Poème:Crash

Cette douce senteur chèvrefeuille me chatouillant les narines
Pourtant le sais bien, juste le produit de ma fertile imagination
J’entends au loin retentir les sirènes, et cette sensation clandestine
Prenant au corps, comme on peut prendre racine, cette perception
Étrange mêlant douleurs, légèreté, torpeur et ruine.

Incapable d’ouvrir les yeux, inapte à me rappeler
Des bribes d’images dans un ordre chaotique persistent
Et ces sirènes qui subsistent
Dépourvu de toute réponse, j’insiste à me remémorer
C’était donc cela, un virage raté

Fervent amoureux de la nature, n’avais jamais songé
Que dans un proche futur, un platane aurais je embrassé
Tout comme Ulysse attiré par le chants des sirènes,
Mes gémissements à l’unisson, réclament leur vaine
Apparition.

Quand est il ? suis à l’affût de ma vie qui défile
À l’affût de cette fameuse lumière au bout du tunnel
Que deviennent tout à coup mes croyances débiles ?
Quand est il ? du mystique, du religieux, du spirituel
Rien que des foutaises indélébiles.

Il est temps maintenant pour moi de tirer révérence
Le corps lourd et anesthésié, je n’entends plus les sirènes
Cette vie finie, aurais je une autre chance ?
Dans l’utopie certaine, d’une prochaine existence dénuée de peines
Juste un truc plus frais, voire moins rance.

Je m’en vais, vous quitte, vous laisse
Rappelez vous de mes atouts mais aussi de mes faiblesses
Gardez en souvenir non pas celui que j’étais
Mais plutôt ce à qui devenir j’aspirais,
Sans que cela vous blesse
Prenez mes adieux comme on acceuille un soleil d’été.