Poème:Moi, Adrien, 13 Ans

Les familles sont réunies
Ils pleurent, ils sont meurtris
Devant cet immense malheur
Ils ont vécu l’horreur
La vie, leur a pris un enfant
Ce jour-là, dans un terrible accident

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Moi, Adrien, je respire la joie de vivre
Dans ma tête, je suis libre
Comme un moineau, je vais là où le vent me mène
Je suis insouciant, un peu bohème
Du fait, sûrement de mon âge
Je suis sur un petit nuage

Au collège, je suis un bon élève
Lorsqu’un camarade s’endort et qu’il se lève
Je prends aussitôt la relève
Il n’y a qu’au sport
Que s’opère tous mes talents
Dans cette discipline, je suis le plus grand

J’ai des copains
Que je retrouve tous les matins
Heureux de les revoir
C’est fou, qu’est-ce qu’on se marre
Il nous arrive à la sortie
De se retrouver au Babies
A mille lieux de l’école
Et de nos heures de colle

J’ai la vie d’un ado de mon âge
Et je n’suis pas toujours sage
J’ai même déjà fumé
Et bu aussi de l’alcool, un peu trop « alcoolisé »
Ma tête s’en souvient encore
Ce jour-là, j’avais battu tous les records
A cause d’un pari bidon
J’ai failli perdre la raison

En sortant de l’école, j’ai pris le bus
J’étais assis au milieu de l’autobus
Je commençais à réviser
Quand tout à coup, on a été percuté
Les barrières du train étaient levées
Et puis le trou noir

Pour moi, ça en est fini
J’ai rendu l’âme aujourd’hui
La cage thoracique enfoncée
Ils n’ont rien pu faire pour me sauver
Le sort en était jeté
De même pour mes camardes assient à mes côtés

On avait la vie devant nous
On voulait la vivre jusqu’au bout
Pour moi, il n’y aura pas de futur
L’avenir de mes parents se conjuguera au passé
Du reste, il n’en n’auront cure
Ils auront toute la vie pour pleurer

Des familles brisées
Par de la tôle froissée
Des enfants à l’agonie
Qui ne passeront pas la nuit
Cette fin d’après-midi là, des enfants sont morts
Dans un grave accident de la route
Et ils ne restent que des corps

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Pas eu le temps d’être grand
Ni même le temps d’avoir des enfants
Juste le temps de partir
A 13 ans, quoi de pire ?
J’aurais tellement été heureux
Si j’avais pu
Mais malheureusement, je n’serais jamais vieux

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Les familles sont réunies
Ils pleurent, ils sont meurtris
Devant cet immense malheur
Ils viennent de vivre l’horreur
La vie, leur a pris un enfant
Un jour, dans ce terrible accident