me mettre dans un état second

Car, j’aurais beau avaler
Toutes les saloperies d’ la terre
Jamais, je n’oublierai
Ce jour de Noël et cet homme qui m’a ouvert les portes de l’enfer