Prose:Provence

Des garrigues,
Étalées et lascives,
Il y a le bleu cyan
Qui scintille dans des éboulis de roches crues.
Et
De fabuleux hivers y mêlent
Des soieries blanches à la taloche.

Au sortir
De nuits gavées de senteurs éponymes
Gavées aussi de soupirs expirés
On se prend à rêver
D’une biche ou d’un beau destrier.

A l’aube, le gris tout chagrin
Le soir, couchant de Mallarmé
On aime
Sautillant entre les pieds de vigne
Et les champs de blés,
La jolie tresse des femmes.

Sur les flancs nus
Des montagnes
Révisant leur missel
Ces femmes du Midi s’éventent
Et ressentent de la terre tout le sel.

On y sent, c’est vrai, la lavande
Et la myrrhe poivrée ; la gentiane
Et ses baies d’olives prune.
Des caillots de sèves viennent après,
Dans les chiras, des enfants se barbouillent.

Doucement, ce matin,
Alors que des hoquets de cendres,
Laissent s’échapper une morne fumée,
Un berger sauvageon regarde au lointain.
Il y voit la nef Sainte Victoire
Au levant,
Les éléments semblent s’être figés.
Au revoir…